Revivre une belle rivalité
Hockey vendredi, 10 sept. 2010. 17:46 jeudi, 12 déc. 2024. 13:36
Bonjour à vous, chers internautes. C'est avec beaucoup de plaisir que je me joins à l'équipe de collaborateurs du RDS.ca.
Ainsi, tout au long de la prochaine saison de hockey, j'aurai la chance de vous faire part de mes observations sur les sujets chauds qui entoureront les activités du Canadien de Montréal et de la Ligue nationale de hockey.
Et parlant de sujets chauds, je ne pourrais commencer cette première chronique sans vous entretenir sur le dossier du retour des Nordiques à Québec. Ayant personnellement vécu la grande rivalité sportive qui a divisé, voire enflammé, l'autoroute 20 reliant Montréal à Québec dans les années 1980 et 1990, il va de soi que je suis définitivement pour un retour d'une concession de hockey dans la Vieille Capitale. Ne serait-ce pour que la nouvelle génération de partisans puisse être témoin à son tour de cette belle rivalité.
Et est-ce que cette rivalité saurait égaler l'intensité de celle qui l'a précédée? Peut-être bien, mais pour ce faire, il va falloir que les acteurs changent un peu. Rappelons-nous qu'à l'époque, il y avait un peu plus de francophones dans les alignements des deux équipes. On n'a qu'à penser aux frasques de Michel Bergeron derrière le banc des Nordiques ou à celles, plus tranquilles, de Jacques Lemaire lorsqu'il était à la barre du Tricolore, et le sourire nous revient au visage.
La venue des Nordiques ne nuirait certainement pas à ce qu'il y ait plus de joueurs francophones repêchés, c'est évident. Mais entendons-nous sur une chose. Avec un bassin d'espoirs qui s'étend au-delà des frontières nord-américaines, il faut être conscient que c'est seulement l'élite des jeunes joueurs francophones qui est appelée à faire sa place dans les rangs professionnels.
Un retour des Nordiques ferait en sorte qu'une plus grande attention serait portée vers la Ligue junior majeure du Québec, mais si cette ligue n'est pas en mesure de développer une bonne cuvée de jeunes athlètes, alors je ne suis pas convaincu que le nombre de joueurs francophones repêchés serait plus important.
D'un point de vue financier, je suis persuadé que le projet de ramener une concession de la Ligue nationale à Québec est viable économiquement. Mais pour cela, les différents paliers de gouvernements doivent mettre leurs culottes. Une équipe de la LNH peut bien survivre dans la Vieille Capitale, ça ne fait aucun doute. Après tout, cela n'a -t-il pas été le cas pendant 16 ans?
Il y a près d'une dizaine d'équipes qui éprouvent des difficultés financières en ce moment, et ce serait tout à l'avantage de la LNH de déménager une des ces concessions dans un véritable marché de hockey. Je pense aux Panthers de la Floride, notamment. La venue d'un nouveau propriétaire en la personne de Jeff Vinik va changer la donne à Tampa Bay. Ce monsieur a de l'argent et il semble avoir la volonté nécessaire afin d'assembler une bonne équipe de hockey. Je suis donc curieux de voir comment les Panthers ressentiront ces contre-coups.
Le dossier Carey Price
Le Canadien a pris une bonne décision en offrant à son jeune gardien un contrat de deux ans d'une valeur de 5,5 millions $. En fonction du marché, c'était le prix à payer. Carey Price a tout le talent pour connaître une bonne saison. Il reste que si ce dernier traverse une période creuse, les partisans devront le supporter et arrêter de le critiquer constamment. N'oublions pas qu'il n'a que 23 ans et que ça prend plus de temps à un gardien de but avant d'atteindre son apogée.
Évidemment, lorsque vient le temps de commenter le dossier Carey Price, on ne peut pas passer sous silence la transaction ayant envoyé Jaroslav Halak à St.Louis. Arrêtons d'être négatif en ce qui à trait au départ du héros des dernières séries éliminatoires et attendons de voir ce que Lars Eller pourra offrir au Canadien.
