ALAJUELA, Costa Rica - Si Montréal est bleu-blanc-rouge durant la saison hivernale, Alajuela est rouge et noir à l'année! En se promenant dans ce petit centre-ville, les couleurs du Liga Deportiva Alajuelense sont partout : dans les restaurants, les maisons et même à l'église.

Bien que les Costaricains ne soient pas agressifs en soi, une ambiance des plus hostiles devrait régner à l'Estadio Alejandro Morera Soto. Pourquoi penser une chose pareille? Simplement en traduisant le pouls de la population. En arrêtant les gens à l'entrée du Parque Central, en après-midi, en pleine pause sous les grands palmiers, les partisans de tout âge discutent foot. Ils ne cachent pas que toutes les techniques seront bonnes pour déconcentrer l'adversaire, surtout lorsqu'il n'est pas habitué à des territoires hostiles. Vous n'avez qu'à prononcer le nom de l'Impact de Montréal et une petite flamme s'illumine dans leurs yeux.

Des partisans du Liga Deportiva Alajuelense« Ah, l'Impact! C'est une équipe surprenante, mais attendez avant de célébrer », diront les vétérans qui en ont vu d'autres à la catedral del fútbol, comme les locaux aiment surnommer leur stade. « Les joueurs de l'Impact verront que ce n'est pas le même match chez nous! »

L'avantage de l'expérience

Bien que le stade ne puisse accueillir que près de 17 900 partisans, il en est amplement pour La Liga. Malgré un déficit de deux buts, aucune inquiétude ne règne chez ces amateurs qui ont été marqués par un historique de rencontres offensives à domicile dans les moments importants. « Nous l'avons fait auparavant, ce n'est pas un problème », lance un vieil homme avec un grand sourire. En se concentrant surtout sur la CONCACAF, les plus âgés vous rappelleront la victoire de 4-1 en finale de la Ligue des Champions de 1986. Les plus jeunes feront référence à la deuxième et dernière victoire de l'équipe dans cette compétition. Un gain de 4-0 lors du match ultime de 2004, face à leur grand rival costaricain, le Deportivo Saprissa.

Il est vrai que les chiffres ne sont que les chiffres et le passé n'est que le passé. Toutefois, derrière les lignes ennemies, sur une pelouse synthétique suffocante, face à des partisans en délire à quelques mètres de l'action, marquer l'histoire sous le soleil costaricain n'est pas chose faite pour le onze montréalais.