Sans partir en peur, il faut tout de même rendre aux Sénateurs ce qui leur appartient. Avec du hockey excitant au plus haut point, beaucoup plus inspiré, la troupe de Guy Boucher, devant ses partisans — beaucoup plus nombreux — s’est amusée lors de ses deux derniers matchs. Les joueurs semblaient s’entendre comme des larrons en foire.

En prenant la décision de réunir ses meilleurs éléments au sein de deux premiers trios, au lieu d’y aller de sa traditionnelle « approche duo », Boucher a assisté à un déblocage offensif de sa formation face au Lightning de Tampa Bay et aux Sharks de San Jose.

D’un côté, le trio composé de Ryan Dzingel, Derick Brassard et Mark Stone a récolté 6 buts, 5 passes pour un total de 11 points. De l’autre, l’unité de Mike Hoffman, Matt Duchene et Bobby Ryan a participé à la fête en obtenant 4 buts et 7 passes pour un total de 11 points également.

Sans rien enlever à la contribution et au rôle des 3e et 4e trios, Boucher a pris la bonne décision en mettant tous ses œufs dans le même panier. Ainsi, il a donné un peu plus de liberté à ses meilleurs joueurs, qui ont répondu présents.

Pour la première fois depuis son arrivée à Ottawa, Matt Duchene s’est comporté comme un joueur « élite » de la Ligue nationale de hockey.

En favorisant cette nouvelle approche dans les derniers jours, un certain plaisir perdu semble avoir été retrouvé chez les Sénateurs. Il s’agit d’un enthousiasme qui était absent depuis un bon moment. On a surtout remarqué un changement au niveau de la confiance et du désir de compétitionner.

Pour certains, l’offensive représente la meilleure défensive. Eh bien, c’est un peu ce que la formation ottavienne aura prouvé à ses deux dernières sorties au Centre Canadian Tire.

Un message fort qui pourrait éventuellement modifier l’approche de Boucher dans le contexte actuel des choses, en raison de cette position toujours très fragile au classement dans l’Est.

Une approche qui, dans les circonstances, pourrait donner l’opportunité de retrouver des sensations disparues et le plaisir de la « game » pour plusieurs.

Tout ça, sans nécessairement abandonner et relâcher les bases d’un système de jeu qui a fait ses preuves et qui aura rapporté de grands succès l’an dernier. Un fait demeure cependant, la façon dont les Sénateurs ont performé au cours des deux derniers matchs ne ment tout simplement pas.

En acceptant de faire preuve d’une plus grande lucidité, de rester calme et d’être réceptif, le personnel d’entraîneurs évitera peut-être aux hautes instances de commettre l’irréparable éventuellement.

Ce n’est pas facile de vivre au quotidien avec toutes ces rumeurs fondées ou non fondées qui ne cessaient d’augmenter depuis quelques semaines en raison de cette déconfiture des derniers mois. Des transactions qui auraient pu, et qui pourraient toujours, devenir néfastes.

Sans nécessairement avoir les mêmes armes et la force de frappe du Lightning, est-ce possible que les Sénateurs soient tout simplement victimes d’une mauvaise saison ? Un peu comme l’a été la formation floridienne l’an dernier, avec une exclusion des séries.

Sans paniquer, le Lightning a su poser les bons gestes dans l’entre-saison, question de retrouver sa place « au soleil » cette saison.

Voilà une question entière, qui mérite une sérieuse réflexion sur l’évaluation actuelle de l’organisation et des circonstances de cet échec de la première moitié de saison.

Mark StoneMark Stone : le représentant des Sénateurs au Match des étoiles?

À mes yeux, cela représente un « no brainer ». Mark Stone incarne la constance, la régularité et le leadership, tant par ses paroles que par ses actions. Aucun doute dans mon esprit que si les Sénateurs sont représentés par un seul candidat à la prochaine partie des étoiles, Mark Stone doit être l’heureux élu.

Comme le dit la vieille expression : « il faut que les bottines suivent les babines ». Celle-ci colle bien à la peau de Stone, qui représente si bien l’identité recherchée par l’organisation des Sénateurs d’Ottawa.

Un hockeyeur dévoué qui représente à sa façon tout ce qu’un entraîneur peut espérer dans ce milieu des plus compétitifs.

L’ailier droit de 25 ans, qui deviendra joueur autonome avec compensation à la fin de la présente saison, représentera fort possiblement un défi de taille dans l’agenda du directeur général, Pierre Dorion, lors de la saison morte. On voudra certainement le garder à Ottawa pour plusieurs saisons.

Thomas Chabot : rien ne peut justifier un retour dans les mineures!

Si cela est bon pour Mikhail Sergachev (Tampa Bay), Will Butcher (New Jersey) et Charlie McAvoy (Boston), pourquoi ça ne le serait pas pour l’ancien des Sea Dogs de Saint John, Thomas Chabot?

Chabot profite actuellement d’un meilleur temps « qualité-minutes », comme en témoigne sa présence aux côtés d’Erik Karlsson lors de la victoire de 6-3 de samedi soir dernier. Il a bénéficié d’un temps d’utilisation plus que respectable avec des responsabilités accrues face aux meilleurs éléments du camp adverse.

Plus mature et en agissant de façon plus responsable dans ses actions depuis son dernier rappel, par de meilleurs choix de jeu, autant offensivement que défensivement, Chabot répond aux attentes.

Le jeune homme de 20 ans a une meilleure lecture du jeu. Il choisit mieux ses moments pour se porter en attaque et a une meilleure gestion de la rondelle. Tout porte à croire que celui-ci semble avoir retenu la leçon de son dernier renvoi dans les mineures.

Un processus d’apprentissage qui, aujourd’hui, mérite que le principal concerné demeure dans la cour des grands de façon permanente. Les entraîneurs et la haute direction se doivent d’accepter le « essai-erreur » pour le bien-être du développement de ce jeune défenseur à haut potentiel.

Sans que ce soit parfait, l’adversité à laquelle sera confrontée le natif de Sainte-Marie de Beauce, 18e choix au total lors de la séance de sélection de 2015, l’aidera à grandir.

Il se doit d’être aux côtés des pros pour les prochains mois, question de bien s’adapter aux réalités et exigences du meilleur circuit au monde.

Dominique Ducharme : prêt pour de nouveaux défis!

Je m’en voudrais de ne pas souligner le travail colossal accompli par Équipe Canada junior lors de la conquête de la médaille d’or au Championnat mondial de hockey junior.

Chapeau, vraiment. Le travail a été exceptionnel, autant au niveau des joueurs que des entraîneurs et des différents intervenants impliqués dans le processus de sélection et de développement des athlètes. Tout cela demande et exige beaucoup de rigueur, de discipline et un investissement sur le plan humain.

Félicitations Dominique Ducharme qui, par ses propres mots, a avoué avoir conclu un chapitre de sa vie avec cette conquête, autant sur le plan personnel que professionnel par rapport à certains objectifs fixés.

Reconnu comme un entraîneur de la nouvelle génération, bon communicateur et doté d’une personnalité des plus attachantes dans le milieu, Ducharme a fait un travail remarquable.

Les accomplissements de celui-ci comme entraîneur, jumelé à ses qualités d’être humain, le mèneront, plus tôt que tard, vers de nouveaux chapitres dans ce grand livre de la vie. Tout cela est grandement mérité, il n’a rien volé!

Bravo Monsieur Ducharme, ainsi que Monsieur Joël Bouchard pour cette belle réalisation!