L'absence d'une équipe canadienne au tournoi de la Coupe du monde relance le débat à tous les quatre ans sur la qualité du programme de soccer canadien. Que manque-t-il au Canada pour rejoindre l'élite du soccer mondial ?

« Parmi les 32 pays qui ont participé à la Coupe du monde, il y en avait neuf qui étaient de dimension égale ou inférieure au Québec, analyse le vice-président de l'Impact, Richard Legendre. Ne venez pas me faire croire que le Canada ne peut pas se joindre à ce groupe. »

Il est illogique qu'un pays aussi grand que le Canada, qui compte près d'un million de joueurs, ne soit pas en mesure de se tailler une place en Coupe du monde. Plusieurs pistes de solutions devront être explorées...

« Il faut mettre les efforts sur le programme national de l'équipe qui participera aux qualifications de la Coupe du monde », explique l'analyste de soccer Jean Gounelle.

« Il ne faut surtout pas avoir peur d'aller chercher des entraîneurs étrangers comme ont déjà fait plusieurs pays, suggère la descriptrice Claudine Douville.

« Par exemple, l'Australie, qui n'avait pas participé à la Coupe du monde pendant très longtemps, a engagé Guus Hiddink (Pays-Bas) et il les a menés au Mondial en 2006 », soutient-elle.

« L'investissement d'argent doit se faire seulement un niveau; soit amateur ou soit senior, mais pas les deux en même temps », indique John Limniatis, qui a déjà porté les couleurs canadiennes sur la scène internationale.

Seulement trois équipes issues de la CONCACAF obtiennent leur laissez-passer pour la coupe du monde. Le Canada a encore beaucoup de chemin à faire pour espérer rivaliser avec les États-Unis, le Mexique ou le Honduras. Pour y parvenir, il faudra améliorer le rendement de nos joueurs d'élite.

« J'ai récemment parlé avec des gens de l'Olympique Lyonnais et ils m'expliquaient comment fonctionne leur structure, poursuit M. Legendre. Ils ont des équipes pour pratiquement tous les âges et ils commencent à repérer les jeunes dès l'âge de sept ou huit ans. »

« Les joueurs, surtout les jeunes, doivent évoluer dans un meilleur calibre et nous allons pouvoir récolter le fruit de leurs efforts dans quatre ou cinq ans », explique l'entraîneur de l'Impact, Marc Dos Santos.

Avec l'adhésion de Montréal à la MLS en 2012, le Canada comptera trois formations dans le plus haut niveau de soccer en Amérique du Nord, avec Toronto et Vancouver. La venue de la MLS ne peut qu'avoir des effets bénéfiques en sol canadien.

« C'était incontournable et cela va avoir un impact positif pour tout le soccer canadien et québécois », indique la directrice générale de la Fédération de soccer du Québec, Brigitte Frot.

« Je peux comprendre que les joueurs rêvent de jouer en Europe, mais ils doivent franchir les étapes pour y parvenir, rappelle le directeur technique de l'Impact, Nick DeSantis. Un circuit comme la MLS va leur permettre de bien se développer. »

Les intervenants rencontrés espèrent que le Canada accèdera à la Coupe du monde le plus tôt possible. Idéalement en 2014 mais la plupart d'entre eux croient que le Canada aura une réelle chance de se battre pour une place au Mondial de 2018.

* D'après un reportage de Patrick Friolet