Oui pour MacKinnon, non pour Drouin
Hockey mardi, 4 déc. 2012. 18:37 dimanche, 15 déc. 2024. 02:26
Norman Flynn
En 2008, Équipe Canada junior a remporté la médaille d'or grâce à l'apport de deux joueurs de 17 ans qui allaient rapidement devenir des vedettes établies dans la Ligue nationale de hockey.
John Tavares avait été le meilleur franc-tireur de l'équipe avec quatre buts tandis que Steven Stamkos s'était avéré son deuxième meilleur pointeur, ex aqueo avec Brad Marchand et Claude Giroux. Et pourtant, Stamkos n'était même pas certain de se tailler une place au sein de l'équipe lors de son arrivée au camp de sélection, quelques semaines plus tôt. Il avait dû gagner sa place sur le quatrième trio avant d'éventuellement être reconnu comme l'un des piliers de la formation.
Ce scénario m'est revenu en tête lorsque j'ai pris connaissance de la liste des invités au camp d'ÉCJ 2013. Mon premier constat, c'est que l'équipe dirigée par Steve Spott pourrait compter sur un intéressant contingent de joueurs de 17 ans.
La suite des choses est particulièrement intrigante pour les amateurs de l'est du pays puisque des quatre « 17 ans » qui tenteront de se tailler une place sur l'équipe à compter de la semaine prochaine, on retrouve Nathan MacKinnon et Jonathan Drouin. Les deux compagnons de trio chez les Mooseheads de Halifax seront-ils réunis à Ufa, en Russie? J'aimerais bien, mais je n'y crois pas trop.
MacKinnon, selon moi, aura sa place dans l'alignement final. Toutefois, je crois que c'est au cours des prochaines semaines qu'on réalisera qu'il n'est pas de la trempe de Sidney Crosby, le joueur à qui il est comparé depuis si longtemps.
À 17 ans, Crosby avait joué un rôle de premier plan aux côtés de Patrice Bergeron dans une compétition de calibre exceptionnellement relevé en raison du lock-out qui, comme ça risque d'être le cas cette année, avait permis à des jeunes prêts pour la Ligue nationale de représenter leur pays. Je doute que MacKinnon soit capable d'en faire autant. Il sera sans aucun doute un joueur de concession un jour dans la LNH, mais son histoire ressemblera davantage à celle de Stamkos qu'à celle de son voisin de Cole Harbour, selon moi. Remarquez que ce n'est quand même pas si mal!
Drouin est un attaquant extrêmement talentueux, tellement que certains recruteurs commencent à soulever la possibilité qu'il soit repêché avant MacKinnon au prochain repêchage de la LNH. Personnellement, je crois que l'état-major d'Équipe Canada souhaite surtout le préparer pour l'an prochain en lui donnant le plus d'expérience possible au sein du programme.
Dans un contexte où ÉCJ n'avait pas le luxe de compter sur autant de joueurs admissibles à la LNH, les chances de Drouin seraient meilleures. Il n'est pas impossible qu'il brouille les cartes, mais je le vois surtout comme un rouage important de l'équipe l'hiver prochain à l'âge de 18 ans.
Reste à voir si Hunter Shinkaruk et Sean Monahan, les deux autres « 17 ans » qui seront considérés, pourront se faire justice. Pas impossible, à mon avis, considérant les circonstances. En raison du lock-out, ÉCJ risque de compter sur un paquet de jeunes vedettes, des joueurs qui veulent jouer, qui s'attendent à obtenir beaucoup de temps de glace. Pour un entraîneur, c'est parfois plus facile de monter un quatrième trio avec des jeunes qui ne se plaindront pas de leur rôle, qui vont être bien heureux de s'asseoir et d'observer les plus vieux. Pour cette raison, je ne serais pas surpris d'en voir au moins un autre, en plus de MacKinnon, recevoir la bonne nouvelle.
Une certitude pour Huberdeau, un défi personnel pour Ouellet
La brigade défensive d'ÉCJ risque d'être très solide. Les vétérans Dougie Hamilton et Scott Harrington seront de retour et si vous être un lecteur assidu de mes chroniques, vous savez déjà que je vois le jeune Matthew Dumba dans ma soupe. Je crois que le championnat du monde junior de 2013 sera le tremplin de ce choix au repêchage du Wild du Minnesota vers la reconnaissance à l'échelle mondiale. Il va montrer au monde entier qu'il est un défenseur de première classe, un peu comme l'avait fait P.K. Subban en 2009 à Ottawa.