J'ai entendu dire que ce Eller est tout un joueur de hockey. Si ce douzième choix au repêchage se développe comme il se doit, la Sainte-Flanelle aura enfin le gros joueur de centre qu'elle recherche depuis quelques années déjà. Si Eller donne sept ou huit bonnes saisons au Tricolore, et si par surcroît la talent de Price finit par éclore, alors on pourra commenter positivement l'échange de Halak.
Le camp des recrues
Le camp d'entraînement des recrues du Canadien s'amorce lundi. À l'époque où j'étais joueur, ce type de camp n'existait tout simplement pas. Je me rappelle que j'avais été directement rappelé des rangs juniors au Canadien. Lors de ma première pratique, j'avais été impliqué dans une bagarre avec Glenn Sather lors d'un match simulé. Il m'avait infligé un coup de coude au visage, geste que je n'avais pas du tout apprécié. Je lui avais répliqué en lui disant : «Viens ici mon p'tit Glenn, je vais m'occuper de toi.»
Aujourd'hui, je retire des bons souvenirs de cette petite anecdote, et mine de rien, c'est à travers ce genre de situation qu'un jeune joueur démontre à l'organisation qu'il veut faire partie de l'équipe.
Plus tard, ma carrière d'entraîneur m'a amené à participer activement au camp des recrues. La principale tâche pour un entraîneur consiste à bien enseigner les rudiments du hockey à ces nouveaux venus. Généralement, les jeunes qui se présentent à ce camp ont tendance à vouloir en faire trop et, par conséquent, ils se mettent une pression additionnelle sur les épaules.
Les entraîneurs doivent donc rappeler aux joueurs qu'ils doivent miser sur leurs forces et qu'ils ne doivent pas essayer de faire des choses qui dépassent leurs champs de compétence. Ce faisant, ça devient plus facile pour une recrue de se faire remarquer par le personnel d'entraîneurs.
Reste à voir quel jeune du Canadien saura faire écarquiller les yeux de Jacques Martin et cie à compter du 13 septembre. Je vous en reparle la semaine prochaine!
Propos recueillis par Guillaume Rivest
Ainsi, tout au long de la prochaine saison de hockey, j'aurai la chance de vous faire part de mes observations sur les sujets chauds qui entoureront les activités du Canadien de Montréal et de la Ligue nationale de hockey.
Et parlant de sujets chauds, je ne pourrais commencer cette première chronique sans vous entretenir sur le dossier du retour des Nordiques à Québec. Ayant personnellement vécu la grande rivalité sportive qui a divisé, voire enflammé, l'autoroute 20 reliant Montréal à Québec dans les années 1980 et 1990, il va de soi que je suis définitivement pour un retour d'une concession de hockey dans la Vieille Capitale. Ne serait-ce pour que la nouvelle génération de partisans puisse être témoin à son tour de cette belle rivalité.
Et est-ce que cette rivalité saurait égaler l'intensité de celle qui l'a précédée? Peut-être bien, mais pour ce faire, il va falloir que les acteurs changent un peu. Rappelons-nous qu'à l'époque, il y avait un peu plus de francophones dans les alignements des deux équipes. On n'a qu'à penser aux frasques de Michel Bergeron derrière le banc des Nordiques ou à celles, plus tranquilles, de Jacques Lemaire lorsqu'il était à la barre du Tricolore, et le sourire nous revient au visage.
La venue des Nordiques ne nuirait certainement pas à ce qu'il y ait plus de joueurs francophones repêchés, c'est évident. Mais entendons-nous sur une chose. Avec un bassin d'espoirs qui s'étend au-delà des frontières nord-américaines, il faut être conscient que c'est seulement l'élite des jeunes joueurs francophones qui est appelée à faire sa place dans les rangs professionnels.
Un retour des Nordiques ferait en sorte qu'une plus grande attention serait portée vers la Ligue junior majeure du Québec, mais si cette ligue n'est pas en mesure de développer une bonne cuvée de jeunes athlètes, alors je ne suis pas convaincu que le nombre de joueurs francophones repêchés serait plus important.
