Les « gamins » de Dortmund se sont fait peur, mais ils ont réussi! Battus 1-0 à l'aller à Benfica, ils ont renversé les Portugais 4 à 0 au retour, avec un triplé d'Aubameyang, pour se qualifier pour les quarts de finale de Ligue des Champions.

Pulisic, un Américain de 18 ans auteur du deuxième but (59e), Dembélé, un Français de 19 ans encore une fois brillant, tous deux sans aucune expérience des phases finales de Ligue des Champions, ont planté les banderilles au taureau portugais.

Et le fantasque mais redoutable Pierre-Emerick Aubameyang, dans le rôle du matador, s'est chargé de la mise à mort, avec un triplé aux 4e, 61e et 85e minutes. Le buteur gabonais venait de réussir deux doublés consécutifs en Bundesliga, soit sept buts.

« Je suis fier de cette jeune équipe », a déclaré le capitaine du Borussia Marcel Schmelzer après la victoire. « C'est la Ligue des champions et je trouve qu'on s'en sort pas si mal. Nous menions 1-0 à la mi-temps, nous avions refait notre retard, nous avons mis la pression ensuite. »

Avant le match, Marco Reus, l'attaquant international blessé et absent, avait donné un conseil très simple à ses équipiers : « Je crois, avait-il lancé, que nous n'avons pas grand chose à changer, il faut juste marquer les buts! ».

Certes! Mais la chose ne semblait pas si facile, au vu du festival d'occasions manquées, dont un pénalty raté par Aubameyang, que Dortmund s'était offert au match aller.

Benfica, froidement réaliste, avait marqué sur son unique opportunité.

Cette fois, Dortmund n'a pas attendu 4 minutes pour ouvrir le score sur un but d'école: corner de Dembélé détourné par Pulisic sur la tête d'Aubameyang surgissant au deuxième poteau (1-0).

Pendant quelques minutes encore, Benfica été balloté et mis en danger. Puis les Portugais ont peu à peu retrouvé leur équilibre, tressé une toile d'araignée efficace en milieu de terrain, coupant systématiquement les transmissions entre les attaquants de Dortmund.

Au bord de la catastrophe

Pour finalement prendre le contrôle du match, et devenir l'équipe la plus dangereuse. Avec des occasions qui auraient pu priver Dortmund d'un printemps européen: par Mitroglou (24e), Luisao de la tête (32e), ou Cervi, avec une frappe détournée in extremis pas un défenseur (47e).

« Nous avons très bien débuté, a commenté l'entraîneur de Dortmund Thomas Tuchel, nous avons fait vingt très bonnes minutes au début, ensuite nous avons un peu perdu le fil, mais la deuxième période a été fantastique. »

Dortmund est pourtant passé à deux doigts de la catastrophe en fin de première période lorsque Dembélé, averti pour un geste d'humeur envers l'arbitre parfaitement inutile, taclait brutalement un Portugais.

Malgré les réclamations de Benfica, l'arbitre ne sortait pas le second carton. Avertissement sans frais pour un joueur dont la nervosité met parfois en danger son équipe.

Puis Dortmund a renversé la vapeur. En deux minutes, par Pulisic (2-0, 59e) et Aubameyang (3-0, 61e). La formidable arène du Signal Iduna Park était en feu, Benfica ne parvenait plus à retrouver son football et Dortmund savourait... offrant même un troisième but à son buteur gabonais, à la 85e minute.

Jusqu'où pourra aller cette équipe? Difficile à prédire, tant Dortmund est capable du meilleur comme du pire cette saison. La jeunesse et le manque d'expérience de ses joueurs-clés pourraient se révéler un désavantage face aux grands d'Europe. Tout comme la nervosité de Dembélé.

Mais le talent, le cœur et le soutien d'un public hors du commun feront du Borussia un adversaire à prendre au sérieux.