Xavier Ouellet devrait logiquement représenter le Québec à la ligne bleue. Non seulement le capitaine de l'Armada de Blainville-Boisbriand est capable de se tailler un poste sur l'équipe, il doit le faire. C'est un défi personnel qu'il doit se lancer. Je sais qu'il peut jouer à ce niveau avec les meilleurs au monde et c'est le temps pour lui de le prouver. Si on ne le voit pas jouer dans le temps des Fêtes, ce sera une grosse déception.
L'attaque canadienne sera dévastatrice. En ce moment, la grande question est de savoir si Ryan Nugent-Hopkins, aux prises avec un mystérieux malaise à une épaule, pourra être de l'aventure. S'il en est, il sera assurément le leader incontesté de l'équipe.
Quatre visages familiers feront le voyage en Europe, dont la seule valeur sûre parmi les représentants du Québec. Jonathan Huberdeau devrait en effet être l'une des pièces maîtresses d'ÉCJ avec Ryan Strome, Boone Jenner et Mark Scheifele.
Les trois autres petits gars d'ici dont il n'a pas encore été question - Phillip Danault, Charles Hudon et Francis Beauvillier － devront impressionner au camp pour jouer outre-mer pendant les Fêtes. J'aime beaucoup Danault et Hudon, mais selon moi les deux risquent de batailler pour le même poste et j'ai comme l'impression que le bonheur de l'un fera le malheur de l'autre lorsque viendra l'heure des grandes décisions.
Devant le filet, Malcolm Subban possède une bonne longueur d'avance sur la compétition et devrait être l'homme de confiance de l'Unifolié pour la durée du tournoi. En Subban, vous découvrirez un gardien très athlétique, un athlète qui semble fait de caoutchouc. On dirait qu'il n'a pas d'os dans le corps, il plie dans tous les sens sans casser! C'est un jeune homme très spectaculaire et je crois que le Canada sera en très bonne posture avec lui.
Je m'attends à ce que Laurent Brossoit, des Oil Kings d'Edmonton, mérite le rôle d'auxiliaire. Brossoit n'a pas très bien paru au dernier tournoi de la coupe Memorial, mais il montre encore une fois cette année des statistiques sans tache. Il est assurément l'un des meilleurs cerbères au niveau junior canadien.
Si le Canada n'est pas l'équipe à battre cette année au championnat du monde des moins de 20 ans, j'ai hâte de voir les autres formations! ÉCJ sera équipée pour veiller tard et je m'attends à un tournoi aussi enlevant que celui de 2005 au Dakota du Nord. Dommage qu'il sera disputé devant des gradins pratiquement vides en Russie!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
John Tavares avait été le meilleur franc-tireur de l'équipe avec quatre buts tandis que Steven Stamkos s'était avéré son deuxième meilleur pointeur, ex aqueo avec Brad Marchand et Claude Giroux. Et pourtant, Stamkos n'était même pas certain de se tailler une place au sein de l'équipe lors de son arrivée au camp de sélection, quelques semaines plus tôt. Il avait dû gagner sa place sur le quatrième trio avant d'éventuellement être reconnu comme l'un des piliers de la formation.
Ce scénario m'est revenu en tête lorsque j'ai pris connaissance de la liste des invités au camp d'ÉCJ 2013. Mon premier constat, c'est que l'équipe dirigée par Steve Spott pourrait compter sur un intéressant contingent de joueurs de 17 ans.
La suite des choses est particulièrement intrigante pour les amateurs de l'est du pays puisque des quatre « 17 ans » qui tenteront de se tailler une place sur l'équipe à compter de la semaine prochaine, on retrouve Nathan MacKinnon et Jonathan Drouin. Les deux compagnons de trio chez les Mooseheads de Halifax seront-ils réunis à Ufa, en Russie? J'aimerais bien, mais je n'y crois pas trop.
MacKinnon, selon moi, aura sa place dans l'alignement final. Toutefois, je crois que c'est au cours des prochaines semaines qu'on réalisera qu'il n'est pas de la trempe de Sidney Crosby, le joueur à qui il est comparé depuis si longtemps.
À 17 ans, Crosby avait joué un rôle de premier plan aux côtés de Patrice Bergeron dans une compétition de calibre exceptionnellement relevé en raison du lock-out qui, comme ça risque d'être le cas cette année, avait permis à des jeunes prêts pour la Ligue nationale de représenter leur pays. Je doute que MacKinnon soit capable d'en faire autant. Il sera sans aucun doute un joueur de concession un jour dans la LNH, mais son histoire ressemblera davantage à celle de Stamkos qu'à celle de son voisin de Cole Harbour, selon moi. Remarquez que ce n'est quand même pas si mal!
