MADRID - Lionel Messi, la star du Barça et de l'équipe argentine de football, a été mis en examen pour fraude fiscale jeudi, aux côtés de son père, a annoncé jeudi le parquet provincial de Barcelone.

Convoqué devant la justice pour le 17 septembre -date du début de la phase de groupe de la Ligue des champions, une compétition que Messi et le club catalan ont remporté en 2006, 2009 et 2011-, le quadruple ballon d'or consécutif, 25 ans, est soupçonnée d'une fraude fiscale pour plus de quatre millions d'euros, des faits qu'il nie fermement.

Ces poursuites risquent cependant de ternir l'image très lisse de la « puce » (1,67 m), l'attaquant vedette du champion d'Espagne, déjà auteur de plus de buts (35) sous le maillot argentin que Maradona, son illustre prédécesseur.

Cette convocation fait suite à la procédure engagée le 12 juin par le pôle financier du parquet de Barcelone contre Messi et son père, Jorge Horacio Messi, devant le tribunal de Gava, ville proche de Barcelone, dans le nord-est de l'Espagne, où vit le joueur.

« La juge a accepté aujourd'hui de donner suite à cette plainte et a convoqué Messi et son père pour le 17 septembre », a déclaré jeudi à l'AFP José Miguel Company, le porte-parole du parquet provincial. « Ils sont à présent mis en examen », a-t-il ajouté.

Paradis fiscaux

Le joueur et son père sont accusés par le parquet d'avoir caché au fisc espagnol une partie des revenus tirés du droit à l'image de l'international argentin.

Le parquet avait expliqué dans sa plainte qu'il soupçonnait les deux hommes de « trois délits présumés contre le fisc [...] concernant les impôts sur le revenu des exercices 2007, 2008 et 2009 », à hauteur respectivement de 1,06 million, 1,58 million et 1,53 million d'euros.

« Sur les exercices 2006, 2007, 2008 et 2009 », Lionel Messi « a obtenu d'importants revenus dérivés de la vente des droits d'exploitation de son image, des revenus qui auraient dû être soumis » à l'impôt sur le revenu en Espagne, avait affirmé le parquet.

Or, ces revenus ont été « cachés au Trésor public avec l'intention d'éviter de payer ces impôts », avait ajouté le Parquet.

Plus précisément, la justice espagnole soupçonne Lionel Messi et son père d'avoir simulé la cession des droits à l'image du joueur à des sociétés écrans installées dans des paradis fiscaux comme le Belize et l'Uruguay.

En parallèle, ils signaient des contrats liés à ces droits à l'image avec d'autres sociétés « installées dans des juridictions de convenance (Royaume-Uni, Suisse) ».

10e sportif le plus riche

Des revenus étaient transférés de ces dernières vers les paradis fiscaux, Belize ou Uruguay, « sans pratiquement se soumettre à aucun impôt, et en plus avec une opacité totale vis-à-vis du Trésor public espagnol », selon le parquet.

La nouvelle avait été fermement démentie par la famille. Sur la page Facebook de la star, Messi et son père s'étaient déclarés surpris, affirmant n'avoir jamais commis d'infraction d'aucune sorte.

« Nous avons toujours rempli nos obligations fiscales suivant les avis de nos conseillers fiscaux, qui sont chargés d'éclairer la situation », avaient-ils alors assuré.

Apparaissant comme plus humble que d'autres vedettes du football, notamment son célèbre rival du Real Madrid, Cristiano Ronaldo, « la pulga » (la puce) avait néanmoins su convertir ses exploits sur le terrain en juteux contrats commerciaux.

En juin, Lionel Messi était classé à la dixième place des sportifs les plus riches du monde sur la liste dressée par le magazine Forbes, qui lui attribue un salaire annuel de 20,3 millions de dollars (15 millions d'euros) et des revenus commerciaux s'élevant à 21 millions de dollars (15,53 millions d'euros).