Montréal–Ottawa, printemps 2013
Sénateurs d'Ottawa lundi, 16 févr. 2015. 13:50 mardi, 17 févr. 2015. 09:03
À l’aube du troisième affrontement de la saison entre le Canadien de Montréal et les Sénateurs d’Ottawa, avec une victoire de 4-1 de chaque côté, il devient intéressant d’analyser le parcours des deux équipes depuis leur affrontement en séries éliminatoires au printemps 2013.
C’était une série qui à l’époque avait permis à la formation ottavienne, de façon surprenante en raison de leur position au classement (7e), de l’emporter en cinq parties sous le règne de Paul MacLean. On se souviendra que c’est l’année où celui-ci a remporté le Jack-Adams, à titre d’entraîneur-chef de l’année.
Une série où l’ex-entraîneur-chef des Sénateurs, Paul MacLean, avait réussi à entrer dans la peau de Michel Therrien à la suite de propos tenus en point de presse d’après-match. Nul besoin de rappeler que c’était après la percutante mise en échec d’Eric Gryba à l’endroit de Lars Eller, à la hauteur de la ligne bleue défensive des Sénateurs.
Une mise en échec qui a réussi en quelque sorte à dicter la suite des choses entre ces deux formations qui, aujourd’hui, continuent de développer une relation amour-haine à chaque confrontation.
Anderson a faussé les données!
Dans les faits, en 2013, et sans vouloir banaliser quoi que ce soit, en plus de l’élément robustesse, partie intégrante du plan de match des Sénateurs, le gardien Craig Anderson a tout simplement été l’élément clé dans cette série.
En allouant seulement neuf buts en cinq départs, mais surtout avec la façon qu’il avait excellé en lever de rideau dans la victoire de 4-2, là où il avait fait face à un barrage de 50 lancers, Anderson a changé la donne.
Une situation qui aujourd’hui semble avoir trahi l’évaluation de cette formation au cours des deux dernières années, elle qui est menacée de rater les séries pour une deuxième année consécutive.
De plus, plusieurs questionnements demeurent entiers face à la progression de cette équipe. A-t-on surévalué la progression de certains? A-t-on voulu devancer les échéances avec certains jeunes espoirs de la formation, surtout à la position de défenseur?
Autant de questions qu’il y a de réponses. Chose certaine, aujourd’hui, cet exemple du passé semble servir le deuxième étage dans les prises de décisions. Le DG et ses acolytes semblent faire preuve d’une plus grande patience envers les jeunes de l’organisation, question de bâtir sur des bases solides et de respecter le processus essai-erreur dans leur progression.
Passage obligatoire du Canadien!
Entre-temps du côté du Canadien, ce fut le contraire. Cette élimination a permis au directeur général Marc Bergevin, et aux autres dirigeants de cette formation de prendre le recul nécessaire dans l’évaluation du personnel en place et d’y apporter les ajustements nécessaires. Tout ça question de se redonner une identité comme équipe.
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Un processus qui a permis à certains jeunes joueurs comme Carey Price, P.K. Subban, Max Pacorietty, Brendan Gallagher, Alex Galchenyuk et autres de gagner en vécu et en millage, ce qui maintenant fait d’eux une force de frappe de premier niveau pour les années à venir. C’est ce que l’on appelle avoir de la patience.
C’est une façon de faire qui rappelle étrangement le modèle d’affaires de l’ancienne formation de Marc Bergevin, les Blackhawks de Chicago, avec les Crawford, Keith, Seabrook, Kane, Toews, etc.
« Patience », un mot facile à comprendre, mais difficile à appliquer dans un milieu aussi compétitif, là où les partisans et certains médias sont à la recherche d’un succès instantané et que les résultats font foi de tout.
Actuellement, Geoff Molson, comme chef d’orchestre, ne pouvait demander mieux comme directeur général que Marc Bergevin.
Un homme de hockey de la nouvelle génération qui a fait ses classes par le passé et qui contre vents et marées semble être en mesure de se tenir debout face à la pression entourant le quotidien de ce poste qui, disons-le, n’est pas de tout repos.
Une tâche aujourd’hui rendue de plus en plus complexe en raison du plafond salarial et de toutes les règles de jeu entourant la nouvelle convention collective, ce qui laisse beaucoup moins de marge de manœuvre que par le passé.
Le Canadien fragile en défense à court et moyen terme!
En contrepartie, Bergevin aura fort à faire d’ici le 2 mars prochain en raison des attentes organisationnelles.
Malgré la progression intéressante de Nathan Beaulieu au niveau de la maturité dans son jeu, l’absence d’un vétéran d’expérience à la ligne bleue qui peut évoluer au niveau du top-4 pourrait éventuellement causer des problèmes à l’aube des prochaines séries éliminatoires.
C’est une position où la notion de profondeur est non négociable, en raison du rendement brouillon d’Alexei Emelin et du facteur âge de certains vétérans comme Andrei Markov et Sergei Gonchar, en plus des exigences des séries éliminatoires (4 de 7).
Il ne faudrait pas se surprendre de l’arrivée d’un défenseur d’ici la date limite. Il s’agit là peut-être de la priorité numéro un du côté du directeur général, et cela même s’il y a un effet de rareté à ce niveau.
Le marché s’active!
Il est intéressant de constater que malgré le fait qu’il reste encore beaucoup de temps d’ici le 2 mars, quelques transactions considérées majeures ont déjà été effectuées à travers la Ligue nationale. On peut conclure que le besoin premier recherché pour les équipes aspirantes se retrouve à la position de défenseur.
Voir Tyler Myers partir à Winnipeg et Cody Franson à Nashville ne peut qu’augmenter la valeur de certains joueurs disponibles évoluant à cette position.
Maintenant que Marc Methot vient de prolonger son séjour pour les quatre prochaines années avec l’organisation des Sénateurs à un salaire raisonnable de 4,9 millions de dollars par saison, la brochette des défenseurs disponibles d’ici le 2 mars prochain vient considérablement de diminuer, et l’effet de rareté va s’en ressentir sur le terrain.
Alain Vigneault : un exemple de persévérance et détermination!
Je m’en voudrais de passer sous silence l’accomplissement personnel d’un homme de hockey de chez nous : Alain Vigneault.
Malgré les embûches et l’adversité auxquelles il a eu à faire face depuis son ascension dans la Ligue nationale, il est allé récolter sa 500e victoire en fin de semaine dernière. C’est un exploit en soi, mais surtout en raison de la persévérance et de la détermination de celui-ci.
Homme de hockey reconnu à sa juste valeur dans le giron de la Ligue nationale, il ne lui reste maintenant qu’à gagner le gros trophée comme l’ont fait les Pat Burns, Bob Hartley, Claude Julien, Jacques Lemaire et autres, tous des anciens de la LHJMQ pour qui le hockey a été et sera toujours une fin en soi.