Drouin est un attaquant extrêmement talentueux, tellement que certains recruteurs commencent à soulever la possibilité qu'il soit repêché avant MacKinnon au prochain repêchage de la LNH. Personnellement, je crois que l'état-major d'Équipe Canada souhaite surtout le préparer pour l'an prochain en lui donnant le plus d'expérience possible au sein du programme.
Dans un contexte où ÉCJ n'avait pas le luxe de compter sur autant de joueurs admissibles à la LNH, les chances de Drouin seraient meilleures. Il n'est pas impossible qu'il brouille les cartes, mais je le vois surtout comme un rouage important de l'équipe l'hiver prochain à l'âge de 18 ans.
Reste à voir si Hunter Shinkaruk et Sean Monahan, les deux autres « 17 ans » qui seront considérés, pourront se faire justice. Pas impossible, à mon avis, considérant les circonstances. En raison du lock-out, ÉCJ risque de compter sur un paquet de jeunes vedettes, des joueurs qui veulent jouer, qui s'attendent à obtenir beaucoup de temps de glace. Pour un entraîneur, c'est parfois plus facile de monter un quatrième trio avec des jeunes qui ne se plaindront pas de leur rôle, qui vont être bien heureux de s'asseoir et d'observer les plus vieux. Pour cette raison, je ne serais pas surpris d'en voir au moins un autre, en plus de MacKinnon, recevoir la bonne nouvelle.
Une certitude pour Huberdeau, un défi personnel pour Ouellet
La brigade défensive d'ÉCJ risque d'être très solide. Les vétérans Dougie Hamilton et Scott Harrington seront de retour et si vous être un lecteur assidu de mes chroniques, vous savez déjà que je vois le jeune Matthew Dumba dans ma soupe. Je crois que le championnat du monde junior de 2013 sera le tremplin de ce choix au repêchage du Wild du Minnesota vers la reconnaissance à l'échelle mondiale. Il va montrer au monde entier qu'il est un défenseur de première classe, un peu comme l'avait fait P.K. Subban en 2009 à Ottawa.
Xavier Ouellet devrait logiquement représenter le Québec à la ligne bleue. Non seulement le capitaine de l'Armada de Blainville-Boisbriand est capable de se tailler un poste sur l'équipe, il doit le faire. C'est un défi personnel qu'il doit se lancer. Je sais qu'il peut jouer à ce niveau avec les meilleurs au monde et c'est le temps pour lui de le prouver. Si on ne le voit pas jouer dans le temps des Fêtes, ce sera une grosse déception.
L'attaque canadienne sera dévastatrice. En ce moment, la grande question est de savoir si Ryan Nugent-Hopkins, aux prises avec un mystérieux malaise à une épaule, pourra être de l'aventure. S'il en est, il sera assurément le leader incontesté de l'équipe.
Quatre visages familiers feront le voyage en Europe, dont la seule valeur sûre parmi les représentants du Québec. Jonathan Huberdeau devrait en effet être l'une des pièces maîtresses d'ÉCJ avec Ryan Strome, Boone Jenner et Mark Scheifele.
Les trois autres petits gars d'ici dont il n'a pas encore été question - Phillip Danault, Charles Hudon et Francis Beauvillier － devront impressionner au camp pour jouer outre-mer pendant les Fêtes. J'aime beaucoup Danault et Hudon, mais selon moi les deux risquent de batailler pour le même poste et j'ai comme l'impression que le bonheur de l'un fera le malheur de l'autre lorsque viendra l'heure des grandes décisions.
Devant le filet, Malcolm Subban possède une bonne longueur d'avance sur la compétition et devrait être l'homme de confiance de l'Unifolié pour la durée du tournoi. En Subban, vous découvrirez un gardien très athlétique, un athlète qui semble fait de caoutchouc. On dirait qu'il n'a pas d'os dans le corps, il plie dans tous les sens sans casser! C'est un jeune homme très spectaculaire et je crois que le Canada sera en très bonne posture avec lui.
Je m'attends à ce que Laurent Brossoit, des Oil Kings d'Edmonton, mérite le rôle d'auxiliaire. Brossoit n'a pas très bien paru au dernier tournoi de la coupe Memorial, mais il montre encore une fois cette année des statistiques sans tache. Il est assurément l'un des meilleurs cerbères au niveau junior canadien.
Si le Canada n'est pas l'équipe à battre cette année au championnat du monde des moins de 20 ans, j'ai hâte de voir les autres formations! ÉCJ sera équipée pour veiller tard et je m'attends à un tournoi aussi enlevant que celui de 2005 au Dakota du Nord. Dommage qu'il sera disputé devant des gradins pratiquement vides en Russie!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
