Canada dans le groupe F,

Le suspense aura duré jusqu’à la dernière minute. Boule après boule, on attendait avec hâte et anxiété d’entendre enfin le nom du Canada et de découvrir quelles seront les équipes qui l’attendront au Qatar. Même ceux qui ne sont pas encore qualifiés et qui devront passer par les barrages intercontinentaux ont été fixés avant le Canada !!! De quoi jouer avec nos nerfs. Mais finalement, par défaut puisqu’il ne restait qu’une place à combler au tableau, on a su que le Canada serait dans le groupe F en compagnie de la Belgique, du Maroc et de la Croatie.

Bon tirage? Mauvais tirage? Ni l’un ni l’autre. À première vue, ça fait peur.

La Belgique, 2e au classement mondial,  était encore en tête il n’y a pas si longtemps. Si le lustre de la génération dorée a un peu terni, il ne faut cependant pas oublier qu’elle s’est qualifiée première de son groupe devant le Pays de Galles et la République tchèque notamment, sans subir de défaite. Mais si le Canada craint la Belgique, l’inverse aussi est vrai comme on le rapporte dans les journaux belges.

Philippe Albert, défenseur central de la sélection de 1987 à 1997, confiait à Sudinfo « qu’il ne faudra certainement pas se planter dans le premier match contre le Canada. En Belgique, on connait plusieurs joueurs comme Jonathan David (ex-Gand) ou Tajon Buchanan (FC Bruges).  C’est une équipe qui a quand même terminé à la première place de sa zone qualificative. Ce ne sera pas simple, mais il faudra bien débuter ce Mondial. »

Toby Alderweireld, défenseur central de l’actuelle sélection, affiche une belle prudence au Het Laatste Nieuws : « Ce ne sont pas des adversaires à sous-estimer. En dehors de la Croatie, ce ne sont pas des adversaires que nous connaissons beaucoup ».

Thomas Meunier, latéral droit de la sélection depuis 2013, soulignait dans les pages de l’Avenir : « Notre groupe n’est pas insurmontable, mais c’est loin d’être un groupe facile. Le Canada dispose d’une génération prometteuse, avec de vrais talents comme Alfonso Davies ou Jonathan David ».

L’entraîneur de la sélection, Roberto Martinez, s’il exprimait son excitation devant « des matchs fantastiques à attendre », grimaçait aussi un peu devant un tirage qu’il trouve « difficile ». Belgique-Canada constituera le match d’ouverture du groupe et comme il s’agit du groupe F, on devra attendre au troisième jour de la Coupe du monde avant l’entrée en scène du Canada. Ce qui laissera un peu plus de temps à la préparation.  

Puis les Canadiens affronteront les Croates, finalistes de l’édition 2018. Une Croatie jamais banale en Coupe du monde, mais où les principaux acteurs s’essoufflent un peu. Mais c’est une formation qui reste solide, estime son sélectionneur Zlatko Dalic. S’il reconnait devoir faire attention au Maroc et au Canada, il dit « croire en son équipe et ne pas regarder ce qu’il s’est passé quatre ans plus tôt en Russie. » Il souligne que s’ils « ont toujours Luka Modric, Ivan Perisic et Marcelo Brozovic, ils ont aussi beaucoup changé l’équipe, amené une nouvelle énergie et avoir besoin de temps ».

Le Maroc, dernier adversaire du Canada dans la phase de groupe, est inquiété par la présence du Canada. L’entraîneur Vahid Halihodzic a déclaré à BeIN sports (France)  : « C’est un tirage très difficile avec les vice-champions du monde,  la meilleure équipe d’Amérique du Nord et une grosse équipe comme la Belgique. Les surprises sont possibles. Ce sont des équipes capables de mal jouer et gagner quand même sur un exploit. » Le Maroc est certainement l’adversaire le plus à la portée du Canada et au moment où le match se jouera, les enjeux seront clairs. Alors oui tout est possible.

Le 23 novembre est encore loin. Bien des choses peuvent se passer d’ici là, changement d’entraîneur (au Maroc la position de Vahid Halilhodzic semble la plus fragile), des joueurs importants peuvent se blesser (ce qu’on ne souhaite pas), des contre-performances peuvent miner la confiance des favoris, bref difficile de prédire quoi que ce soit maintenant.

Le groupe de la mort? Pas vraiment cette fois-ci, un certain équilibre semblant être atteint dans les groupes. Il y a bien cette affiche redoutable entre l’Allemagne et l’Espagne, mais il faudra attendre de voir qui viendra compléter ce groupe avec le Japon. La France était assez souriante après son tirage même si elle attend le résultat d’un barrage intercontinental pour connaitre son troisième adversaire. Elle est en terrain connu avec le Danemark et la Tunisie, et risque de retrouver à nouveau le Pérou comme en 2018. Le groupe le plus intrigant est peut-être le groupe H : Portugal, Ghana, Uruguay et République de Corée. Bien malin qui pourrait prédire qui en sortira.

Mais d’ores et déjà une première surprise. Après avoir insisté sur le fait qu’enfin après 92 ans la Coupe du monde allait au Moyen-Orient, le Qatar, pays hôte, ne disputera pas le match d’ouverture! On rompt ainsi avec la tradition. Jusqu’en 1974, le pays hôte lançait la Coupe du monde alors que de 1974  à 2006, c’est le tenant du titre qui jouait la première rencontre. Mais comme depuis 2006, comme  le champion en titre n’est plus qualifié d’office, on est revenu à l’ouverture par le pays hôte. Sauf au Qatar où ce seront les Pays-Bas et le Sénégal qui donneront le coup d’envoi à la 22e Coupe du Monde… en 2022. Qatar-Équateur sera en fait le troisième match de la journée disputé en début de soirée, heure locale.

Novembre semble loin, pourtant il arrivera bien vite pour plusieurs équipes qui seront bousculées par ce calendrier particulier. D’ici là tant de choses à surveiller, mais surtout  laissons l’excitation monter pour ce rendez-vous extraordinaire du ballon rond.