On reprend l'action samedi contre les Sounders de Seattle au Stade Saputo fraîchement agrandi, et ce, après trois semaines d'inactivité. Ces quelques jours de congé ont permis à tout le monde de recharger les batteries et de se ressourcer.

Certains joueurs ont profité du congé pour retourner à la maison revoir la famille. J'en ai profité pour me promener avec ma famille. Nous sommes allés à Québec notamment pour m'échapper de Montréal. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu la chance de me promener au Québec alors je n'ai pas raté l'occasion. Ces quelques jours passés en famille 24 heures sur 24 ont vraiment permis un ressourcement complet.

Une longue pause n'est pas inhabituelle. Ça arrive généralement au milieu d'un championnat, sauf en Angleterre où il n'y en a pas. Ces pauses durent d'une à deux semaines et elles sont obligatoires en fonction du calendrier international. C'est d'ailleurs durant cette période que le Canada a joué pour tenter de se qualifier en coupe du monde.

La pause a aussi permis de panser les petits bobos. Je pense que mentalement, nous sommes rebranchés pour attaquer le reste de la saison.

On a retrouvé le chemin du terrain il y a deux semaines en prévision d'une séquence de cinq parties en l'espace de 14 jours. On a très hâte de jouer la partie contre Seattle. Quand tu passes une semaine à l'entraînement sans disputer de partie, c'est moins plaisant. Mais quand tu t'entraînes et tu sais qu'il y a une rencontre qui s'en vient, c'est nettement plus motivant. Alors on a hâte.

Je sais que les Sounders ont une bonne équipe, mais ça ne m'inquiète pas de revenir à l'action après un si long congé contre un club de ce calibre. De toute façon, il n'y a pas de formation dans la MLS qui se démarque des autres. Il est vrai qu'on joue contre une équipe confiante et qui a du succès depuis son entrée en MLS. On n'a pas été déclassé lors de nos 13 premiers matchs de la saison et c'est à nous d'engranger des points, surtout à domicile. On a eu 13 parties d'apprentissage. Nous avons maintenant 21 parties pour démontrer notre vrai visage.

On a travaillé très fort à l'entraînement et je ne crois pas que nous soyons rouillés lors de notre retour à l'action. Il faudra être vigilant pour éviter de vouloir trop en faire au départ et d'être victime d'un burnout. Il faudra être prêt entre les deux oreilles et être conscient qu'une partie de soccer ne se joue pas dans les deux premières minutes. De nos 13 premiers matchs, on a appris qu'il fallait être concentré pendant 90 minutes. Maintenant, on se retrouve avec un calendrier condensé en espérant commencer avec une victoire devant nos partisans. L'avantage d'avoir plusieurs parties collées permet de ne pas trop réfléchir, mais d'agir plus.

Bernado Corradi reste

Bien heureux d'apprendre que Bernado Corradi va demeurer avec nous pour le reste de la saison. Bernado apporte un aspect physique à l'Impact et son expérience au niveau international est précieuse. De savoir qu'il sera encore avec nous ne va que solidifier le groupe de joueurs encore plus.

Bernado a marqué des buts importants cette saison particulièrement sur des tirs de pénalité. Il apporte beaucoup au groupe et ce, autant sur que hors terrain.

Il est un ancien coéquipier de Marco Di Vaio, notre joueur désigné. Les deux ont des styles qui sont toutefois différents.

Di Vaio doit se fondre avec l'équipe pour démontrer les qualités que l'on sait qu'il peut apporter. Il a participé à une séance d'entraînement avec nous, question de trouver ses repères. Il n'a fait qu'une séance avec nous, mais on voit tout de suite qu'il est un bon joueur. Ces joueurs qui ont évolué au plus haut niveau ont une compréhension tactique et technique du jeu importante. Marco est un joueur plus petit et plus mobile. On le sent très vif sur les premiers pas de course. Maintenant, il devra s'adapter à une nouvelle ville et à un nouveau style de jeu. Il faudra voir à quelle vitesse il va le faire.

Le concept de joueur désigné est une affaire nord-américaine. Pour nous, ce n'est qu'un joueur qui s'ajoute au groupe pour améliorer l'équipe et cette étiquette est quelque chose de nouveau pour moi. Je le vois surtout comme un aspect marketing et médiatique. En tant que joueur, ce qui nous intéresse, c'est ce qu'il peut nous apporter sur le terrain. On va apprendre à le connaître à force de s'entraîner quotidiennement avec lui.

Donovan Ricketts va bien

Notre gardien Donovan Ricketts s'est blessé lors d'un match de qualification avec l'équipe nationale de la Jamaïque face au Guatemala. De ce que je sais, on l'a retiré du match de façon préventive. Je n'en sais pas vraiment plus, mais ça ne semble pas inquiétant. Il devrait rejoindre l'Impact vendredi. On en saura alors un peu plus.

Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il défende notre filet samedi. Il va rencontrer notre personnel médical à son arrivée avant d'obtenir le feu vert, mais à première vue, ça ne semble pas grave.

Le nouveau Stade Saputo

Rares sont les équipes qui ont la chance d'avoir deux matchs d'ouverture dans la même saison. C'est un privilège de disputer la première rencontre au nouveau Stade Saputo où l'équipe disputera le reste de son existence. C'est solennel et c'est à nous d'apprendre à imposer notre loi sur notre terrain.

Il nous faudra trouver de nouveaux repères et faire la connexion avec le terrain. Il faudra aussi faire connaissance avec la pelouse, les partisans plus près de la surface et de faire du stade notre forteresse où il sera difficile pour les autres clubs de venir de nous affronter. En plus, on sera vraiment chez nous puisque nous aurons notre vestiaire permanent sur place.

Les joueurs sont heureux de voir que l'on va finalement jouer dans notre stade. Ce sera un nouveau début sur une pelouse fraîche et un gazon naturel. Au Stade olympique, on évoluait sur une surface artificielle où on a connu du succès cette saison. Ce sera à nous à continuer à s'impliquer et performer pour faire de ce stade, notre forteresse.

Notre routine d'athlète sera la même, mais nos repères seront différents sur un terrain sur lequel on n'a pas encore joué. Ceux qui ont foulé cette pelouse par le passé devront s'habituer aussi parce que ce n'est pas le même stade. Il faudra établir rapidement que nous sommes chez nous et en tirer avantage.

L'Euro

Tous les joueurs parlent de l'Euro dans le vestiaire. Avec le nombre de joueurs italiens dans le club, tout le monde suit l'Italie. Jusqu'à maintenant, seule l'Irlande a vu ses chances de se qualifier être anéanties à la suite de la défaite de 4-0 devant l'Espagne, jeudi.

Je supporte l'Espagne dans ce tournoi. Ce n'est pas nécessairement mon équipe favorite, mais c'est elle que je supporte, car j'aime bien son style de jeu. Je pense toutefois que l'Allemagne a les meilleures chances de remporter les grands honneurs.

Quand notre entraînement se termine, le premier match de la journée est déjà commencé. Les joueurs rentrent à la maison ou vont dans un café pour suivre les parties. Certains vont voir les parties ensemble, mais il n'y a pas de rituel de regarder les parties en groupe ou dans le vestiaire parce qu'au Centre Claude-Robillard, il n'y a pas de télévision. Les gars qui ont accès à l'internet suivent les parties pour tout le monde!

Les qualifications du Canada

Même si je n'ai pas été retenu, je suis avec attention la qualification du Canada pour la coupe du monde. Lors de son premier match, le Canada a défait Cuba 1-0 avant de faire match nul 0-0 avec le Honduras. Il s'agit d'une récolte de quatre points sur une possibilité de six. C'est bon comparativement aux coupes précédentes où le Canada avait connu des départs nettement plus lents.

À mes yeux, le Canada a laissé filer deux points à sa portée avec le match nul contre le Honduras. Les Canadiens, qui disputaient une partie locale, ont dominé cette partie et il aurait dû avoir un dossier parfait. À Cuba, on m'a dit qu'il faisait chaud et que l'état du terrain laissait à désirer.

Il reste encore quatre parties au Canada. Ça s'annonce difficile, car le Panama et le Honduras sont difficiles à battre chez eux.

Les Kings

Étant un ancien joueur de hockey, j'ai suivi la finale de la coupe Stanley entre les Devils du New Jersey et les Kings de Los Angeles, qui ont pu mettre leur nom sur le précieux trophée pour la première fois de leur histoire.

Il y a des parties que j'ai regardées au complet alors que d'autres fois, je les regardais par séquence. J'avais prédit une victoire des Kings, quoique les Devils ont vendu chèrement leur peau même après avoir tiré de l'arrière 3-0 dans la série. À la fin, l'équipe la plus en forme a gagné.

Je suis moins le hockey en saison régulière, parce que je suis souvent à l'extérieur. Les activités du Canadien m'intéressent plus, mais pour la LNH, j'ai moins d'intérêt et de temps pour la suivre, mais c'est différent pour les séries avec l'ambiance qui règne. C'est tellement différent de la saison.

J'essaie de m'intéresser à d'anciens coéquipiers des rangs juniors comme Roberto Luongo avec qui j'ai évolué chez les Foreurs de Val-d'Or. Je suis tout ça de loin.

J'ai joué contre Simon Gagné et je suis heureux pour lui, surtout après toute la malchance qui l'accompagne au niveau des blessures. Remporter la coupe Stanley, c'est comme aller chercher le Saint Graal. Tout jeune joueur de hockey rêve de gagner la coupe Stanley et je suis très content pour lui.

*propos recueillis par Robert Latendresse