Le rêve olympique
Jeux olympiques vendredi, 19 févr. 2010. 09:49 mercredi, 11 déc. 2024. 22:42
Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand j'étais ti-gars, je rêvais de participer aux Jeux olympiques. En fait, je voulais marcher sur la lune ET aller aux Jeux. Ah, et être joueur de hockey aussi. Ouais, je sais, j'avais de grandes ambitions.
Le rêve de participer aux JO était cependant le plus puissant de tous. C'était, à mes yeux, l'atteinte des plus hauts sommets. La réussite, le dépassement de soi, la fierté de représenter son pays : rien ne pouvait battre une participation aux Jeux olympiques. Mon premier souvenir olympique, c'est Sylvie Bernier qui l'a déposé dans mon tiroir à mémoire. Je me souviens où j'étais, avec qui j'étais, lorsqu'elle a gagné la médaille d'or au tremplin de 3 mètres aux Jeux de Los Angeles en 1984. C'était l'été de 1984, au chalet de mes grands-parents, à St-Michel-de-Bellechasse. La télévision dans sa caisse en bois n'avait rien d'une télé HD, mais ciboulot que l'image est encore claire dans ma tête aujourd'hui. Une entrée sans éclaboussure que je n'oublierai jamais.
En 1988, lors des Jeux de Séoul, j'ai découvert une toute autre émotion. Je me suis senti trahi, blessé d'une manière que je ne connaissais pas encore. Monter si haut pour descendre si bas! Après avoir vu Ben Johnson gagner l'or sur 100 mètres, ma mère m'a appris, quelques jours plus tard, que Ben avait triché. Salopard ! Je ne connaissais pas encore le dopage. Or, cet après-midi de 1988, qui avait brusquement freiné mon envie de jouer au basketball à côté de la maison, je ne l'oublierai jamais.
J'ai essayé, un peu, mais je ne suis jamais devenu un grand athlète. Un sportif correct, sans plus, avec un petit talent dans quelques sports, mais jamais assez pour faire partie de l'élite. Je n'ai même pas eu le temps de rêver aux Olympiques de façon éveillée.
Les années ont passé. J'ai choisi ma voie. Près de 10 ans après avoir amorcé ma carrière à RDS, je me vois offrir cette magnifique expérience. Me voilà aux Jeux de Vancouver! C'est pas rien... On m'aurait offert de passer le balai dans les toilettes de la maison olymnpique slovène, je serais quand même venu ici! J'ai heureusement un poste plus agréable à vivre. Je suis affecté au biathlon et au ski de fond. Ma tâche est d'y effectuer les entrevues après les courses.
Évidemment, en venant ici, je m'attendais à vivre des moments magiques. Le simple fait d'avoir ma photo devant les anneaux olympiques de Whistler avait quelque chose de complètement surréaliste à mes yeux. Mais j'étais loin de me douter que c'est un collègue qui me ferait vivre ma première grande sensation.
C'était lors de la compétition de biathlon chez les femmes, le 13 février, un sprint de 7 kilomètres et demi. Quatre canadiennes prenaient part à la course. Dans la zone d'entrevues, entre une équipe de télé italienne et une équipe de télé finlandaise, je me retrouvais avec des inconnus. C'est que mes compagnons pour la journée, mes collègues de l'équipe de tournage, je ne les connaissais pas! Il y avait un technicien de son de Montréal, Benoît, et un caméraman albertain, Glen. Mon caméraman discutait beaucoup avec les gens de CTV juste à côté et semblait plutôt s'y connaître en biathlon! Beaucoup trop même... Au début, je ne me suis pas posé de questions. Mais Glen, nom de Dieu, connaissait pratiquement le classement de la Coupe du Monde par cœur. Mes yeux se sont alors dirigés vers son accréditation bien pendue à son cou. Glen CRAWFORD. Crawford? Non! Est-ce qu'il pourrait vraiment être...? Non!
« Glen, êtes-vous le père de Rosanna? », Rosanna Crawford étant une des quatre participantes à la compétition du jour. « Oui, et Chandra Crawford est aussi ma fille !», répondit-il avec le sourire d'un père IMMENSÉMENT fier, autant de celle qui participe à ses premiers Jeux que de l'autre qui a été médaillée d'or à Turin.
Rosanna allait ensuite compléter le sprint en 72e position. Il fallait voir Glen, mon caméraman, courir jusqu'au fil d'arrivée pour photographier l'arrivée de son bébé! Du bonbon...
Puis, Rosanna s'amène devant les médias. Je lui demande quel effet ça lui fait de participer à ses premiers Jeux dans son pays. Avec le plus beau sourire aux lèvres, elle me répond à quel point c'était magnifique d'entendre la foule s'animer lorsqu'elle a été présentée avant le départ, et surtout, carrément extraordinaire de courir devant ses amis et ses parents.
Devant ses parents. Elle n'a jamais si bien dit! C'est son père qui tient la caméra durant cette entrevue! Je lui fais aussitôt la remarque et elle s'exclame : « Oui, c'est MON PAPA! Hi Daddy! ».
