Déçue mais fière, la Belgique s'efforce de surmonter la défaite
Coupe du monde de la FIFA 2022™ mardi, 10 juil. 2018. 17:41 jeudi, 12 déc. 2024. 16:34« Très déçus mais quand même fiers d'être Belges » : La Belgique s'efforçait de surmonter sa déception en saluant le beau parcours des Diables rouges au Mondial 2018, mardi soir après l'élimination en demi-finale contre la France (1-0).
À Waterloo, au sud de Bruxelles, lieu de la célèbre défaite napoléonienne de 1815, l'histoire ne s'est pas répétée: les Français l'ont emporté, laissant les supporters belges dépités.
« On est très déçus, c'est vraiment dommage de perdre contre la France, la poisse nationale belge », a déploré auprès de l'AFP Alice Cordier, 27 ans. Avant d'ajouter: « On est quand même fiers d'être Belges! ».
Une fierté qui s'exprimait également dans les premiers commentaires du monde politique.
Le Premier ministre belge Charles Michel a salué dans un tweet « la prestation fantastique » des Diables rouges dans ce Mondial.
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« Merci beaucoup #Belgium ! », a renchéri, lui aussi sur Twitter, le chef de la diplomatie belge Didier Reynders qui avait fait le déplacement à Saint-Pétersbourg, comme le roi Philippe et la reine Mathilde.
Le moment était qualifié « d'historique » par le palais royal belge.
Ce n'est que la seconde fois que l'équipe nationale belge atteignait un tel niveau dans une Coupe du monde, 32 ans après sa défaite en demie contre l'Argentine de Diego Maradona, au Mexique en 1986.
Pour beaucoup d'observateurs, la « génération dorée » des Eden Hazard, Kevin De Bruyne, Vincent Kompany et autres Thibaut Courtois avait sans doute une occasion unique d'aller jusqu'au bout cette fois.
L'événement de mardi prenait une résonance encore plus particulière avec l'identité de l'adversaire, la France, grand voisin admiré mais aussi parfois décrié pour son attitude condescendante à l'égard des « petits Belges ».
Merci les Diables
Cette victoire du grand voisin, « on va en entendre parler pendant cent ans », redoutait déjà Stéphanie Smeets, 26 ans, venue à Waterloo depuis la commune voisine de Genappe.
Même crainte pour Michel Renard, 62 ans: « On va se faire chambrer par les Français, je vais en Espagne pour les vacances je vais zapper l'étape à l'hôtel en France pour les faire chier », souriait-il.
« Les regrets sont éternels, ça ne sera pas notre jour de gloire ce 10 juillet », ont commenté pour leur part les présentateurs de la chaîne francophone RTBF au coup de sifflet final.
Mais « merci les Diables, merci de nous avoir permis (...) grâce au foot d'oublier un peu tout et de prendre des moments de plaisir », ont-ils fait valoir.
A Bruxelles, les couleurs nationales -- noir, jaune et rouge -- étaient partout mardi soir sur les voitures, les balcons et dans les cafés comme ceux de la place Jourdan, dans le cœur du quartier européen.
Devant la télé de l'un de ces bars, Mathieu Geslan, boulanger français de 32 ans, installé à Bruxelles depuis neuf ans, avait revêtu le maillot rouge des Diables pour suivre le match avec sa compagne Aurore Szabo, une Belge.
« Les Français l'ont gagnée une fois, la Coupe du monde (en 1998, ndlr), pourquoi pas les Belges cette fois-ci? », espérait-il à la mi-temps quand le score était encore vierge (0-0).
Après le match, il fallait se rendre à l'évidence.
« Les Belges n'ont pas bien géré la dernière demi-heure (...) c'était leur moins bon match de tout le mondial », regrettait Jean Dhave, 79 ans, à Uccle, commune bruxelloise huppée.
« On est tristes mais c'est mérité. De Bruyne et Hazard n'étaient pas à leur niveau », ajoutait ce gérant d'un club de tennis qui organisait une soirée spéciale pour le match.
1-0 pour la France, c'est le résultat qu'avait pronostiqué le comédien belge Benoît Poelvoorde interrogé dans le quotidien Le Soir mardi.
« Je pense que notre équipe va perdre mardi soir car elle a toutes les chances de gagner. C'est une logique implacable », lançait-il.