Retour à l'avant-scène
Angleterre mardi, 13 août 2013. 10:09 dimanche, 15 déc. 2024. 07:37LONDRES - Après une expérience malheureuse d'une saison au Real Madrid il y a quatre ans, Manuel Pellegrini revient sur le devant de la scène à Manchester City, où le technicien chilien va tenter d'imposer son style léché et contester la suprématie du voisin Manchester United.
Après trois ans d'italien, Manchester City se met à l'espagnol. À l'ère Mancini, son jeu tactique et ses recrues issues de la Serie A (Kolarov, Balotelli, Maicon, Nastasic, Pizarro, Vieira) succède celle de Pellegrini, son tiki taka et ses recrues issues de la Liga (Negredo, Jesus Navas) ou d'Amérique du Sud (Fernandinho).
Au cours d'un été où tous les plus grands clubs européens ou presque ont changé d'entraîneur dans un géant concours de chaises musicales, City a choisi le Chilien au parcours pourtant moins prestigieux que ceux d'autres candidats. Il faut y voir là la volonté des nouveaux dirigeants, anciens du FC Barcelone, Txiki Begiristain et Ferran Soriano, de passer à autre chose.
À Pellegrini, 59 ans, la tâche de rendre élégant et attractif le jeu des Citizens, champions en 2012 mais décevants en 2013 sur fond de tensions de vestiaire entre Mancini et certains de ses cadres.
Le modèle est bien entendu le Barça de Guardiola et Pellegrini a le savoir-faire et l'effectif pour y parvenir. Cela prendra un peu de temps, comme on l'a vu au cours de matchs amicaux inégaux en terme de contenu de jeu. Mais partout où il a entraîné, de son Chili natal, à Villarreal, au Real Madrid ou à Malaga, ses équipes ont toujours bien joué. Elles n'ont pas toujours gagné, certes, mais cet ancien défenseur central international, ingénieur diplômé et à l'anglais plus que convaincant, est un adepte du beau jeu.
Ses joueurs ont appris à le connaître. Joe Hart, le gardien international anglais, racontait que lors de la semaine de reprise, le premier entraînement avait lieu à 7 h 30 du matin et que la semaine dernière, il ne rentrait pas chez lui avant 21h30 ! Le régime n'est plus le même. Là où une certaine routine s'était installée sous Mancini, un technicien avare de parole, Pellegrini fait travailler son groupe plus dur que jamais en gardant un dialogue constant avec ses hommes.
Pellegrini possède aussi une main de fer. À Villarreal, il avait renvoyé au pays en janvier le numéro 10 argentin Juan Roman Riquelme, pourtant la star de l'équipe, parce qu'il ne respectait plus les consignes.
Il n'y aura pas de sentiments avec lui comme il y avait pu en avoir avec Mancini, qui avait perdu sa crédibilité avec son attachement quasi-aveugle pour Mario Balotelli.
Depuis la nomination de Pellegrini à la tête de l'équipe, City a déjà investi près de 100 millions d'euros en transferts (Fernandinho, Jovetic, Navas et Negredo) en attendant peut-être un défenseur central (Pepe, Papadopoulos, Cannavaro).
Il faudra des résultats, et vite, sans quoi le technicien chilien connaîtra une lune de miel d'une durée limitée à Manchester.