Dans moins d’une semaine se terminera la période de transactions dans la Ligue nationale de hockey. Après plusieurs semaines de tractations et de rumeurs, nous pourrons enfin porter une analyse détaillée sur tous les efforts consentis autant de la part des organisations acheteuses que des organisations vendeuses d’ici la date butoir.

Chez les Sénateurs, on peut dire que Bryan Murray et ses principaux acolytes peuvent dormir sur leurs deux oreilles en raison du peu à offrir d’ici la date limite des transactions.

Le téléphone ne risque pas de surchauffer d’ici le 2 mars prochain, surtout en raison des situations contractuelles de certains joueurs, qui auraient pu devenir intéressants pour certaines autres formations.

À l’extérieur de leur domicile au cours des cinq prochaines parties, avec au passage un voyage sur la côte ouest-américaine, les Sénateurs risquent fort possiblement d’avoir plus de zones de turbulences lors du voyagement, qu’au niveau du mouvement de personnel.

Seuls Erik Condra (joueur autonome sans compensation) et le jeune Patrick Wiercoch (surplus de défenseurs) seraient susceptibles de changer d’adresse dans les prochains jours, si intérêt il y a du côté des autres formations du circuit Bettman.

Du côté des acheteurs potentiels (lire ici les équipes occupant le haut du classement), la notion de la profondeur retiendra l’attention. Possédant fort possiblement un noyau déjà très intéressant, il serait surprenant de voir ce type de formations tenter d’acquérir un gros nom qui risquerait de déstabiliser un vestiaire déjà solide au niveau de l’esprit de corps, et surtout, de devoir sacrifier certains actifs de leur formation respective.

Jiri SekacEn contrepartie, dans la quête de renfort pour les formations aspirantes aux grands honneurs, comme le Canadien de Montréal, la notion de la profondeur est un élément important en raison du long et ardu parcours des séries éliminatoires. Là où le vécu de certains peut faire toute la différence pour pallier des blessures éventuelles.

Tout ça, sans compter que pour plusieurs de ces formations de haut de classement, le plafond salarial et sa réalité représentent déjà un obstacle majeur et assez important au niveau de la flexibilité et gestion respective. Vouloir apporter certains changements à leur formation actuelle représente beaucoup plus un exercice de gymnastique qu’autre chose.

Un contexte où Bergevin ne fait pas exception à la règle. Résistera-t-il à la tentation de céder de jeunes actifs de son organisation ou tout simplement des choix au repêchage? La question demeure entière, seul son vécu de gestionnaire l’aidera à définir ce qui est le mieux à court, moyen et long terme pour son organisation.

Chose certaine, reconnaissant que le marché actuel semble offrir peu, et cela à un prix déraisonnable aux dires de plusieurs, le Canadien n’est pas la seule formation à la recherche de renfort à l’aube des séries éliminatoires.

Surenchère à prévoir?

Après avoir connu un regain d’énergie suite à la sortie publique de l’un de ses dirigeants, la troupe de Claude Julien rencontre actuellement beaucoup d’adversité, malgré la victoire de 6-2 face aux Blackhawks de Chicago dimanche, le défi de garder la tête au-dessus de l’eau semble de moins en moins évident.

Peter ChiarelliLes blessures (David Krejci et Kevan Miller), combinées aux performances plus que douteuses de certains, pourraient bien exclure cette formation des présentes séries. Et c'est sans compter toute la pression qui vient de l’intérieur même de cette organisation et qui pourrait devenir de plus en plus insoutenable et augmenter les tensions entre certains.

Selon plusieurs observateurs de la ligue nationale, la fenêtre de l’opportunité est tout simplement en train de se refermer lentement mais sûrement du côté de cette franchise qui devra dans un avenir plus que rapprocher accepter de se redéfinir.

Accepter également de reconstruire sur de nouvelles bases et se rendre à l’évidence que pour le bien organisationnel, il est peut-être temps de monnayer les services des Chara, Lucic et compagnie, pendant que la valeur de ceux-ci semble être présente sur le marché. Ce serait possiblement la plus sage des décisions du côté des décideurs des Bruins de Boston.

Connaissant les attentes des partisans des Bruins, ainsi que le marché de Boston, il ne faudrait par contre pas trop miser sur la possibilité de liquider certains actifs.

Céder à la surenchère pourrait représenter le pire des remèdes, et ça pourrait être précurseur de plusieurs saisons difficiles du côté de cette organisation où le mot reconstruction ne fait tout simplement pas partie du vocabulaire, mais où le mot transition pourrait peut-être passer en douce.

La patience en avant-plan

À tort ou à raison, du côté des équipes vendeuses, est-ce que la patience des dernières semaines finira par être récompensée? La patience qu'a préconisée Don Maloney, des Coyotes de l’Arizona, dans le dossier d’Antoine Vermette, Keith Yandle et Zbynek Michalek finira-t-elle par aboutir de façon positive et aux prix exigés de la part du directeur général de cette équipe, ou bien se retrouvera-t-il le bec à l’eau?

Chris StewartDans ce contexte, il y a peu de place à l’erreur pour le directeur général des Coyotes, qui tente de capitaliser sur l’effet de rareté pour relancer cette franchise sur des bases solides pour les prochaines saisons.

L’objectif demeure clair du côté de Maloney : jeunes espoirs et choix au repêchage semblent être le nerf de la guerre dans les revendications. Une situation où la pression sera de plus en plus omniprésente de jour en jour d’ici la date butoir.

La prochaine semaine pourrait être un excellent indicateur et pourrait déterminer le temps que prendra cette franchise à se relancer sur de nouvelles bases.

Entre temps, du côté des Sabres de Buffalo et Tim Murray, après avoir procédé à cette méga transaction avec les Jets de Winnipeg, là où seulement le facteur temps répondra à la question de qui a eu le meilleur, le dossier de Chris Stewart retient toujours l’attention.

Malgré le manque de constance et l’effort sélectif de celui-ci, il représente tout de même un joueur intéressant pour toute équipe désirant se rajouter un peu de physique, sachant que le joueur en question est également capable de noircir la feuille de pointage.

En contrepartie, le prix exigé à ce jour du côté des Sabres semble toujours hors-norme dans le marché actuel. Est-ce que Tim Murray devra revoir les exigences à la baisse? Fort possiblement, surtout dans un contexte où le statu quo ne semble plus être de mise dans l’environnement immédiat des Sabres de Buffalo.

Équipes canadiennes en danger d’exclusion

En raison de la remontée des Kings de Los Angeles (rien de surprenant) et du Wild du Minnesota, plus le temps avance, plus les chances sont grandes de voir certaines équipes canadiennes, dont Vancouver, Calgary et peut-être même les Jets de Winnipeg, être exclues des prochaines séries. Tout cela malgré un excellent rendement de ces formations depuis le début de la saison.

Dans le contexte du système du partage des revenus dans la Ligue nationale de hockey, l’absence possible de ces marchés du portrait des séries éliminatoires ne peut être que négative, surtout du côté des joueurs en raison de la clause « escroc » vis-à-vis la retenue de certains montants sur leur salaire.

Pour le commun des mortels, côté hockey, cela ne change rien à la donne, surtout du côté des partisans du Canadien, mais de voir que seulement une équipe canadienne sur sept pourrait participer à la danse du printemps n’est pas la meilleure des situations pour les passionnés de ce sport.