Un moment magique. Un moment olympique. Mon premier. En voyant Rosanna réaliser son rêve, je réalisais le mien. Être aux Jeux. Vivre les Jeux. Être fier. Je n'aurai jamais de médaille, mais ce moment de bonheur avec les Crawford, devinez quoi, je ne l'oublierai jamais.
Le rêve de participer aux JO était cependant le plus puissant de tous. C'était, à mes yeux, l'atteinte des plus hauts sommets. La réussite, le dépassement de soi, la fierté de représenter son pays : rien ne pouvait battre une participation aux Jeux olympiques. Mon premier souvenir olympique, c'est Sylvie Bernier qui l'a déposé dans mon tiroir à mémoire. Je me souviens où j'étais, avec qui j'étais, lorsqu'elle a gagné la médaille d'or au tremplin de 3 mètres aux Jeux de Los Angeles en 1984. C'était l'été de 1984, au chalet de mes grands-parents, à St-Michel-de-Bellechasse. La télévision dans sa caisse en bois n'avait rien d'une télé HD, mais ciboulot que l'image est encore claire dans ma tête aujourd'hui. Une entrée sans éclaboussure que je n'oublierai jamais.
En 1988, lors des Jeux de Séoul, j'ai découvert une toute autre émotion. Je me suis senti trahi, blessé d'une manière que je ne connaissais pas encore. Monter si haut pour descendre si bas! Après avoir vu Ben Johnson gagner l'or sur 100 mètres, ma mère m'a appris, quelques jours plus tard, que Ben avait triché. Salopard ! Je ne connaissais pas encore le dopage. Or, cet après-midi de 1988, qui avait brusquement freiné mon envie de jouer au basketball à côté de la maison, je ne l'oublierai jamais.
J'ai essayé, un peu, mais je ne suis jamais devenu un grand athlète. Un sportif correct, sans plus, avec un petit talent dans quelques sports, mais jamais assez pour faire partie de l'élite. Je n'ai même pas eu le temps de rêver aux Olympiques de façon éveillée.
Les années ont passé. J'ai choisi ma voie. Près de 10 ans après avoir amorcé ma carrière à RDS, je me vois offrir cette magnifique expérience. Me voilà aux Jeux de Vancouver! C'est pas rien... On m'aurait offert de passer le balai dans les toilettes de la maison olymnpique slovène, je serais quand même venu ici! J'ai heureusement un poste plus agréable à vivre. Je suis affecté au biathlon et au ski de fond. Ma tâche est d'y effectuer les entrevues après les courses.
Évidemment, en venant ici, je m'attendais à vivre des moments magiques. Le simple fait d'avoir ma photo devant les anneaux olympiques de Whistler avait quelque chose de complètement surréaliste à mes yeux. Mais j'étais loin de me douter que c'est un collègue qui me ferait vivre ma première grande sensation.
C'était lors de la compétition de biathlon chez les femmes, le 13 février, un sprint de 7 kilomètres et demi. Quatre canadiennes prenaient part à la course. Dans la zone d'entrevues, entre une équipe de télé italienne et une équipe de télé finlandaise, je me retrouvais avec des inconnus. C'est que mes compagnons pour la journée, mes collègues de l'équipe de tournage, je ne les connaissais pas! Il y avait un technicien de son de Montréal, Benoît, et un caméraman albertain, Glen. Mon caméraman discutait beaucoup avec les gens de CTV juste à côté et semblait plutôt s'y connaître en biathlon! Beaucoup trop même... Au début, je ne me suis pas posé de questions. Mais Glen, nom de Dieu, connaissait pratiquement le classement de la Coupe du Monde par cœur. Mes yeux se sont alors dirigés vers son accréditation bien pendue à son cou. Glen CRAWFORD. Crawford? Non! Est-ce qu'il pourrait vraiment être...? Non!
« Glen, êtes-vous le père de Rosanna? », Rosanna Crawford étant une des quatre participantes à la compétition du jour. « Oui, et Chandra Crawford est aussi ma fille !», répondit-il avec le sourire d'un père IMMENSÉMENT fier, autant de celle qui participe à ses premiers Jeux que de l'autre qui a été médaillée d'or à Turin.
Rosanna allait ensuite compléter le sprint en 72e position. Il fallait voir Glen, mon caméraman, courir jusqu'au fil d'arrivée pour photographier l'arrivée de son bébé! Du bonbon...
Puis, Rosanna s'amène devant les médias. Je lui demande quel effet ça lui fait de participer à ses premiers Jeux dans son pays. Avec le plus beau sourire aux lèvres, elle me répond à quel point c'était magnifique d'entendre la foule s'animer lorsqu'elle a été présentée avant le départ, et surtout, carrément extraordinaire de courir devant ses amis et ses parents.
Devant ses parents. Elle n'a jamais si bien dit! C'est son père qui tient la caméra durant cette entrevue! Je lui fais aussitôt la remarque et elle s'exclame : « Oui, c'est MON PAPA! Hi Daddy! ».
Un moment magique. Un moment olympique. Mon premier. En voyant Rosanna réaliser son rêve, je réalisais le mien. Être aux Jeux. Vivre les Jeux. Être fier. Je n'aurai jamais de médaille, mais ce moment de bonheur avec les Crawford, devinez quoi, je ne l'oublierai jamais.