Ceux qui ont tendance à saliver à l’approche de la date limite des transactions dans la Ligue nationale risquent encore une fois d’être fort déçus de la tournure des évènements.

Un échange « hockey » comme celui impliquant Seth Jones (Nashville) et Ryan Johansen (Columbus) est très difficile à réaliser dans le contexte et les exigences d’aujourd’hui, surtout depuis l’entrée en scène de la nouvelle convention collective.

À moins d’une très grande surprise, penser un seul instant que tous ceux confrontés à l’autonomie complète à la fin de la présente saison, donc qui sont libres comme l’air à compter du 1er juillet 2016, pourraient changer d’adresse d’ici le 29 février prochain ne serait qu’illusoire.

Parité oblige, les équipes vendeuses risquent encore une fois d’être de moins en moins présentes lorsque l’on consulte dans les moindres détails les différentes luttes, autant dans l’Association de l’Est que celle de l’Ouest.

Cela devient encore plus intéressant si on pousse l’exercice à l’intérieur même des différentes divisions, divisions qui permettent même à certaines équipes de bas de classement, comme la division Pacifique, de s’accrocher tant bien que mal à une possibilité d’être de la prochaine danse du printemps.

Autant certains de ces joueurs sont intéressants en raison de leur talent et de la valeur ajoutée qu’ils pourraient apporter à leur nouvelle formation, autant le prix exigé sur le marché risque fortement d’en désenchanter plusieurs, surtout lorsque l’on parle de joueurs de type « location ».

Ces joueurs « de location », certaines organisations vont préférer prendre le risque de les garder, question de rivaliser et de demeurer compétitives jusqu’à la toute fin au lieu de se satisfaire de lointains choix au repêchage ou de projets à long terme sans avoir la certitude du potentiel réel de cette nouvelle acquisition pour les années futures.

Profitant d’une nouvelle entente contractuelle, Anze Kopitar (8 ans/80 millions) est un exemple parfait de ce qui risque de se produire dans les prochaines semaines. Il s’agit là d’une brochette de joueurs qui se fera de plus en plus mince pour les équipes qui feront partie du groupe des acheteurs.

La signature de Kopitar va éventuellement être l’élément déclencheur pour certains  autres joueurs dans le renouvellement potentiel de leur contrat, lire ici les Steven Stamkos, Andrew Ladd, Dustin Byfuglien, David Backes et compagnie, d’ici la date limite du 29 février.

Don MaloneyPendant que certaines équipes de premier niveau et aspirantes aux grands honneurs, comme les Capitals de Washington, les Blackhawks de Chicago, les Blues de St Louis et les Kings de Los Angeles (même si cela semble avoir été déjà fait avec l’acquisition de Luke Schenn et Vincent Lecavalier), les Stars de Dallas et autres seront à la recherche de profondeur, certaines autres tenteront tout simplement de frapper le gros coup de circuit.

Pourquoi? Tout simplement pour essayer de rivaliser avec les mieux nantis, à moins d’être en mesure de signer les nouvelles acquisitions sur du moyen et du long terme, comme Marc Bergevin a réussi à faire dans le dossier de Jeff Petry. Un jeu risqué et des plus dangereux, considérant que l’offre vis à vis la demande et le peu de vendeurs potentiels sur le marché à ce jour qui fait en sorte que les prix seront fort probablement à la hausse. Tout ça dans un contexte où le plafond salarial et sa gymnastique vont limiter le champ d’action de plusieurs directeurs généraux.

Don Maloney est fort possiblement le grand gagnant dans le camp des vendeurs la saison dernière, prenant en considération que seulement une vingtaine de transactions ont été effectuées à la date limite de mars 2015, impliquant une quarantaine de joueurs ou de jeunes espoirs du circuit Bettman, en plus de choix au repêchage.

Cette année, il y a de fortes possibilités que plusieurs resteront sur leur appétit, tant au niveau des directeurs généraux que des plus fidèles partisans.

Sénateurs et Canadiens : confrontés sensiblement à la même réalité!

Aussi surprenant que cela puisse paraître, en raison du départ canon de la Sainte-Flanelle en lever de rideau et des attentes organisationnelles, un fait demeure : tant le Canadien que les Sénateurs se retrouvent aujourd’hui dans un contexte peu enviable, et cela, pour un ensemble de facteurs.

