Le duel que livrera le Canadien aux Red Wings ce vendredi à Detroit revêt une importance particulière puisqu'il permettra aux hommes de Jacques Martin de se mesurer à l'une des meilleures formations de la Ligue nationale.

Dans ce match qui aura des allures de séries éliminatoires, le Tricolore devra compter sur son meilleur personnel. Voilà donc pourquoi la réinsertion du jeune défenseur P.K. Subban dans la formation est en soit une bonne nouvelle.

Subban a manqué les trois derniers matchs des siens, et j'espère qu'il sortira grandi de cette expérience. Son talent est indéniable et son imposante charpente est idéale lorsque vient le temps d'affronter les Red Wings.

La grande classe des Red Wings

Le Canadien est en visite à Detroit donc, et je m'en voudrais de ne pas souligner dans cette chronique la grande classe des Red Wings. Au fil des ans, cette organisation a su perpétuer les valeurs qui ont fait son succès en embauchant des gens de qualité. Des valeurs basées sur le respect que le directeur général Ken Holland et l'entraîneur-chef Mike Babcock ont su inculquer à leurs jeunes espoirs.

Et à l'origine de ce succès se trouve une fondation solide que Jacques Demers a fortement contribué à cimenter. Lors des quatre années où il a oeuvré derrière le banc des Red Wings, Jacques aura permis d'insuffler un vent de fraîcheur à cette organisation. D'ailleurs, les deux trophées Jack Adams qu'il a gagnés successivement au terme des saisons 1986-1987 et 1987-1988 témoignent du rôle important qu'il aura joué à Detroit.

Prôner la patience

Ainsi donc, les Capitals de Washington ne sont pas infaillibles. La défaite de 3-0 encaissée jeudi soir par les hommes de Bruce Boudreau aux mains des Panthers de la Floride prolongeait à quatre la série noire des représentants de la capitale nationale américaine. Pire encore, les Capitals ne semblent plus être en mesure de générer une quelconque forme d'attaque, comme en fait foi la piètre fiche de 0 en 8 présentée en avantage numérique contre les Panthers.

Au terme de cette défaite, Bruce Boudreau a déclaré que ses meilleurs troupiers (Ovechkin, Nicklas Backstrom et Alexander Semin pour ne nommer que ceux-là) ne jouaient pas assez bien pour marquer des buts et que les carences offensives des siens allaient se régler si ces joueurs de premier plan parvenaient à mieux se battre dans l'adversité.

Boudreau devait lancer ce message. Il lui sera maintenant important d'avoir des bonnes réunions d'équipe et des rencontres individuelles avec ses meilleurs joueurs pour leur faire comprendre que ce sont eux qui mèneront l'équipe vers les plus hauts sommets. Il est normal qu'un joueur ne puisse pas avoir la pédale dans le tapis 82 soirs par année, mais en raison du système de jeu très offensif prôné par les Capitals, si leurs meilleurs éléments ne parviennent pas à retrouver le fond du filet, alors leurs soucis ne vont pas s'estomper puisqu'ils vont continuer à allouer des buts sans toutefois parvenir à en marquer.

Boudreau est-il à court de solutions? Je ne crois pas. Le lauréat du trophée Jack Adams en 2008 a fait du bon travail depuis qu'il est à la barre des Capitals et il semble avoir encore l'appui de la direction de l'équipe. Mais c'est bien connu, lorsqu'une formation traverse une mauvaise période, l'entraîneur est toujours le premier visé par les critiques.

Au Québec, cela est encore plus vrai et nous avons cette fâcheuse tendance à vouloir congédier les entraîneurs un peu trop rapidement. Au lieu de prôner la patience lorsque l'équipe perd quatre, voir cinq matchs de suite, on veut mettre le coach dehors.

Les saisons sont longues dans la LNH, et toutes les équipes connaissent leurs baisses de régime. Pour le moment, il n'y a pas nécessité pour Washington d'appuyer sur le bouton panique, bien au contraire. D'ailleurs, ne suffit-il pas de jeter un coup d'oeil furtif au classement de l'Association de l'est pour réaliser que les Capitals figurent toujours au 2e rang?

Le cas Kovalev

Alex Kovalev ne fait rien qui vaille sur la patinoire par les temps qui courent, et à l'image des Sénateurs d'Ottawa, l'Artiste semble complètement éteint. Son entraîneur-chef Cory Clouston a même déclaré jeudi qu'il n'était pas inquiet pour Kovalev, mais pour ceux qui jouent avec lui. Le message envoyé au numéro 27 ne pouvait être plus clair. Il doit se prendre en main.

Tôt ou tard, Clouston devra prendre des décisions concrètes. Si j'étais derrière le banc à Ottawa, j'aurais déjà envoyé Kovalev dans les estrades. Un joueur peut traverser une léthargie à condition qu'il travaille et qu'il déploie les efforts nécessaires pour s'en sortir, ce qui n'est pas le cas de Kovalev actuellement.

S'il veut que son séjour à Ottawa se poursuive sur une meilleure note, Kovalev aurait avantage à imiter le capitaine du Canadien, Brian Gionta. Connaissant un début de saison en dent de scie, Gionta n'a jamais arrêté de travailler et cela a fini par rapporter des dividendes.

N'appartient plus qu'à Kovalev d'écrire la suite de son histoire...

*Propos recueillis par Guillaume Rivest