Quand les premiers deviennent seconds
Sénateurs d'Ottawa lundi, 16 mai 2016. 14:02 mercredi, 11 déc. 2024. 23:38Nouvelle tendance? Non. Tendance de plus en présente? Oui. C’est ce qu’on constate lorsqu’on analyse les dernières années dans la LNH et on se rend compte qu’il est de plus en plus fréquent de voir un ancien entraîneur-chef de la ligue devenir associé.
L’objectif premier d’une telle pratique étant de mieux encadrer la nouvelle génération de jeunes entraîneurs en provenance des rangs professionnels mineurs et encore plus importants, encadrer cette nouvelle vague de jeunes joueurs qui ne cessent de devancer les échéanciers afin de faire le saut au sein du « grand circuit.
Les exemples sont nombreux. Gérard Gallant, il y a quelques années (Montréal), Rick Bowness (Tampa Bay), Paul MacLean (Anaheim), Jacques Martin (Pittsburgh) et Marc Crawford (Ottawa), tout récemment ont décidé d’effectuer ce pas de côté pour en faire un en avant dans un avenir rapproché.
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La plupart de ces hommes de hockey ont toujours l’ambition de redevenir le grand patron, mais ils sont aussi très réalistes face au fait qu’il a très peu de postes disponibles dans le meilleur circuit au monde en ce moment.
Pour d’autres, il s’agit tout simplement d’accepter la réalité que pour demeurer dans cet environnement hors du commun, un poste d’associé à l’entraîneur-chef se veut aujourd’hui une alternative très intéressante à envisager.
Si le passé n’est pas garant de l’avenir, le contraire est tout aussi vrai. Sans devenir nécessairement des mentors, leur grande expertise du passé, dans l’exercice de leurs fonctions, représente un grand avantage dans la qualité offerte dans l’encadrement des effectifs en places.
Et cela tant et aussi longtemps que le lien de confiance et l’intégrité demeurent les éléments clés dans la relation entraîneur-associé et entraîneur-chef.
Un des exemples concerts est la présence de Jacques Martin et son tout nouveau rôle depuis l’arrivée de Mike Sullivan en relève de Mike Johnston. Martin, responsable d’une défensive sous-estimée, a plusieurs qualités qui semblent plaire énormément aux joueurs des Penguins, comme l’a mentionné Kristopher Letang récemment. Son calme, son approche dans les moments critiques et sa vaste expérience au fil du temps sont des aspects très appréciés par les joueurs.
Lors de son point de presse, Guy Boucher a réitéré l’importance de corriger le tir à la suite de sa première expérience dans la LNH. Sans rien enlever aux qualités de ceux qui l’entouraient lors de son passage avec le Lightning de Tampa Bay, le fait de ne pas être assez bien entouré d’adjoints d’expériences de la Ligue nationale a tout de même représenté une faiblesse du personnel en place lors des zones de turbulences, ce qui aura fini par coûter le poste à Boucher.
Or, aujourd’hui, l’embauche de Marc Crawford à ses côtés, à titre d’entraineur associé, lui qui en est rendu à une autre étape de sa vie au niveau professionnel, représente un exemple de cette nouvelle orientation dans la LNH. Cela fera de Guy Boucher un meilleur homme de hockey lors des moments critiques entourant le marathon d’une saison régulière.
Pour un ex-entraîneur-chef, le fait d’adopter cette position est quand même un exercice difficile, qui demande de bien se connaître comme personne et de parfois piler sur son propre orgueil.
Développer un lien de confiance et une bonne relation avec son entraîneur, tant sur le plan professionnel que sur le plan des relations humaines, afin d’éveiller en lui le goût de donner le meilleur de lui-même est une étape cruciale dans la réussite d’une équipe.
Si l’entraîneur associé n’est pas sur la même longueur d’onde, qu’il a des intentions égoïstes et qu’ultimement une relation malsaine se développe, il est évident que cela se fera sentir dans l’environnement immédiat des joueurs.
De là l’importance de bien définir le rôle et les responsabilités de tous et chacun au sein du personnel d’entraîneurs, question d’éviter les zones grises.
Benoit Groulx : « L’art de prendre son rêve au sérieux »
« Un pas de côté » et « un pas derrière », voilà des expressions qui ont étés utilisées au cours des dernières saisons pour expliquer la présence de Benoit Groulx derrière le banc des Olympiques de Gatineau. Et cela pour différentes raisons, qui lui appartiennent.
Aujourd’hui, le retour de celui-ci dans la Ligue américaine représente une très bonne nouvelle, lui qui a toujours eu l’ambition de diriger éventuellement dans la cour des grands.
En acceptant de diriger la filiale du Lightning de Tampa Bay, au lieu de celle des Senators de Binghamton (lui qui était le candidat pressenti pour ce poste), Groulx s’est non seulement donné plus d’opportunités futures, mais il a aussi démontré une intention claire de sortir des sentiers battus et a, en quelque sorte, illustré que le monde du hockey professionnel est un milieu difficile d’accès pour un entraîneur d’origine francophone.
Poussé par ses propres convictions et son désir de passer à l’échelon supérieur, la connexion bien sentie de la part de Groulx envers l’organisation du Lightning de Tampa Bay pourrait confirmer que cette fois sera la bonne pour cet entraîneur de carrière.
Il disposera de conditions gagnantes, ce qui n’a pas nécessairement été le cas lors de son premier passage dans la Ligue américaine avec la formation de Rochester.
On lui souhaite bon succès et bonne continuité dans les années à venir!