Les Sénateurs ont évité le balayage en délaissant le style « bing-bang-bang »
Hockey jeudi, 23 avr. 2015. 09:10 vendredi, 13 déc. 2024. 20:51Acculée au pied du mur et habitée par de bonnes intentions, avec en plus l’énergie du désespoir, la troupe de Dave Cameron aura, par une performance des plus honnêtes, réussi à tout simplement éviter l’humiliation de l’élimination devant ses propres partisans.
Les Sénateurs ont réussi l’exploit en délaissant le style « bing-bang-bang » de la partie précédente qui ne leur avait pas nécessairement rendu service. Les trois premiers matchs ont été marqués par du jeu physique à outrance, avec 61 mises en échec pour Ottawa. Plusieurs joueurs s’étaient carrément éloignés de leur rôle premier au sein de cette formation.
Sans compter toute l’énergie dépensée à frapper à qui mieux mieux, confrontés à une partie sans lendemain, les Sénateurs ont survécu. Ils ont réussi à le faire par du hockey plus structuré, plus systématique et en étant surtout plus disciplinés dans l’application du système. Ils ont retrouvé les fameux paramètres qui leur avaient permis de connaître autant de succès dans les deux derniers mois du calendrier régulier.
Limitant les situations de surnombre, tout en évitant de prendre de mauvaises pénalités, et tout cela en réduisant au minimum les chances de marquer de l’adversaire en provenance de la zone payante, les Sens ont réussi pour une première fois dans cette série à éviter ce « syndrome de la deuxième période », qui a été assez dévastateur lors des trois premiers duels.
Anderson et Price, de solides performances!
Lorsqu’on se penche sur les gardiens de but, autant Carey Price que Craig Anderson ont offert une performance digne de séries éliminatoires. L’arrêt d’Anderson lors de l’échappée de Brandon Prust en deuxième période, combiné aux arrêts de fin de deuxième période de Price, ont permis à chacune des formations de s’accrocher et de croire en ses chances de victoire.
Un premier match dans cette série où l’on a senti que le vétéran gardien de but Carey Price a eu son mot à dire. Il a fait face à un barrage de 32 tirs en sa direction.
Pour Anderson, reconnu pour être un gardien de séquence, le fait d’avoir alloué seulement trois buts sur un grand total de 77 tirs en sa direction lors de ses deux derniers départs a de quoi lui redonner une certaine dose de confiance. Sans oublier que ce dernier jouait dans l’ombre d’Andrew Hammond depuis les deux derniers mois et ça l’avait empêché de retrouver son niveau de confiance habituel.
Mike Hoffman saisit l’opportunité!
Mike Hoffman a fait la différence, mercredi soir au Centre Canadian Tire. Il a été utilisé plus souvent qu’autrement sur un 4e trio depuis le début de ce premier tour éliminatoire.
Tout ça, aux côtés de joueurs beaucoup plus reconnus comme étant des joueurs de profondeur, aux capacités offensives limitées. Or, Mike Hoffman, auteur de 27 buts en saison régulière, surtout reconnu pour son côté non conformiste à ne pas vouloir s’appliquer de façon constante à jouer du hockey nord-sud comme son entraîneur l’exige, a trouvé le moyen de faire taire ses détracteurs.
Dave Cameron était à la recherche d’un peu plus d’attaque. Fort possiblement confronté à l’inévitable, soit le fait de ne pas voir Milan Michalek au meilleur de ses capacités depuis le retour de sa blessure, l’entraîneur-chef des Sénateurs n’a eu d’autre choix que de muter Mike Hoffman sur une des deux premières unités offensives.
En cours de match, ça a été salutaire pour Dave Cameron et sa troupe. Pourtant, l’entraîneur-chef avait jusqu’à ce moment résisté à une telle tentation.
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Le succès de l’infériorité numérique se poursuit!
Autre point positif, le succès rencontré en infériorité numérique depuis le début de cette série, en limitant le Canadien à seulement un but en 16 tentatives, a été un des facteurs clés de cette première victoire.
Par leur efficacité en territoire centrale et par la protection de la ligne bleue, les Sénateurs ont frustré le Canadien. Tout cela sans compter le nombre incalculable de tirs bloqués par les joueurs utilisés dans cette phase de jeu depuis le début de cette série.
Du côté de la Sainte-Flanelle, l’entêtement de certains à ne pas vouloir placer la rondelle de façon stratégique, c’est-à-dire profondément en territoire de leurs adversaires question d’installer adéquatement la structure, a contribué largement aux succès rencontrés par la formation ottavienne.
Voilà une situation qui nous amène à nous demander si nous n’assisterons pas, dans un avenir plus que rapproché, au retour de Sergei Gonchar et/ou de P.-A. Parenteau, pour tenter de remédier à la situation du côté de Michel Therrien.
Une victoire, mais…
Malgré cette victoire bien méritée, le fait de se retrouver pour une deuxième fois face à l’élimination dans cette série et de devoir prendre avantage du Canadien sur sa propre patinoire ne sera pas une mince tâche. Signer une deuxième victoire consécutive là où la formation montréalaise n’a subi que neuf défaites en temps réglementaire cette saison représentera tout un tour de force pour Craig Anderson et ses coéquipiers, eux qui en bout ligne auront besoin de tout leur petit change pour forcer la tenue de cette cinquième partie dans cette série, l’ayant emporté seulement par la marque de 1-0.