Dave CameronBlessures, manque de constance et contre-performances généralisées certains soirs donnés expliquent assez bien les résultats brouillons de ces deux formations.

Confrontées à une situation des plus précaires et engagées dans une lutte à finir pour une place en séries dans l’Est, plusieurs dénominateurs communs tendent à expliquer les déboires actuels de ces deux formations qui tentent tout simplement de garder la tête au-dessus de l’eau.

Le rendement plus que questionnable de la ligne de centre de part et d’autre en est un exemple concret. Tomas Plekanec et Kyle Turris sont deux joueurs de centre de premier trio au sein de leur formation respective qui, en temps normal, ont davantage le profil de deuxièmes joueurs de centre.

Alex Galchenyuk (ailier depuis quelques parties) et Mika Zibanejad sont deux jeunes joueurs talentueux au profil offensif qui en raison de leur jeune âge sont toujours en mode « effet plasticine » et en mode essais et erreurs. Ils ont tout simplement besoin de davantage de millage et de vécu.

Les deux ont eu une production offensive identique en 2014-2015 avec 20 buts et 26 passes pour 46 points. Il s’agit de deux jeunes espoirs qui ont quelque peu « déraillé à l’extérieur de la patinoire » depuis leur entrée dans la cour des grands. Surtout en raison d’un certain manque de maturité de leur part.

Michel TherrienPour ce qui est de la défense, en faisant abstraction de P.K. Subban et d’Erik Karlsson, il faut dire que la situation de Nathan Beaulieu (choix de 1re ronde en 2011/17e au total)  interpelle. Son nom circule dans les rumeurs transaction.

Même son de cloche du côté de Cody Ceci (choix de 1re ronde/15e au total) chez les Sénateurs, alors qu’on avait fixé des attentes envers lui qui allaient au-delà du rendement offensif cette année et il faut dire qu’il déçoit. Malgré son jeune âge, Ceci en est quand même à sa troisième campagne avec la formation ottavienne.

Canadiens et Sénateurs, deux formations qui, même avec un rendement des plus efficaces de leur gardien respectif, se placent en sérieuses difficultés en raison du manque de production offensive de leurs joueurs de premier niveau sur une base quotidienne.

Deux formations qui depuis belle lurette ont de grandes difficultés à marquer trois buts et plus par partie afin de donner un peu de marge de manœuvre à ceux qui se retrouvent entre les deux poteaux.

Marc Methot inquiète chez les Sénateurs

Si en attaque Kyle Turris inquiète depuis un bon moment déjà chez les Sens, il y va de même pour le vétéran Marc Methot.

Marc MethotLié contractuellement pour les quatre prochaines saisons, avec un salaire plus que raisonnable, à moins d’une blessure non divulguée il faut dire qu’en ce moment Methot, qui est utilisé sur le deuxième et troisième duo des défenseurs, ne justifie pas le type de contrat que l’employeur lui a versé lors du dernier renouvellement.

Le fait que Methot soit utilisé approximativement 20 minutes et moins dans la majorité des parties au cours des dernières semaines, qu’il se retrouve dans un rôle plus effacé face aux meilleurs effectifs adverses et qu’il soit moins utilisé dans les moments critiques sont des indicateurs qui interpellent.

C’est une situation qui dérange énormément, car lorsque ce dernier avait été acquis des Blue Jackets de Columbus en retour de Nick Foligno, il démontrait toutes les qualités requises pour être le partenaire idéal pour le défenseur à caractère offensif qu’est Erik Karlsson et il pouvait facilement absorber entre 23 et 24 minutes par partie.

Le rendement actuel de Marc Methot, qui est reconnu comme un défenseur à caractère défensif (lire « stay-at-home ») et qui est efficace dans les batailles à un contre un en espace restreint et en situation de marquage devant le filet, sans compter son leadership dans le vestiaire, a de quoi inquiéter. Surtout dans le contexte actuel des choses, là où les Sénateurs tentent désespérément de s’accrocher à une possibilité de participer aux présentes séries éliminatoires.

Bref, on va espérer que des jours meilleurs se pointeront rapidement à l’horizon pour celui qui a déjà été considéré comme un défenseur de premier plan dans les petits cartons des Sénateurs.