Depuis le début du Championnat mondial de hockey junior, ce ne sont pas les victoires éclatantes de l'équipe canadienne qui font la manchette, mais plus plutôt la faible opposition offerte à nos représentants.

Mon collègue Stéphane Leroux a fait état de la situation dans sa chronique de lundi et je crois moi aussi que des changements devraient être apportés.

Dans un premier temps, je pense que les deux championnats de Division I devraient être des compétitions réservées aux joueurs âgés de moins de 19 ans. Comme cela, les deux équipes promues chaque année dans le « meilleur » championnat pourraient miser sur les joueurs qui les ont aidé à se retrouver là.

Actuellement, l'Allemagne et la Lettonie ne comptent pas sur la très grande majorité des joueurs qui ont mené les deux pays à la première division l'année dernière. Comment voulez-vous alors que ces équipes soient en mesure de rivaliser avec par exemple le Canada et les États-Unis?

Une autre solution possible serait de réduire à huit le nombre de pays qui participent au championnat, comme c'était le cas il y a quelques années. Chaque équipe disputerait sept matchs en ronde préliminaire et les quatre premières au classement se retrouveraient pour les demi-finales.

Je sais pertinemment qu'il est impossible de satisfaire tout le monde, mais d'un autre côté, il n'y a aucun véritable gagnant lorsqu'un match se termine 15-0.

Discipline, discipline et discipline

Après les trois premières rencontres jouées par le Canada, il est évidemment difficile de dessiner un portrait juste de la formation. Chose certaine, le groupe d'entraîneurs dirigé par Pat Quinn est très bien préparé.

Et lorsque tu peux te permettre d'utiliser un joueur comme Patrice Cormier sur un quatrième trio dit « d'énergie », cela en dit très long sur la profondeur de l'équipe. Et que dire aussi des huit défenseurs, qui sont tous des joueurs de premier plan…

Cela démontre finalement à quel point Hockey Canada prend son travail au sérieux. Du recrutement des entraîneurs à celui des joueurs, absolument rien n'est laissé au hasard.

S'il y a une chose négative à dire sur ce club depuis le début du tournoi, ce serait la discipline. Tu peux te permettre bien des choses contre les Allemands, car tu sais bien qu'ils auront beaucoup de difficulté à te faire payer le prix. Mais contre les Américains, ce sera une toute autre paire de manches. Cette équipe-là excelle en supériorité numérique et le Canada devra éviter le banc des pénalités pour espérer l'emporter.

Pickard ou Tokarski : telle est la question!

J'ai finalement bien hâte de voir qui Quinn enverra devant le filet contre les États-Unis. Même si Chet Pickard a disputé les deux dernières parties, que je qualifierais de faciles, j'opterais pour Dustin Tokarski.

D'un autre côté, comment veux-tu évaluer justement tes gardiens lorsque tu gagnes 15-0… C'est extrêmement compliqué!

Mais bon, je suis content que Quinn ait fait confiance à ses gardiens, car j'aurais trouvé injuste d'en garder un sur le bout du banc pour la totalité de la compétition.

Pickard et Tokarski sont très bien en mesure d'accomplir le travail.

Par contre, si jamais Quinn décide de confier le filet à un seul gardien lors de la ronde des médailles, je comprendrai très bien sa décision. Parfois, tu préfères y aller avec celui qui est « en feu ».

*Propos recueillis par Francis Paquin