Deux chiffres détermineront la place qu’occupera Tiger Woods dans l’histoire du golf : le nombre de victoires en carrière sur le circuit PGA Tour et le nombre de victoires majeures remportées au cours de sa carrière. Et on a l’impression à le voir jouer depuis quelques mois qu’il atteindra le chiffre record de 82 titres au cours de la prochaine année. Sa quête de l’excellence quant aux tournois majeurs pourrait bien entrer dans une nouvelle phase dans un mois si jamais il continue à nous offrir des performances comme celle qu’il nous a présentée en fin de semaine lors du Championnat Cadillac.

Woods a remporté sa 76e victoire en triomphant lors du Championnat Cadillac disputé sur le TPC Blue Monster du complexe Doral. Il s’agissait pour lui d’un 17e titre depuis la création de la série des Championnats du monde instaurée en 1999. Il a remporté ce championnat à l’âge de 37 ans, deux mois et 10 jours à son 283e départ en tant que professionnel. Cela lui donne une moyenne de victoires de l’ordre de 26,85 %, une moyenne qu’il a retrouvée à ses 19 dernières sorties après des saisons catastrophiques en 2010 et en 2011.

Comment se compare le cheminement de Woods par rapport à celui de Sam Snead? Il aura fallu un peu moins de 30 ans à Snead pour inscrire ses légendaires 82 victoires. Woods évolue sur le circuit professionnel depuis 17 ans. Il lui reste encore une douzaine d’années et quelques poussières pour rejoindre l’illustre Snead de qui on disait qu’il avait l’élan parfait. Snead a maintenu une moyenne de victoires de 14,9 %, bien loin de l’étourdissante moyenne de Tiger. Et les autres légendes n’ont pas vraiment établi une moyenne qui viendrait discréditer Woods. Ben Hogan a eu une moyenne de victoires de 20,70 %, Byron Nelson de 17,8 % et Jack Nicklaus de 12,2 %.

Woods semble doté d’autant de vies qu’un chat sur le circuit PGA Tour. En fait, il en compte actuellement autant que le nombre d’entraîneurs qu’il a eus depuis le début de sa carrière, à savoir quatre. D’abord son père, puis Butch Harmon suivi par Hank Hainey et maintenant Sean Foley.

À chaque fois qu’on le croyait au sommet de son art, il nous a servi le même discours : « … Il me faut modifier mon élan afin d’améliorer mes résultats… » Et nous avons appris avec le temps qu’il avait raison.

Woods a remporté cinq victoires à ses 19 derniers départs, ce qui lui a permis de reprendre l’allure qu’il avait maintenue jusqu’à présent pour le nombre de gains acquis par rapport au nombre de tournois disputés.

Pensez-y bien. Encore six victoires et il va égaler le record de Sam Snead. Et on sait fort bien que les grands joueurs, pour ne mentionner que Snead et Nicklaus, donnent l’impression de ne jamais vieillir. Snead a gagné son dernier tournoi à 52 ans et 10 mois tandis que Nicklaus a signé sa dernière victoire majeure à l’âge de 46 ans.

Tiger le mentionnait en fin de semaine : « …C’est la compétition intense qui m’oblige à me surpasser… » À Miami, 48 des 50 meilleurs au monde étaient présents. Il les a tous surclassés.

Woods semble présenter un jeu aussi efficace que lorsqu’il a connu ses meilleurs moments lors de la saison 2000. Mais il sait très bien que ce qui fera foi de tout, ce ne sont pas les victoires acquises en carrière. Cela aura toujours une importance, mais jamais comme le nombre de titres majeurs remportés. Il lui en faut encore quatre pour égaler Nicklaus et sa prestation lors du prochain Tournoi des Maîtres risque de relancer le débat.

Une chose est certaine, si jamais il joue de la même façon à Augusta qu’il l’a fait à Miami en fin de semaine, le reste de la saison risque d’être beaucoup plus intéressant que prévu. Que McIlroy ait mal aux dents ou non.

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