KRASNAÏA POLIANA - L'aventure olympique du Québécois Jasey-Jay Anderson à Sotchi s'est terminée tôt samedi, alors qu'il a subi l'élimination aux mains du Slovène Zan Kosir en huitième de finale de l'épreuve de slalom parallèle de surf des neiges.

Le vétéran planchiste de 38 ans, médaillé d'or du slalom géant parallèle à Vancouver, s'est incliné par 44 centièmes de seconde devant Kosir, détenteur du deuxième rang à l'issue des qualifications. Anderson avait perdu la première manche par 0,32 seconde.

« J'ai changé mes réglages pour la huitième de finale, parce que la neige était un peu plus molle (en après-midi), et je voulais que ma planche ait un peu plus d'énergie. (...) Mais c'est comme avoir une nouvelle planche. Je ne pensais pas que ça allait donner autant d'énergie et ça m'a secoué. Alors, j'ai perdu la course pas mal là, en première manche, à la troisième porte. Je me suis fait éjecter », a expliqué l'athlète de Mont-Tremblant.

Anderson, qui en était à ses cinquièmes Jeux olympiques, a subi le même sort que son compatriote Michael Lambert, qui s'est incliné par 1,78 seconde devant le Russe Vic Wild, éventuel médaillé d'or.

En finale, Wild a devancé Kosir par 11 centièmes de seconde, tandis que l'Autrichien Benjamin Karl récoltait le bronze. Pour Wild, il s'agit d'une deuxième médaille d'or à Sotchi, après son triomphe au slalom géant parallèle mercredi.

Anderson et Lambert, avaient obtenu, in extremis, leur billet pour la ronde éliminatoire après s'être classés respectivement 15e et 16e. Les 16 premiers skieurs accédaient au tour éliminatoire. L'Ontarien Matthew Morison (59,96), seul autre Canadien en lice, avait été éliminé à l'issue de la ronde de qualifications, après s'être classé au 18e rang.

Des critiques envers les dirigeants 

Anderson n’a jamais eu la langue dans sa poche et, à 38 ans, il peut bien se permettre de critiquer certains aspects de son sport même s’il ne fait pas l’unanimité parmi la délégation canadienne.
Ainsi, au terme de sa compétition, il ne s’est pas gêné pour remettre en question le leadership de la fédération canadienne en planche à neige.

« Quand j’examine les quatre dernières années dans l’équipe nationale, ce n’était pas très homogène comme travail. Ce fut très, très mal géré par notre équipe et c’est ce qui a affecté mes résultats et de mes coéquipiers », a tranché Anderson dans une entrevue téléphonique à RDS.

Le médaillé d’or en slalom géant parallèle à Vancouver a visé l’ensemble de la gestion du programme de planche à neige.

« Si on avait pu davantage travailler en équipe dont au niveau du développement, on aurait pu devancer les autres pays », a-t-il avancé en regrettant que sa plate-forme qu’il a bâtie n’ait pas été maximisée.

Anderson est content du résultat des planches qu’il a élaborées, mais il aurait aimé que ce travail soit mieux utilisé par le Canada. Il était déçu car il croyait au potentiel de médaille du côté masculin et féminin pour le pays.  

Un long parcours jusqu’à Sotchi

Retraité après sa victoire en slalom géant en parallèle aux Jeux de Vancouver, Anderson est revenu à la compétition pour deux raisons. Il devait faire de la réadaptation à la suite d’un accident survenu à l’émission de télévision Le défi des champions et aussi faire de la recherche et développement pour sa compagnie de planches Jasey-Jay Snowboards. Revenir sur sa planche était donc la solution idéale.

« Je n’étais pas sûr si j’étais capable de me rendre jusqu’ici. Le chemin a été difficile, j’ai eu des embûches et aussi des apprentissages. (Être aux Jeux), c’est le meilleur moyen de faire avancer mes planches. Je me suis endetté pour venir ici et je ne pense pas que ma femme me laisse faire ça deux fois. Malgré tout, cela a valu la peine », a poursuivi l’athlète de 38 ans qui compte demeurer actif à l’occasion sur la scène internationale, sans toutefois viser une participation aux Jeux de 2018.

« À chaque descente, les données roulent dans ma tête pour améliorer mes planches. Maintenant, l’information est exponentielle et en 24 heures, je peux sortir une planche chez moi », a ajouté Anderson avec enthousiasme.