La Liga. Tellement prestigieuse qu’à seulement dire « la ligue », on sait de laquelle il s’agit. De grands joueurs, parmi les meilleurs au monde y ont foulé la pelouse le temps de quelques saisons ou d’une carrière : Messi, Zidane, Raul, Cristiano Ronaldo parmi les plus récents. Et cette année, la Liga atterrit à RDS pour la première fois de son histoire. De celle de la Liga et du Réseau!

On aurait bien voulu célébrer ce moment avec un Lionel Messi pour donner le coup d’envoi, mais le destin, et surtout les finances du Barça, en ont décidé autrement. Mais voyons ça autrement. La lutte n’en sera que plus belle entre toutes les équipes pour trouver un successeur à l’Atletico Madrid qui a conquis son titre à la toute dernière journée de la saison, coiffant au poteau le Real Madrid par deux petits points.

Vingt équipes

La Liga, ce sont vingt équipes distribuées à travers toute l’Espagne. En Andalousie, au Pays basque, en Catalogne, dans les îles Baléares, à Navarre, dans la communauté de Madrid et celle de Valence, on retrouve des clubs qui représentent bien souvent plus qu’une ville, mais aussi une identité politique, sociale et culturelle. Par exemple, l’Athletic Bilbao ne compte dans son effectif que des joueurs nés au Pays basque, ayant une ascendance basque ou ayant été formés dans l’un des clubs du Pays basque. En Espagne, la culture du « foot » est très poussée. Tout le monde a un club préféré… même s’il ne s’intéresse pas à ce sport!

Tous les clubs s’affronteront deux fois durant les 38 journées de championnat du 13 août au 22 mai. Ce championnat sera émaillé de rencontres qui retiendront l’attention plus que d’autres. Le fameux « clasico » qui oppose Barcelone au Real Madrid et qui a atteint son apogée quand Lionel Messi était d’un côté et Cristiano Ronaldo de l’autre. Il y a aussi les derbys qui opposent deux équipes d’une même ville : l’Atletico Madrid contre le Real Madrid, ou l’Espanyol de Barcelone contre le Barcelone.

La Liga, créée en 1925, n’a interrompu ses activités qu’une seule fois dans l’histoire, entre 1935 et 1939 lors de la guerre d’Espagne qui allait établir une dictature qui dura 36 ans sous la poigne du général Franco. Seulement trois clubs n’ont jamais raté une saison de la Liga, soit le Real Madrid, le Barcelone et l’Athletic Bilbao. À eux seuls, le Real Madrid et le Barcelone se sont accaparé 60 des 90 titres à l’enjeu, 34 pour le Real et 26 pour le Barça.

Place aux Espagnols

La Liga fait une belle place aux joueurs et entraîneurs espagnols. En fait, en 2017, la Liga était la ligue majeure européenne qui utilisait le moins de joueurs étrangers dans son championnat. À titre d’exemple, la Ligue anglaise, reconnue pour être l’autre championnat dominant en Europe, avait 64% de ses effectifs venus de l’étranger, contre 42,8% pour la Liga, le taux le plus bas de joueurs venus d’ailleurs. Ça n'a pas beaucoup changé depuis.

Côté entraîneurs, c’est le même scénario, voire plus accentué. Sur les vingt équipes de 2021-2022, seulement trois ne sont pas nés sur la péninsule ibérique : l’Argentin Diego Simeone (Atletico de Madrid), l’entraîneur qui a la plus longue longévité à la tête d’une équipe espagnole parmi ceux qui sont actuellement en place avec 11 saisons, l’Italien Carlo Ancelotti qui vient de remplacer Zinedine Zidane à la tête du Real Madrid, et Ronald Koeman, Néerlandais, qui devra jongler avec l’absence de Messi dans les rangs du Barcelone.

Le Pichichi

Le meilleur buteur du championnat est surnommé le Pichichi comme le trophée qui lui est remis par le quotidien sportif La Marca. Lionel Messi a remporté ce trophée, et le surnom qui va avec, pour la cinquième saison consécutive en 2020-2021. Ce trophée a été créé en 1953 et on a choisi d’y accoler le surnom de Rafael Moreno Arunzadi, intérieur gauche de l’Atlhetic Biblbao au début du siècle dernier, surnom que lui avait donné son frère en raison de sa petite taille. Il fut l’un des meilleurs buteurs de l’époque, marquant 83 buts en 89 matchs, entre le championnat régional (c’était avant la Liga) et la Copa del Rey. Il avait l’habitude de jouer avec un mouchoir blanc sur la tête. Il est mort très jeune, avant ses trente ans alors qu’il venait tout juste de prendre sa retraite, probablement d’une intoxication alimentaire. Mais sa mémoire se perpétue aujourd’hui, à travers les exploits de ceux qui lui ont succédé.

Relégation/promotion

La Liga, tout comme la majorité sinon toutes des ligues européennes, fonctionne selon le système relégation/promotion. Les équipes qui occupent les trois derniers rangs du championnat à la fin de la saison sont reléguées en division 2, alors que les trois premières à la tête du championnat de la deuxième division sont promues parmi les équipes de la Liga. Un système qui donne de l’intérêt tant au bas de tableau qu’au haut. Ainsi cette saison, l’Espanyol de Barcelone, le RDC Majorque et le Rayo Vallecano reviennent dans la Liga alors que le SD Huesca, Real Valladolid et SD Eibar devront vivre au moins un an de purgatoire dans la ligue inférieure. Cela veut dire bien des revenus en moins, motivation suffisante pour tenter de réintégrer la Liga la saison prochaine.

Ce sera la 91e saison de la Liga Santander, la sixième sous ce vocable adopté en l’honneur de son principal commanditaire. L’Atletico de Madrid entendra bien conserver son titre de champion dans une ligue où les prétentions à ce poste viendront de partout. Ce sera une année fascinante à regarder. Le départ de Lionel Messi pour le PSG aura des impacts non seulement sur le Barcelone, mais sur la ligue entière. Et nous serons aux premières loges pour le voir, avec un premier affrontement à notre antenne le dimanche 15 août à 13h45, opposant justement le Barcelone au Real Sociedad dans son premier match sans Messi. Que du plaisir à l’horizon!