Avec son travail de garde avec les Suns de Phoenix, Steve Nash manquerait probablement de temps s'il voulait imiter le type de la publicité de MasterCard qui se promène tout partout avec la coupe Stanley avec sa paire de gants blancs, polissant le fameux trophée à chaque matin.

Malgré tout, Nash était l'un des "candidats" d'un récent scrutin visant à déterminer quels deux Canadiens d'origine seraient les meilleurs curateurs pour la coupe Stanley.

Les autres noms avancés étaient : Neil Young, Don Cherry, Hayley Wickenheiser, Michael J. Fox, Anne Murray, Stompin' Tom Connors, Ted Nolan, Larry Walker et Jean Béliveau.

Même s'il a déclaré ne pas être au courant de ce scrutin, Nash a ajouté qu'il aimerait bien partager cette tâche avec Neil Young, dont le père, Scott, était un journaliste sportif de renom.

"Neil et moi remplirions la coupe de bière et aurions beaucoup de plaisir", a déclaré Nash dans le cadre du match des étoiles de la NBA.

Soyez-en assurés, des choses bien pires ont été faites avec la coupe Stanley pendant la période estivale, alors que les joueurs de l'équipe championne la trimbalent d'un bout à l'autre du monde. Mais rien n'égale l'affront de devoir ranger la coupe dans l'obscurité pendant une saison en raison de l'annulation de la saison de la LNH.

Même la Deuxième Guerre mondiale n'a pu arrêter la compétition. Seule la Grippe espagnole l'a fait en 1919. Et maintenant, Gary Bettman et Bob Goodenow...

Les membres de l'organisation Free Stanley -- trois résidents d'Edmonton, Tom Thurston, Mark Suits et Michael Payne -- veulent que la coupe soit octroyée, à tout prix. Payne est un historien. Thurston travaille au Alberta provincial museum. Et Suits est un artiste responsable du site Internet du groupe.

Malheureusement pour Nash et Young, les deux gagnants du sondage de Free Stanley ont été Béliveau et Cherry.

Premièrement, ce mouvement était en quelque sorte une blague et l'élection des deux curateurs était également faite sur un ton humoristique.

Mais maintenant que la saison est officiellement annulée, le lobby a franchi une autre étape. "Nous avons décrit l'opération comme une blague, mais comme une blague sérieuse", a lancé un Suits blagueur lundi.

Après la tenue du sondage, les trois comparses ont concédé qu'ils ne pouvaient kidnapper la coupe aux actuels curateurs, Ian "Scotty" Morrison et Brian O'Neill, officiellement basés au Temple de la renommée à Toronto. Le but est plutôt de convaincre Morrison et O'Neill d'organiser une compétition alternative pour l'octroi de la coupe cette année.

Sur le site Internet de l'organisation (www.freestanley.com), on pose une série de questions aux partisans sur les possibles formats pour les séries (équipes collégiales canadiennes ou américaines, équipes de la Ligue canadienne de hockey, équipes européennes). Bref, les amateurs ont l'embarras du choix.

Peu importe le format, le point est que le gagnant de la coupe Stanley n'ait rien à voir avec la Ligue nationale.

À l'époque, Lord Stanley avait investi dix dollars pour une coupe qui ressemblait plus à un contenant à arachides qu'à autre chose. À ses débuts, la coupe était décernée à la meilleure équipe amateure du Canada. Ce n'est qu'en 1927 que la LNH a pris le contrôle du trophée. Et en 1946, la ligue était considérée propriétaire du trophée. Le rôle de Morrison et O'Neill est honorifique, mais ils SONT officiellement les curateurs du trophée argenté.

Avant l'annulation de la saison, le mouvement faisait assez de bruit pour que Bill Daly, vice-président exécutif de la Ligue nationale, déclare que la ligue "n'était pas concernée par une éventuelle compétition pour l'obtention de la coupe".

Mon choix : décernez la coupe Stanley à l'équipe qui gagnera la coupe Allan, le trophée accordé à l'équipe senior championne au Canada. Si Free Stanley veut saluer l'intention originale de Lord Stanley et la tradition de ce trophée, il doit aller aux amateurs canadiens. Pas aux joueurs juniors qui peuvent jouer dans la Ligue canadienne après avoir signé un contrat chez les pros. Pas aux joueurs des collèges américains qui reçoivent de lucratives bourses.

Redonnez à ce trophée ces racines de sport amateur, question que ça redevienne l'antithèse de ce qu'est devenue la Ligue nationale.

C'est mon vote, mais ça ne changera probablement rien.

"Je peux comprendre leur passion", a déclaré Morrison lundi. "Mais la vérité est que la Ligue nationale est l'unique propriétaire du trophée depuis 1946".

Free Stanley a toujours une option légale, prétextant que les curateurs actuels n'ont pas le contrôle complet de la coupe. Leur argument : si les curateurs permettent à une compétition de remplacer les séries de la LNH, il y a encore de l'espoir.

"L'option légale que nous avons obtenue maintient que les amendements qu'ils invoquent ne sont pas valides. Un curateur ne peut seulement réécrire ses propres amendements et déléguer les pouvoirs", avance Suits.

Suits ajoute que le groupe songe à une action légale, probablement en Ontario. Mais ce sera très dispendieux... et probablement très futile.

Sérieusement, le mouvement tient à souligner la détérioration des relations entre les amateurs et les deux parties impliquées dans le conflit.

Si cette démarche peut permettre à certains d'évacuer leur frustration, laissez savoir aux membres de Free Stanley votre préférence à l'adresse suivante www.freestanley.com. Vous pouvez également envoyer une lettre ou un courriel à Morrison et O'Neill au Temple de la renommée. Ou les deux.

Peu importe, cela sera déjà plus sérieux que tout ce que pourront faire les joueurs de la LNH en Amérique du Nord ce printemps.