Le sélectionneur de l'Iran, qui a hérité du groupe B de la Coupe du monde 2022 où figurent aussi les États-Unis,  a assuré ne vouloir « penser qu'au football » malgré le contexte politique et historique troublé entre les deux pays.

« Je ne m'intéresse pas aux enjeux politiques par rapport aux États-Unis (...) Il y a des sujets entre les deux pays mais nous ne voulons penser qu'au soccer », a indiqué Dragan Skocic à l'agence d'Etat IRNA, après le tirage au sort de vendredi.

Depuis la révolution islamique de 1979 marquée notamment par la crise des otages américains, les deux pays sont à couteaux tirés.

C'est la deuxième fois que l'Iran et les États-Unis sont dans un même groupe en phase finale de Coupe du monde. En 1998, en France, l'Iran avait battu les Américains 2-1.

Les relations se sont à nouveau tendues depuis le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien en 2018 et le retour de leurs sanctions contre la République islamique.

Également opposé à l'Angleterre et à un barragiste européen (pays de Galles, Ecosse ou Ukraine), le sélectionneur de l'Iran, 21e au classement Fifa, pense son équipe capable d'atteindre les huitièmes de finale au Qatar, pour la première fois de son histoire.

« Nous allons essayer de passer », livre Skocic dont la sélection participe à son troisième Mondial d'affilée. « J'ai toujours dit que nous avons une très bonne équipe et peut-être que nous sommes capables de nous qualifier pour les huitièmes de finale, ce qui serait une première. »

L'Iran, meilleure équipe d'Asie au classement Fifa, a déjà participé à cinq Coupes du monde.

« L'Angleterre sera l'équipe la plus difficile à jouer », a ajouté Skocic, 53 ans, ancien joueur de Las Palmas et Compostelle en Espagne, tout en soulignant que son équipe est assez bonne pour faire jeu égal avec les autres".

De nombreux fans iraniens sont attendus au Qatar en novembre pour soutenir leur sélection: « Ce sera comme si on jouait à la maison. Il y aura autant de fans que si on jouait au Stade Azadi », prévoit Skocic.

Partisans optimistes

Ali Rahmani, 33 ans, se plait à rêver. « Je pense que l'Iran, comparé à la Coupe du monde précédente où il était dans un groupe plus difficile, peut cette fois aller en huitième de finale », estime ce supporter.

« Les États-Unis ne sont pas si forts, c'est l'Angleterre qui pourrait causer des problèmes à l'Iran », ajoute-t-il.

L'interdiction faite aux femmes d'assister mardi au match  remporté par l'Iran 2-0 contre le Liban, n'a pas entamé l'enthousiasme des Iraniennes.

« À mon avis, comme en 1998, l'Iran peut à nouveau battre les États-Unis. (…) Après toutes les épreuves endurées par le peuple iranien à cause de la COVID-19, j'espère que ce bonheur leur sera offert »,a déclaré à l'AFP Maryam Akbari, 29 ans.