Il y a de ces soirées qui ne s'oublient pas. Moi, je n'oublierai jamais celle du 25 février 2009. Comme un peu plus de 55 000 personnes, j'étais au Stade olympique pour voir un match de soccer historique.

Je l'ai déjà dit en ondes, mais je le répète. En 2001, je me souviens avoir vu des foules de 400 ou 500 personnes au Complexe Sportif Claude-Robillard pour les matchs de l'Impact. Je parle ici des vraies foules, pas celles "bonifiées" au micro pour nous faire croire qu'il y avait davantage de monde que ce que la réalité nous présentait sous les yeux. Nous étions deux journalistes sur la galerie de presse. Deux. C'est tout.

Alors, je vous pose une question...

Comment, huit ans plus tard, peut-on en arriver à remplir un gros bol, le plus gros stade au Québec, et avoir des journalistes qui débarquent de Toronto, Vancouver, des États-Unis et du Mexique pour un match quart de finale de Ligue des champions de la CONCACAF? S'il y a une limite de vitesse à la progression, l'Impact n'est clairement pas au courant.

Avant le match, je discute avec Joey Saputo, président du club. On revient sur les années difficiles, puis je lui dit : « Joey, vous allez avoir 55 000 personnes ici, ce soir, pour votre club ». « Je sais, j'ai encore l'impression que c'est un rêve! Je n'osais même pas rêver à une telle foule parce que je ne croyais pas que c'était possible. Pourtant, c'est bel et bien vrai !», a-t-il enchaîné, en ayant presque la larme à l'oeil.

Joey Saputo doit remercier ses fidèles. C'est grâce à ceux qui sont à la base que le match de mercredi a été un succès dans les gradins. Je parle ici des Ultras. Qui sont les Ultras? Ce sont les partisans intenses du club. Au soccer, pratiquement chaque équipe professionnelle a son groupe d'Ultras. C'est comme ça partout dans le monde. Ici, on a donc les Ultras Montréal. Leur mission : faire du bruit. Et entraîner le plus de monde possible dans leur folie. C'est souvent difficile pour eux, car nous n'avons pas au Québec un public habitué à bouger, crier, chanter d'un bout à l'autre d'un match. Ici, on a tendance à réagir à une action, plutôt que d'agir sans interruption. Mercredi, les Ultras ont cependant pu dire mission accomplie. Le public a compris. Les spectateurs ont compris que le foot, c'est une fête! Bon, c'est pas encore digne d'un match de Liga, de Série A ou de Premiership, mais on avance les amis.

Pour bien faire leur boulot, les Ultras savaient qu'ils devaient frapper fort. Ils ont organisé une marche pour se rendre au stade. À partir d'un bar dans le quartier Hochelaga, ils étaient une centaine, avec tambours, chandails et écharpes aux couleurs de l'Impact. Quand ils sont arrivés dans la rotonde du stade olympique, tout le monde savait qu'il se passait quelque chose de spécial. Ils chantaient, à l'unisson. C'était beau. C'était bruyant. J'en ai eu des frissons. Comme échauffement d'avant-match, difficile de faire mieux dans notre Montréal en février.

Ensuite, la cerise sur le sundae. Un revenant avec l'Impact, Eduardo Sebrango, décide de voler le show! Nick De Santis a déjà dit que sa pire erreur avait été d'échanger Sebrango. L'erreur est maintenant à moitié pardonnée!

D'un autre côté, on peut maintenant se demander si les membres de Santos Laguna ont pris l'Impact à la légère. Étaient-ils venus ici en touristes? Mardi à l'entraînement, l'entraîneur, Daniel Guzman, se faisait prendre en photo en tirant la langue sur le terrain pendant que ses joueurs s'échauffaient derrière lui. Puis, sur le forum du impactsoccer.com, un amateur rapporte avoir discuté avec les joueurs du club mexicain, mercredi à leur hôtel, et que ceux-ci ont passé l'après-midi du match à magasiner! Un voyage touristique pour les Guerreros? Les Mexicains connaissent peut-être l'effet de la tourista québécoise maintenant...

En terminant, je vous laisse ce lien. Si vous avez manqué le match, vous sentirez un peu ce qu'on a vécu au stade olympique, mercredi. Et avec un commentateur déchaîné, en espagnol, c'est difficile à battre... même quand on ne comprend rien!

http://www.youtube.com/watch?v=F9lD153FUQs

Prochain match : jeudi 5 décembre au Mexique... devant 18 000 spectateurs.