Enlever les lunettes roses et faire face à la réalité, voilà ce que les Sénateurs devraient faire. Or, malheureusement de l’intérieur ce n’est pas si simple que cela et ils se doivent de continuer d’y croire et de s’accrocher.

 

Par contre, de l’extérieur et dans la dure réalité, lorsque ton équipe occupe le  29e rang du classement général et qu’elle se trouve à 12 points d’une place en séries éliminatoires, il est difficile d’être optimiste pour la suite des choses, et ce, même si on n’a pas encore franchi la mi-saison.

 

Pire encore, les Sénateurs occupent le 14e rang de l’association de l’Est. Ils sont devancés par six autres formations qui sont, elles aussi, exclues du portrait des prochaines séries.

 

De plus, certaines de ces formations, dont les Penguins de Pittsburgh feront fort possiblement des pieds et des mains au cours des prochains mois afin de tenter de répéter les exploits des deux dernières années.

 

Bref, le fait est qu’on se dirige certainement vers une exclusion des séries éliminatoires du côté ottavien. Il s’agit d’une précarité qui forcera inévitablement un repositionnement organisationnel au cours des prochaines semaines.

 

Il est toutefois difficile de comprendre comment une formation qui a eu un si beau parcours en séries l’an dernier, avec une participation à la finale de l’Est, et une récolte de 98 points au classement, peut tomber d’aussi haut.

 

Même s’il est encore tôt pour procéder à un bilan finement détaillé, il reste que les Sénateurs se retrouvent présentement dans le dernier tiers de la LNH à plusieurs chapitres.

 

On parle ici de la colonne des buts marqués (29e), des buts alloués (24e) et des unités spéciales, pas trop spéciales, avec un avantage numérique anémique (25e) et un désavantage numérique qui en arrache (24e).

 

C’est tout un contraste par rapport à la précédente saison, surtout au niveau de la colonne des buts alloués. Les Sénateurs avaient terminé au 10e rang du circuit en 2016-17 avec une moyenne de 2,56 buts alloués par partie, ce qui représentait une nette progression par rapport à la saison 2015-2016 avec les 247 buts contre.

 

Sans connaître tous les tenants et les aboutissants de ce constat d’échec, même si on a quelques idées, on peut affirmer que le droit à l’erreur ne sera pas chose permise dans les prochaines actions du directeur général, Pierre Dorion, lorsque viendra le temps de procéder à du mouvement de personnel.

 

Une chose est sûre, toute cette situation inquiète, surtout dans un marché considéré vulnérable, si l’on se fie aux commentaires du propriétaire, Eugene Melnyk, lors de la classique du centenaire de la LNH. M. Melnyk avait alors parlé des faibles revenus et des assistances qui laissent grandement à désirer.

 

Cette sortie publique a certainement froissé plusieurs partisans et peut-être même la communauté d’affaires, qui risque de ne pas être très heureuse de ce pas de côté qui semble de plus en plus se pointer à l’horizon dans la capitale nationale.

 

Or, le vrai problème, quel est-il? Est-ce une question de mauvaise analyse et d’une surévaluation des effectifs en place, à la suite des succès de la précédente saison? Une mauvaise gestion des effectifs en place? Une mauvaise lecture du marché des agents libres sans compensation? Des transactions hasardeuses? Les blessures? Chose certaine, il y a plusieurs éléments de réponses.

 

Or, pour trouver une solution aux problèmes, il faut être en mesure de bien cibler la problématique. Aussi, sans nécessairement éliminer du revers de la main le mot « parité », cela ne peut servir d’échappatoire par rapport aux insuccès actuels.

 

Il faudra poser un regard critique et procéder à une sérieuse remise en question qui immanquablement forcera les hauts dirigeants à renoncer à des acquis pour aller plus concrètement vers des orientations à moyen et à long terme.

 

Un changement de plan qui entraînera le DG des Sénateurs à trouver une façon de libérer de la masse salariale (11e dans la LNH) et de faire une plus grande place aux jeunes de l’organisation.

 

Or, pour cela, il faut être prêt à accepter l’approche « essai-erreur » au niveau du développement de ces jeunes, comme à la petite école avec la pâte à modeler, tout en acceptant les résultats qui vont suivre.

 

Bref, avec encore 24 parties à disputer devant leurs partisans d’ici la fin du calendrier régulier, sans embrasser nécessairement ces nouvelles orientations, les Sénateurs devraient tenter de se concentrer sur le développement des jeunes, ce qui pourrait représenter un baume de positivisme dans ces périodes difficiles pour Ottawa. 

 

Matt Duchene : Une transaction de trop ?

 

Nous n’obtiendrons probablement jamais toute l’histoire entourant le départ du vétéran joueur de centre Kyle Turris en direction des Predators de Nashville – dans cet échange à trois. Pour l’instant, tout ce qu’on peut dire c’est que la transaction semble, à court terme, profiter davantage aux Predators et à l’Avalanche qu’aux Sénateurs.

 

Or, même s’il en est encore un peu prématuré pour porter un jugement final, est-ce que le jeu en valait vraiment la chandelle? Fallait-il vraiment tenter de réparer quelque chose qui n’était pas nécessairement brisé?Pierre Dorion.jpg  

 

La majorité des experts et des partisans s’entendront pour dire qu’il s’agissait vraisemblablement d’un différend salarial entre les Sénateurs et le clan Turris.

 

Du côté de Matt Duchene, malgré sa vitesse, ses qualités de passeur, son niveau de compétitivité, il n’a marqué que deux buts et récolté trois passes, tout en présentant un différentiel de moins-9 en 20 parties depuis son arrivée à Ottawa.

 

Sans rien enlever au talent de celui-ci, la question demeure entière, après ce recul de 20 matchs: est-ce que l’échange en valait le coup pour les Sénateurs?

 

Est-ce que Duchene représente un bon « fit » dans la charte de profondeur des Sénateurs d’Ottawa? Certes, son entrée au sein du vestiaire ottavien semble en avoir dérangé certains.

 

Comme le veut la coutume, ce qui est tout à fait normal dans un exercice de bien faire paraître le nouveau venu, on a mis Duchene dans des conditions optimales pour bien l’intégrer.

 

Or, est-ce que certains vétérans se sont sentis lésés par cette transaction? Ces derniers, par leur propre lecture de la situation, ont probablement eu le sentiment d’avoir été placés sur la voie d’évitement au niveau de certaines phases de jeu.

 

Peut-être que c’est une simple impression, mais il reste que si tel est le cas, ce ne serait pas la première fois que cela se produit à la suite d'un échange d’une si grande importance, là où certains joueurs se sentent menacés par l’arrivée d’un athlète au haut profil offensif.

 

Je ne prétends pas être dans le secret des dieux. Je sais aussi, comme tout le monde, ce que Duchene peut apporter sur le plan offensif. Il ne faut tout de même par oublier qu’il a été un choix de 1re ronde, 3e au total lors de la séance de sélection de 2009, tout juste derrière John Tavares (Islanders de New York) et Victor Hedman (Lightning de Tampa Bay).

 

Bref, j’espère sincèrement que ma boule de cristal me trompe face à cette perception.

 

Entretemps, je tiens personnellement à vous souhaiter un très joyeux temps des Fêtes et une bonne année 2018!