Plus jeune invité au camp d'ÉCJ, Pierre-Luc Dubois pourra s'inspirer de Lawson Crouse
Mondial Junior mardi, 1 déc. 2015. 15:26 jeudi, 12 déc. 2024. 11:47MONTRÉAL – À pareille date l’an dernier, l’état-major d’Équipe Canada junior avait ciblé deux joueurs de 17 ans qu’il croyait capable d’aider l’équipe nationale à mettre la main sur une première médaille d’or en six ans.
Le premier était un incontournable. Tout le monde savait que Connor McDavid allait non seulement gagner sa place au sein de l’équipe, mais jouer un rôle de premier plan dans les succès de la formation alors dirigée par Benoît Groulx. L’autre était Lawson Crouse, un polyvalent colosse qui était arrivé au camp de sélection sous le radar, mais qui avait finalement hérité d’un important rôle défensif aux côtés du vétéran Frédérick Gauthier.
Pierre-Luc Dubois pourrait bien être le Lawson Crouse de la prochaine mouture d’ÉCJ.
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« Je crois que c’est une comparaison parfaite », approuvait mardi le recruteur en chef du programme d’excellence de Hockey Canada, Ryan Jankowski, quelques heures après le dévoilement de l’identité des 30 joueurs invités à la dernière étape du processus d’évaluation en vue du tournoi qui se déroulera cette année à Helsinki, en Finlande.
« Les deux sont gauchers, affichent un gabarit similaire, jouent avec beaucoup de détermination et possèdent des habiletés qu’on a tendance à sous-estimer, élabore Jankowski. Lawson est peut-être un peu plus physique tandis que Pierre-Luc est probablement plus doué. Mais je crois que si Pierre-Luc arrive avec la même approche que Lawson il y a un an, il se placera dans une excellente position pour faire l’équipe. »
Dubois, des Screaming Eagles du Cap-Breton, est l’un des cinq joueurs de la LHJMQ à avoir reçu l’appel de Hockey Canada. Julien Gauthier (Val-d’Or), Anthony Beauvillier (Shawinigan), Thomas Chabot (Saint John) et Mason McDonald (Charlottetown) l’accompagneront à Toronto, où seront effectuées les dernières coupes du 10 au 14 décembre.
Dubois, Gauthier et le défenseur ontarien Jakob Chychrun sont les trois invités qui seront admissibles au prochain repêchage de la Ligue nationale. Du groupe, Dubois semble partir avec une longueur d’avance pour représenter son pays aux Fêtes.
« Il est extrêmement polyvalent, apprécie Jankowski. Son approche et son dévouement dans les trois zones de la patinoire m’incitent à dire qu’il joue déjà comme un pro. Et je ne dis pas ça pour minimiser son talent offensif! Seulement, dans le contexte qui nous intéresse, on adore cette capacité à exécuter les détails comme il le fait. Ça lui permettra de s’adapter à toutes les situations auxquelles il sera confronté contre des joueurs un peu plus vieux. »
Dubois a marqué 19 buts, dont quelques-uns fort spectaculaires, et amassé 43 points en 30 matchs depuis le début de sa deuxième saison à Sydney. Jankowski, qui ne le quitte pas des yeux depuis sa participation aux Championnats du monde des moins de 18 ans l’année dernière, a noté sa progression constante au cours des derniers mois.
« Après sa participation à la Série Canada-Russie, il a explosé pour 13 points en quatre matchs. À 17 ans, un joueur traverse plusieurs étapes auxquelles il n’est pas habitué et il est toujours intéressant de voir comment ils ressortent de chaque expérience. Dans le cas de Pierre-Luc, j’ai aimé la façon dont il a rebondi après ce défi. »
Gauthier sur les traces de Mantha?
Julien Gauthier a marqué 23 buts en 27 matchs depuis le début de la saison, un taux de rendement qui n’est pas passé inaperçu aux yeux de Hockey Canada. Jankowski croit que le Montréalais de 18 ans possède le pif offensif qui pourrait lui permettre de combler une lacune au sein de l’édition en construction d’ÉCJ.
« On a un groupe qui regorge de joueurs avec une bonne vision du jeu. Mitch Marner et Travis Konecny sont avant tout des fabricants de jeu. Dylan Strome et Mathew Barzal ont plus de passes que de buts cette saison. Mais on n’a pas beaucoup de marqueurs et on est toujours à la recherche de ces gars qui ont le don de terminer le travail », illustre l’architecte de la sélection nationale junior.
Jankowski soulève l’exemple d’Anthony Mantha, un ancien coéquipier de Gauthier chez les Foreurs. L’auteur de deux saisons de 50 buts ou plus dans la LHJMQ avait marqué cinq fois et obtenu un total de 11 points avec Équipe Canada en 2014.
« Avec des joueurs comme ça, on peut vivre avec les autres parties de leur jeu qui ne sont peut-être pas parfaites parce qu’on sait qu’ils peuvent marquer de partout et en tout temps. Ajoutez à ça qu’il fait 6 pieds 4 pouces et qu’il a un excellent coup de patin et vous obtenez un bon candidat pour le Mondial junior. Tout dépendra maintenant de sa performance au camp. »
Les deux autres Québécois invités ont été repêchés en première ronde au plus récent encan de la Ligue nationale. Chabot et Beauvillier, qui ont respectivement fait bonne impression aux camps des Sénateurs d’Ottawa et des Islanders de New York, ont bonne réputation au sein du programme de développement canadien et semblent bien positionnés pour se tailler une place au sein de l’équipe des moins de 20 ans pour la première fois de leur carrière.
Il y a toutefois loin de la coupe aux lèvres pour les deux vétérans francophones, prévient Jankowski.
« Pour être honnête, je ne crois pas qu’il y ait plusieurs valeurs sûres cette année au camp. Le contexte sera différent puisque peu de vétérans de l’an passé seront de retour. Ce sera donc au plus fort la poche. Plusieurs postes seront disponibles et ce sera un camp très compétitif. »
Il n’y aura toutefois pas de compétition devant le filet. Comme l’année dernière, Hockey Canada a confirmé l’identité de ses deux gardiens avant même le début du camp de sélection. On sait donc déjà que McDonald et Mackenzie Blackwood succéderont à Zachary Fucale et Eric Comrie.
La décision s’est faite au détriment de Samuel Montembeault, de l’Armada de Blainville-Boisbriand, qui était impliqué dans une lutte à trois pour l’obtention d’un poste.
« C’est une décision qui est toujours difficile à prendre, mais on préfère régler la question le plus tôt possible, explique Jankowski. Sam a fait partie des discussions jusqu’à la fin, mais on lui a simplement préféré les deux autres. »