La partie contre les Red Bulls de New York samedi s'annonce difficile. Il s'agit d'une formation qui a de hautes attentes dans ce championnat et pour les prochaines séries éliminatoires. En plus, ils alignent un joueur de renommée mondiale en Thierry Henry.

Les Red Bulls ont offert une performance convaincante la semaine dernière avec un gain de 4-1 sur le Colorado. Nous savons que ce ne sera pas de tout repos, mais ce sera à nous de jouer le match à notre manière et imposer notre rythme.

On n'est pas débarqué à New York avec le complexe de l'équipe de l'expansion. On essaie de se concentrer sur notre formation, qui est toujours en développement. On s'efforce à améliorer nos forces et corriger nos faiblesses. On n'est pas sans savoir que les Red Bulls ont de bons atouts dans leur formation. On n'est pas naïfs à ce point, mais il ne faut pas se faire peur en se disant qu'on affronte Thierry Henry, car une fois qu'on oublie tous les aspects entourant le match, ça demeure une partie comme les autres.

L'effet Thierry Henry

Thierry Henry est un grand joueur, qui a encore beaucoup de carburant dans les jambes. Il a rejoint les Red Bulls après trois mois avec l'équipe d'Arsenal, ce qui veut dire qu'il est en pleine possession de ses moyens. Il l'a prouvé la semaine dernière avec une performance de deux buts et une aide. Il était imposant au niveau mondial, alors il l'est aussi au niveau de la MLS. C'est un joueur qui peut faire basculer un match à lui seul.

C'est un joueur que j'ai toujours aimé. Il jouit d'un grand statut, car il a joué à un haut niveau et qu'il a gagné la coupe du monde avec la France. Il a été à une certaine époque, l'un des plus grands joueurs sur la planète et je suis fier de l'affronter, mais en fin de compte, il ne faut pas se laisser impressionner. Je ne sauterai pas sur le terrain en me disant que je m'en vais regarder jouer Thierry Henry. Il faut se dire qu'il est un adversaire et que nous sommes à New York pour jouer un match. Ce n'est pas un adversaire comme les autres, mais c'est un adversaire pareil.

Les Red Bulls ne misent pas que Thierry Henry. Il y a aussi Rafa Marquez en défensive. C'est aussi un grand joueur qui a évolué à un haut niveau à Barcelone et Monaco. Il a aussi représenté le Mexique sur la scène mondiale. Il ne profite pas de la même renommée que Henry, mais il est très important et il sera à surveiller de près, car il est un très bon passeur. Il peut également jouer comme milieu de terrain.

Henry n'est pas le seul joueur de ce niveau que j'ai affronté dans ma vie. Durant ma carrière en Europe, j'ai eu le privilège de fouler la même pelouse que des grands joueurs, soit au moment où ils étaient à leur firmament ou au début de leur carrière. Je pense notamment à Cristiano Ronaldo, qui est actuellement l'un des plus grands joueurs au monde. Il y a aussi eu Robinho, Deco et Pavel Nedved pour ne nommer que ceux-là.

Mes coéquipiers ne sont pas intimidés par les gros noms qui se trouvent dans notre ligue. La plupart d'entre eux ont joué en MLS et ils ont déjà eu l'opportunité d'affronter de grands noms comme Thierry Henry ou David Beckham. Ces deux joueurs sont précédés d'une grande réputation, mais une fois la partie débutée, ils doivent être à la hauteur de leur notoriété. Jouer contre eux, nous oblige à lever notre niveau de jeu et nous permet aussi de nous comparer. C'est plaisant aussi comme individu de voir par exemple si on peut neutraliser Henry.

Le dernier match à Columbus

Le dernier match de l'équipe la semaine dernière n'a pas été facile alors qu'on s'est incliné 2-0 devant le Crew de Columbus. Faut dire que nous avons été dans l'obligation de nous défendre avec un joueur en moins quand Jeb Brovsky a hérité d'un carton rouge à la 19e minute.

J'ai joué la moitié de la rencontre. L'entraîneur m'a remplacé à la deuxième demie. On ne m'a pas expliqué pourquoi on me retirait, mais je présume que c'est un choix tactique parce qu'on avait un joueur en moins. Je n'ai pas à me poser des questions sur les décisions de l'entraîneur, qui fait ses choix.

Quand Brovsky a été chassé, il restait encore 70 minutes à jouer à la rencontre. En son absence, on s'est bien débrouillé en première demie, même qu'à un certain moment, on avait l'impression de contrôler la partie, sans toutefois dominer. Outre le penalty que nous avons concédé au Crew, on n'a pas donné beaucoup de chances à l'adversaire. On a même touché la barre transversale, qui aurait pu nous permettre de revenir dans la partie. Mais jouer un joueur en moins, c'est exigeant pour tout le monde parce qu'on doit couvrir plus grand sur le terrain. Puis, à dix, on joue plus défensif parce qu'on a le ballon moins souvent et quand on attaque, on avance plus profondément. En fin de compte, on court plus, ce qui ouvre des opportunités à l'adversaire en raison de la fatigue.

Une belle chimie

Depuis le début de l'aventure MLS de l'Impact, j'ai eu la chance de développer de belles affinités avec mes coéquipiers. Moi, j'aime bien jaser avec tout le monde, malgré la barrière de la langue dans certains cas. Nelson Rivas et Felipe Martins eux, sont toujours de bonne humeur.

Je m'entends très bien avec Greg Sutton que je connais depuis longtemps. J'ai une belle relation avec Shavar Thomas et Donovan Ricketts, deux Jamaïcains. Il y a aussi Davy Arnaud avec qui j'ai développé une belle relation parce que nous sommes arrivés en même temps avec l'équipe, que nous avons fait beaucoup de promotions ensemble et que nous avons appris à nous connaître.

En tant que groupe, on s'entend tous bien. C'est évident que nous avons certaines affinités qui varient selon que nous sommes mariés ou célibataires, avec ou sans enfant, ou encore en fonction de notre âge ou selon nos expériences personnelles.

*propos recueillis par Robert Latendresse