TORONTO - Ça reste du hockey, mais Perry Pearn travaille à peaufiner son approche.

L'ancien entraîneur adjoint dans la LNH agit maintenant à titre d'entraîneur-chef de l'équipe canadienne féminine de hockey. Âgé de 67 ans, l'Albertain amène avec lui plus de 20 ans d'expérience comme entraîneur, mais c'était au hockey masculin.

Il a également acquis de l'expérience comme entraîneur-chef à l'international, menant Équipe Canada junior vers une conquête de la médaille d'or en 1993. Pearn, qui a été entraîneur-chef d'une équipe pour la dernière fois lors de la saison 1994-95, avec les Tigers de Medicine Hat, admet qu'il apprend toujours en hockey féminin, mais qu'il est heureux d'apprendre que ses joueuses veulent être entraînées.

« Elles ont l'esprit ouvert, elles veulent être meilleures et elles travaillent durement pour le devenir, a déclaré Pearn, jeudi soir, à la suite d'une victoire de 4-3 du Canada contre les États-Unis. D'un point de vue d'entraîneur, je ne peux pas dire que c'est un rêve, mais c'est un travail gratifiant de savoir que tu es important et apprécié. Je crois toutefois qu'elles ont besoin de quelqu'un pour les pousser. »

Pearn estime d'ailleurs que les vedettes ont besoin d'être poussées à leur maximum.

« Dans la LNH, les équipes ne gagnent pas la coupe Stanley tant que les meilleurs joueurs ne sont pas poussés, a-t-il fait valoir. Il n'y a pas de meilleur exemple que la saison dernière. Alex Ovechkin a adopté un style de jeu différent et il l'a vendu au reste des Capitals (de Washington). Soudainement, ils ont gagné la coupe Stanley. »

Pearn a rejoint le programme national féminin en tant qu'entraîneur adjoint pendant les Jeux olympiques de PyeongChang, en 2018. Là-bas, les Canadiennes ont perdu 3-2 en tirs de barrage contre les Américaines lors du match de la médaille d'or.

Pearn a ensuite pris les fonctions d'entraîneur-chef à temps pour la Coupe des quatre nations de 2018, qui a eu lieu en novembre à Saskatoon. Une fois de plus, le Canada s'est contenté de la médaille d'argent après une défaite de 5-2 contre les États-Unis.

La victoire de jeudi du Canada a nivelé le pointage 1-1 dans cette série amicale au meilleur de trois affrontements contre ses éternels rivaux. Le match décisif est prévu dimanche, à Detroit.

Une des leçons retirées par Pearn est l'importance de gagner, plus particulièrement pour la longévité d'un entraîneur-chef.

« Nous avions joué trois matchs contre les Américaines depuis que j'étais à la barre de l'équipe et nous n'en avions gagné aucun. Tu veux toujours te retrouver dans la colonne des victoires, a affirmé Pearn. Dans ce sport, si vous ne pouvez pas vaincre les États-Unis, ils vont trouver quelqu'un d'autre capable de le faire. »

L'attaquante canadienne Jamie Lee Rattray a été élogieuse envers la capacité de Pearn à parler à ses joueuses.

« Il est doué pour communiquer et vous dire ce qui en est, où vous en êtes et ce que vous devez faire, a indiqué Rattray. En tant que joueuses, c'est facile de suivre les instructions de quelqu'un comme lui, qui a toute cette expérience. »

L'attaquante Marie-Philip Poulin a ajouté que Pearn tenait beaucoup aux détails.

« Il a le souci du détail et je crois que c'est important pour nous, a-t-elle mentionné. Il nous dit quand les choses vont bien ou quand elles vont mal. C'est bon pour nous et ça nous pousse à être de meilleures joueuses et de meilleures personnes. Nous sommes chanceuses d'avoir un entraîneur-chef comme lui derrière le banc. »

Pearn est reconnaissant de faire partie d'une équipe qui valorise son expérience.

"C'est une magnifique expérience (d'entraîner l'équipe nationale féminine), a-t-il exprimé. Certaines personnes croient que les vieux gars de la LNH ne sont plus utiles, alors ça fait du bien d'être utile. Je pense apporter différentes idées et différentes perspectives qui peuvent aider. C'est une situation qui va m'aider aussi parce que j'apprends plusieurs choses."