Vous êtes maniaque de soccer. Vous êtes né à Rimouski, Moncton ou St-Basile, mais à tous les quatre ans, vous vous retrouvez à encourager l’Italie, l’Argentine ou le Brésil. C’est à vous que John Herdman a pensé en regardant le tirage au sort visant à déterminer la composition des groupes pour la Coupe du monde 2022 de la FIFA™ , vendredi.

« C’était un moment surréel », a commenté le sélectionneur canadien dans les minutes qui ont suivi l’attribution d’une place dans le groupe F à son équipe en vue du tournoi qui aura lieu au Qatar en novembre.

« Je ne sais pas combien de gens dans ce pays ont sans doute déjà suivi ce tirage en se préparant à supporter leur "deuxième" équipe, a développé Herdman. Alors de voir le nom de notre équipe sortir d’un boulier, de réaliser que tout ça est bien vrai, c'était magique. Le Canada joue parmi les grands maintenant. »

Tout dernier pays à être repêché du dernier des quatre pots dans lesquels avaient été placés les équipes qualifiées (ou en voie de l’être) en attente de leur sort, le Canada a atterri dans un groupe avec la Belgique, la Croatie et le Maroc. Il affrontera ces trois adversaires dans cet ordre, entre le 23 novembre et le 1er décembre, en espérant en faire assez pour passer à la phase de matchs éliminatoires du tournoi.

Herdman, grand motivateur devant l’éternel, assure que son équipe ne se pointera pas à ce grand rendez-vous planétaire simplement pour y faire acte de présence.  

« On voulait ce genre de matchs. Quand vous allez à la Coupe du monde, il n’y a pas de matchs faciles et je pense que sur une journée, il n’existe pas d’adversaire invincible. C’est la réalité dans un tournoi. On connaît la qualité des Belges avec des gars comme De Bruyne et Lukaku. On sait que les Croates ont atteint la finale il y a quatre ans. Mais c’est justement ce qu’on veut, écrire à notre tour une histoire où nous serons les négligés triomphants. »

« Nos gars auront la chance de se mesurer aux meilleurs, mais aussi d’écrire leur propre histoire. On s’en va là avec la mentalité d’une équipe qui n’a peur de rien. On ne sera pas naïfs, mais on n’aura pas peur. Il faut voir là-dedans l’occasion d’être des pionniers pour ce pays. On voudra marquer ce premier but et aller chercher cette première victoire en Coupe du monde. »

Au cours des prochains mois, Herdman, son staff et ses patrons devront travailler à l’ébauche d’un calendrier préparatoire qui permettra à la sélection canadienne d’arriver à Doha dans une forme optimale. Pour Soccer Canada, il s’agira aussi d’une chance en or de commercialiser cette visibilité dont s’apprête à profiter le programme.

Herdman a notamment émis le souhait d’accueillir un match amical en juin. Ses hommes devraient ensuite aller peaufiner leur préparation en Europe à l’automne.

« Ça sera une étape extrêmement importante pour nous. Ça fait quatre ans qu’on se farcit des adversaires de la Concacaf en boucle dans l’espoir de sortir de ce processus de qualification. On a maintenant besoin d’affronter les De Bruyne de ce monde pour que nos joueurs comprennent à quoi ils auront réellement affaire. »

« Ça fait près de 20 ans que je suis impliqué dans des tournois de soccer. Je sais que c’est cette fenêtre, juste avant le début de la compétition, qui sera la plus importante dans notre préparation, a conclu Herdman. Il ne faudra pas se tromper. C’est à ce moment que je finirai d’évaluer mes joueurs, qu’on testera des nouveaux jeux et qu’on gagnera de l’expérience qui nous permettra de nous mettre à niveau avant notre premier match. »

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