SÉOUL, Corée du Sud - Les Sud-Coréens adorent toujours autant Yuna Kim. C'est une autre histoire du côté des juges.

Kim, appelée simplement «la Reine» en Corée du Sud, a mis la main sur la médaille d'argent en patinage artistique aux Jeux olympiques de Sotchi, derrière la Russe Adelina Sotnikova.

Plusieurs Sud-Coréens ne se sont pas gênés pour critiquer le travail des juges. Les réseaux de télévision locaux ont rediffusés à maintes reprises sa performance, jeudi, la comparant avec celle de Sotnikova. On a présenté les commentaires d'analystes provenant de partout à travers le monde, dont certains qui donnaient le premier rang à Kim.

«J'étais furieux, a dit Bang Sang-Ah, un analyste Sud-Coréen en patinage artistique, lors d'une entrevue pour une station radiophonique. Je m'attendais à quelque chose du genre (...) mais l'avantage (d'être en Russie) était trop important.»

Kim tentait de devenir la première femme depuis Katarina Witt en 1988 à défendre avec succès son titre olympique en patinage artistique. Âgée de 23 ans, Kim a indiqué qu'elle prenait sa retraite. Elle a mentionné qu'elle était soulagée que les JO étaient terminés et qu'elle souhaitait se reposer.

Mercredi, elle avait tout juste devancé Sotnikova lors du programme court, mais les juges ont donné un avantage de plus de cinq points à la Russe le lendemain lors du programme libre. Plusieurs Sud-Coréens croyaient que la Reine avait fait le nécessaire pour conserver sa couronne.

«Le sport est quelque chose qui doit être juste et équitable, a dit Kim Choong-Nam, un professeur à la retraite qui habite Séoul. Si on croit que les juges ont été biaisés, ça va contre les principes des Olympiques.»

Plusieurs Canadiens ont ressenti la même chose en début de semaine en danse sur glace quand les Américains Meryl Davis et Charlie White ont été préférés par les juges au détriment des Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir.

Le porte-parole du Comité international olympique, Mark Adams, a qualifié les critiques du travail des juges de «chose purement hypothétique». Il a ajouté que toutes plaintes officielles devaient être présentées à l'Union internationale de patinage.

«Je suis certain qu'il n'y a pas eu de plainte, a-t-il dit. Si c'est le cas, ce serait la première étape du processus. S'il n'y a pas de plainte crédible, nous n'allons pas nous pencher sur la question.»