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RÉSULTATS

Bell Cause : Santé mentale, l'importance du minimum

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Connaissez-vous le principe du minimum? L'idée c'est qu'il vaut mieux faire un peu de quelque chose souvent, que de le faire beaucoup mais de temps en temps. C'est de cette façon que l'on devrait prendre soin de sa santé mentale au quotidien.

 

Parce que oui, comme son corps, il faut entrainer son cerveau. C'est beau le gym, le régime faible en gras et les vitamines, mais il faut aussi s'occuper de ce qui se passe entre nos deux oreilles. « Notre cerveau, c'est le moteur de la performance, peu importe que tu sois olympien, comptable ou infirmière » explique le préparateur mental Jean-François Ménard. Le spécialiste en psychologie de la performance est réputé pour son travail auprès de nombreux athlètes comme Mikaël Kingsbury, Maxence Parrot et Laurent Duvernay-Tardif. Les Canadiens de Montréal font aussi partie de sa clientèle, tout comme plusieurs chefs d'entreprise.

 

Nul besoin de remporter des médailles ou de prendre des décisions qui impacteront un portefeuille de milliers d'action pour suivre ses conseils. On ressent tous la pression de bien performer dans nos différents rôles au bureau, en famille, dans notre couple, avec les amis, les enfants et même les voisins. Tout ça dans un contexte où tout coûte de plus en plus cher et où le quotidien ressemble davantage à un tour de montagnes russes qu'à un long fleuve tranquille. Pas étonnant qu'un Canadien sur dix vive avec des niveaux d'anxiété ou de dépression élevés.***

(source: https://static1.squarespace.com/static/5f9978fdff01872f76f38a09/t/657859fab6e5fe7647dcca0b/1702386170831/FR-Poll+18.pdf)

 

« Tout le monde a des défis. On n'en parle pas assez ouvertement et de façon authentique. C'est normal de vivre de l'anxiété et que ce soit difficile d'être positif quand on est défié. Souvent, on associe vivre de l'anxiété ou de la peur à être faible mentalement. Au contraire! Les gens qui s'intéressent à développer leur cerveau font preuve de force psychologique. En 2024, il faudrait avoir un cerveau fort et en contrôle tout le temps. C'est normal d'être vulnérable. En fait, c'est bien d'être vulnérable. Plus on l'accepte, plus on peut y travailler et trouver des solutions pour s'améliorer » relativise Jean-François Ménard.Jean-François Ménard

 

Première étape : on respire

 

Ça semble banal, mais à quand remonte la dernière fois où vous avez tout arrêté pour simplement respirer?

 

« Mettre son focus sur sa respiration pendant 30 secondes a énormément de bénéfices. Apprendre à synchroniser son inspiration et son expiration pour qu'il y ait un rythme bien établi, ça ralentit la décharge électrique dans notre cerveau. Quand on a l'impression que notre cerveau est en feu, qu'on a de la boucane qui nous sort par les oreilles, c'est parce que la décharge électrique est trop forte pendant trop longtemps. »

 

C'est là que le principe du minimum entre en jeu. « Il y a plus de bénéfices à se concentrer sur sa respiration pendant trente secondes, quatre à cinq fois par jour, que de méditer dix minutes, une fois aux trois jours » illustre le spécialiste. Simple et gratuite, cette pratique permet de reprendre ses esprits afin de pouvoir mieux se concentrer sur la prochaine tâche à accomplir.

 

Deuxième étape : on change de langage

 

En 2024, la vie va vite. Il nous arrive même de penser que tout va trop rapidement, ce qui fait irrémédiablement augmenter notre niveau de stress. Cette vision des choses est inadéquate, selon Jean-François Ménard. « Un de mes grands mentors m'a déjà dit "Ça n'existe pas une situation stressante. Une situation demeure une situation." C'est notre perception qui va déterminer si elle est stressante ou non, négative ou positive, si je vois ça comme une menace ou une opportunité. »

 

La vie ne va donc pas plus vite en 2024. C'est plutôt l'influence de notre environnement qui vient fausser notre perception des choses. Le préparateur mental utilise une image souvent citée par Martin St-Louis, soit celle du thermostat. L'entraineur-chef du Tricolore veut que ses joueurs gèrent leurs émotions de façon égale durant un match, plutôt que d'être en réaction aux situations comme le serait un thermomètre. « Les grands du sport, les gens qui sont très conscients de l'activité qui se passe dans leur tête, fonctionnent beaucoup comme des thermostats. Ils ne laissent pas l'externe dicter l'interne » résume Ménard.

 

Comment faire pour régler notre thermostat à la bonne température? Pour éviter que les grains de sable du quotidien ne deviennent des montagnes insurmontables? On doit apprendre à se parler de la bonne façon. « Quelque chose arrive et tu te dis "C'est toujours comme ça." Est-ce que c'est vrai que c'est toujours comme ça? Probablement pas. Est-ce que ça arrive régulièrement que tu aies tendance à devenir nerveuse par rapport à telle situation? Peut-être. »

 

Le langage interne est primordial puisqu'il nous conditionne à réagir d'une certaine façon. « Le cerveau a une mémoire extraordinaire. Ce qui t'a dérangé dans le passé a de très bonnes chances de te déranger dans l'avenir. À moins que tu prennes conscience de ton langage interne, que tu décortiques la façon de voir la situation et que tu dédramatises. Ton niveau d'anxiété ne va pas disparaitre, mais il va certainement descendre. »

 

Troisième étape : un esprit sain dans un corps sain

 

La santé psychologique passe aussi par la santé physique. Peu importe ce que la vie nous envoie comme épreuve, il sera plus facile de la surmonter si notre tête et notre corps sont au diapason. Pour faciliter la compréhension, Jean-François Ménard utilise l'acronyme du mot sens en anglais (S.E.N.S.E.).

 

Sommeil :

« Lorsqu'on dort bien, tout est plus facile dans notre vie. Les gens en très bonne santé mentale vont bloquer les heures de sommeil dans leur horaire et ensuite remplir le reste. On devient plus fort pendant qu'on dort, pas pendant qu'on est réveillé. On se régénère pendant ce temps-là. Nos mémoires se forment, nos cellules se réparent. »

 

Énergie :

« Nous ne sommes pas des ordinateurs branchés sur une source électrique. Nous ressemblons plus à une pile de téléphone. Tu charges ton téléphone pendant la nuit et il est à 100% le matin. Qu'est-ce qui se passe plus tu l'utilises? La pile ne fait que baisser. La grande différence avec un être humain, c'est qu'avec une pile à 30%, le téléphone fonctionne encore super bien, pas nous. Il y a une façon d'avoir plus d'énergie et le secret c'est de prendre des pauses. »

 

Nutrition :

« Il faut s'intéresser davantage à notre nutrition pour avoir de la bonne énergie à certains moments stratégiques de la journée. Il faut aussi s'assurer d'être bien hydraté. Un cerveau bien hydraté nous permet d'être plus concentré de façon automatique. »

 

Stress :

Comme dans la gestion du stress au moyen de la respiration et du langage interne.

 

Exercice :

« Ce n'est pas d'aller au gym deux heures par jour, de faire un marathon ou un Ironman. Bouger, c'est au sens pur. Marcher, danser, faire du yoga, aller pelleter de la neige. C'est de faire circuler le sang et de sécréter des endorphines. Il vaut mieux aller prendre quatre marches de cinq minutes dans ta journée que de ne pas y aller du tout. »

 

Revoici donc le principe du minimum. On inspire, on expire et on recommence!