Partir pour mieux revenir
Espagne jeudi, 30 mai 2013. 08:40 dimanche, 15 déc. 2024. 16:04BARCELONE - Le défenseur français Eric Abidal, en larmes, a annoncé jeudi qu'il quittait FC Barcelone en espérant continuer à jouer dans un autre club, avant de revenir éventuellement au Barça comme membre du personnel.
« J'aurais aimé continuer au Barça, mais le club le voit de manière différente et c'est une décision que je dois respecter. [...] Je m'en vais, mais je reviendrai certainement car le club m'a fait une proposition très intéressante », a déclaré Abidal, la voix étranglée par les sanglots, lors d'une conférence de presse.
Le défenseur international, âgé de 33 ans, entouré du président du Barça, Sandro Rosell, du directeur sportif, Andoni Zubizarreta, et d'une bonne partie de ses coéquipiers dont Messi, Xavi, Iniesta, a expliqué qu'il avait choisi de poursuivre sa carrière, un peu plus d'un an après avoir subi une greffe du foie le 10 avril 2012.
Le Français, qui est revenu à la compétition le 6 avril contre Majorque, a insisté sur le fait qu'il souhaitait continuer sa carrière.
« Mon idée de continuer à jouer au football n'a pas changé parce que ma santé me le permet. [...] J'arrêterai le jour où mon corps me le dira », a déclaré Abidal.
« Ce n'est pas le moment pour moi de raccrocher les crampons, je crois que je peux encore jouer une ou deux saisons de plus. J'ai envie de finir sur le terrain. J'ai 33 ans, je veux prendre du plaisir, je peux parfaitement aller jusqu'à 35 », a-t-il encore confié.
Mais « Abi » a affirmé ne pas avoir encore pensé au club où il poursuivrait sa carrière.
« Je n'ai pas encore d'offres. C'est un sujet dont je dois parler avec ma femme. C'est toujours très difficile de changer de lieu de vie. Pour l'instant, je n'y ai pas encore pensé », a-t-il expliqué. « J'aurais souhaité finir à Barcelone, ce sera sûrement en Europe. »
Sandro Rosell a quant à lui indiqué que le Barça lui laissait la porte ouverte pour devenir, quand il le souhaiterait, directeur sportif international des écoles de foot du club, ajoutant que cette fonction pouvait évoluer selon les désirs d'Abidal.
« Nous avons pensé à Abidal comme directeur technique des écoles de football parce que c'est un footballeur hors-pair et ensuite, c'est un père de famille, qui a un bon contact avec les enfants. »
Interrogé sur ce qu'il retiendrait de ses six ans passés en Catalogne, Abidal a passé en revue certains de ces moments : « Mon premier match avec le Barça, le jour où les médecins m'ont annoncé la tumeur, le geste des capitaines lors de la finale de la Ligue des champions (qui a marqué son retour après une première opération en 2011) et aujourd'hui ».
Numéro 22
Après ce retour prolongé par trois autres apparitions, une période d'incertitude s'était toutefois ouverte pour l'ancien Lyonnais, dont le contrat avec le Barça arrive à échéance le 30 juin.
L'international prolongera donc finalement sa carrière à l'extérieur du club catalan, qui n'a pas souhaiter renouveler son contrat « pour des raisons purement professionnelles ».
Mais les six saisons passées par Abidal en Catalogne ont tissé des liens durables entre le Français et les Blaugrana. « Abi » et le Barça, c'est une histoire de succès et de titres, de souffrance et d'espoir.
Débarqué en Catalogne en 2007, sous la férule du Néerlandais Rijkaard, le natif de Saint-Genis-Laval, près de Lyon, n'a pas tardé à se forger une place de titulaire, d'abord comme latéral gauche, avant d'être progressivement recentré comme défenseur central par Pep Guardiola.
Son numéro 22 a d'abord été synonyme de rigueur défensive avant d'être célébré à chaque 22e minute par le public du Camp Nou une fois sa tumeur au foie rendue publique, le 15 mars 2011.
Avant de subir une greffe, grâce au don de son cousin qui lui avait offert une partie de son foie, Abidal avait en effet déjà effectué un premier retour fulgurant, après une opération de sa tumeur en mars 2011.
Protégé par le club, il avait retrouvé sa place de titulaire lors de la finale de la Ligue des champions 2011, remportée par les Catalans contre Manchester (3-1).
L'image du Français soulevant la coupe à la place du capitaine Puyol avait fait le tour du monde.