D'un point de vue financier, je suis persuadé que le projet de ramener une concession de la Ligue nationale à Québec est viable économiquement. Mais pour cela, les différents paliers de gouvernements doivent mettre leurs culottes. Une équipe de la LNH peut bien survivre dans la Vieille Capitale, ça ne fait aucun doute. Après tout, cela n'a -t-il pas été le cas pendant 16 ans?
Il y a près d'une dizaine d'équipes qui éprouvent des difficultés financières en ce moment, et ce serait tout à l'avantage de la LNH de déménager une des ces concessions dans un véritable marché de hockey. Je pense aux Panthers de la Floride, notamment. La venue d'un nouveau propriétaire en la personne de Jeff Vinik va changer la donne à Tampa Bay. Ce monsieur a de l'argent et il semble avoir la volonté nécessaire afin d'assembler une bonne équipe de hockey. Je suis donc curieux de voir comment les Panthers ressentiront ces contre-coups.
Le dossier Carey Price
Le Canadien a pris une bonne décision en offrant à son jeune gardien un contrat de deux ans d'une valeur de 5,5 millions $. En fonction du marché, c'était le prix à payer. Carey Price a tout le talent pour connaître une bonne saison. Il reste que si ce dernier traverse une période creuse, les partisans devront le supporter et arrêter de le critiquer constamment. N'oublions pas qu'il n'a que 23 ans et que ça prend plus de temps à un gardien de but avant d'atteindre son apogée.
Évidemment, lorsque vient le temps de commenter le dossier Carey Price, on ne peut pas passer sous silence la transaction ayant envoyé Jaroslav Halak à St.Louis. Arrêtons d'être négatif en ce qui à trait au départ du héros des dernières séries éliminatoires et attendons de voir ce que Lars Eller pourra offrir au Canadien.
J'ai entendu dire que ce Eller est tout un joueur de hockey. Si ce douzième choix au repêchage se développe comme il se doit, la Sainte-Flanelle aura enfin le gros joueur de centre qu'elle recherche depuis quelques années déjà. Si Eller donne sept ou huit bonnes saisons au Tricolore, et si par surcroît la talent de Price finit par éclore, alors on pourra commenter positivement l'échange de Halak.
Le camp des recrues
Le camp d'entraînement des recrues du Canadien s'amorce lundi. À l'époque où j'étais joueur, ce type de camp n'existait tout simplement pas. Je me rappelle que j'avais été directement rappelé des rangs juniors au Canadien. Lors de ma première pratique, j'avais été impliqué dans une bagarre avec Glenn Sather lors d'un match simulé. Il m'avait infligé un coup de coude au visage, geste que je n'avais pas du tout apprécié. Je lui avais répliqué en lui disant : «Viens ici mon p'tit Glenn, je vais m'occuper de toi.»
Aujourd'hui, je retire des bons souvenirs de cette petite anecdote, et mine de rien, c'est à travers ce genre de situation qu'un jeune joueur démontre à l'organisation qu'il veut faire partie de l'équipe.
Plus tard, ma carrière d'entraîneur m'a amené à participer activement au camp des recrues. La principale tâche pour un entraîneur consiste à bien enseigner les rudiments du hockey à ces nouveaux venus. Généralement, les jeunes qui se présentent à ce camp ont tendance à vouloir en faire trop et, par conséquent, ils se mettent une pression additionnelle sur les épaules.
Les entraîneurs doivent donc rappeler aux joueurs qu'ils doivent miser sur leurs forces et qu'ils ne doivent pas essayer de faire des choses qui dépassent leurs champs de compétence. Ce faisant, ça devient plus facile pour une recrue de se faire remarquer par le personnel d'entraîneurs.
Reste à voir quel jeune du Canadien saura faire écarquiller les yeux de Jacques Martin et cie à compter du 13 septembre. Je vous en reparle la semaine prochaine!
Propos recueillis par Guillaume Rivest