Le match le plus important de l'histoire de l'impact (bis!)
Impact jeudi, 2 avr. 2015. 16:55 samedi, 14 déc. 2024. 05:10Depuis que Cameron Porter a inscrit le but mémorable qui avait permis à l’Impact de se qualifier pour la demi-finale de la Ligue des champions, on perçoit une belle effervescence parmi les partisans montréalais de soccer, et à même l’équipe, cette frénésie est tout aussi tangible, à moins de 48 heures de notre envol en direction du Costa Rica.
La dernière semaine d’entraînement a été bénéfique à plusieurs points de vue, à commencer par les leçons assimilées à la suite de notre match nul livré en ouverture locale face à Orlando City. Il est difficile de ne pas tracer un parallèle entre l’avance de 2-0 bousillée contre nos adversaires de samedi dernier et la situation qui nous attend sur la pelouse d’Alajuelense mardi prochain, alors que notre mission consiste à protéger une avance de deux buts au score cumulatif.
Contrairement à ce que dicterait le bon sens, une priorité de deux filets est généralement assez difficile à défendre au soccer car si tu concèdes un but, tout à coup, la pression augmente. Ça peut jouer des tours même si de prime abord, ta position semble confortable. La déception était vive de pas avoir pu offrir une victoire aux partisans présents au Stade olympique, tout comme ce fut dommage d’avoir ajouté un seul point au lieu des trois qui se trouvaient à notre portée au classement du championnat de la MLS. Certains verront en ce résultat un avertissement qu’un gâchis est bien vite arrivé. D’autres affirmeront que c’est un signe inquiétant pour la suite des choses.
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Je ne suis pas d’accord avec cette deuxième extrapolation, et je crois plutôt que de prendre deux buts en l’espace de quelques minutes nous a enseigné qu’un simple manque de concentration, aussi bref soit-il, peut être lourd de conséquences au score. On a été plutôt adroit défensivement dans les matchs précédents, alors il serait déplorable d’avancer que notre avance de deux buts acquise lors du match aller est en danger ou qu’une défaillance semblable nous guette. Après tout, la seule ressemblance entre les deux situations demeure le pointage de 2-0, les autres variables amenant une dynamique tout autre.
Normalement, l’Impact était censé disputer un match au cours de la fin de semaine contre les Red Bulls, à New York. Les hautes instances du circuit ont toutefois consenti à reporter la rencontre au 7 octobre prochain, nous procurant ainsi une semaine entière dédiée à la préparation du match retour en sol costaricain. Ce calendrier allégé a été apprécié de tous, et j’ai bon espoir que cela va se ressentir dans nos prestations. Peu après notre retour d’Amérique centrale, nous serons attendus à Houston pour une confrontation avec le Dynamo. Le fait de disputer seulement deux matchs au lieu de trois sur cette courte période va nécessairement aider les troupes à se présenter sur le terrain dans une forme optimale pour ce qui, disons-le, doit être perçu comme le match le plus important de l’histoire du club!
Ils voudront nous déstabiliser
Ce sera la première fois que je foule une pelouse du Costa Rica dans le cadre d’un match, mais j’ai ma petite idée du type d’ambiance qui pourrait régner mardi. Si je m’inspire de mon expérience en contexte de CONCACAF, je sais pertinemment que ces équipes d’Amérique centrale et leur bassin de partisans trouvent des façons rusées mais légales de te compliquer la vie. Tous les moyens sont valables pour intimider ou créer des distractions qui leur font sentir qu’ils en retirent un avantage. Et ça ne s’arrête pas seulement à un stade bruyant et rempli à pleine capacité… Ça peut même carrément se traduire en agressivité sous forme verbale.
J’ai un souvenir bien précis en tête, celui de mon passage au Panama avec l’équipe nationale canadienne. Les partisans du clan rival ne s’étaient aucunement gênés pour venir faire la fête directement devant notre hôtel jusqu’aux petites heures du matin pour nuire à notre sommeil et se donner un « edge », si je peux m’exprimer dire ainsi. Bref, je n’affirme pas que c’est spécifiquement ce qui nous attend, mais il est essentiel de comprendre qu’ils vont tout mettre en œuvre pour nous déstabiliser, surtout qu’ils ont un fossé à combler et non l’inverse.
Par ailleurs, et c’est une réalité qu’on a observé face à Pachuca en quarts de finale, l’arbitrage de la CONCACAF comporte son lot de différences avec celui auquel chacun de nous est habitué en MLS. Le dosage dans la robustesse pourrait s’avérer une facette décisive dans le résultat de ce match. Notre réaction aux décisions appelées sera tout aussi déterminante. En perdant notre calme, on ne ferait que mettre les officiels contre nous, et ce n’est certainement pas une stratégie gagnante.
La préparation pour ce duel retour a été agrémentée de quelques séances de visionnement vidéo. Ce serait de mentir de prétendre que nous ne sommes pas au courant qu’Alajuelense a réussi à marquer cinq fois sur sa propre pelouse contre D.C. United lors de la phase précédente. Sauf qu’on ne s’en formalise pas le moindrement. La « règle de trois » ne s’applique pas, et nous formons l’Impact de Montréal, une équipe capable de mettre à profit ses forces et d’exploiter les faiblesses de son adversaire.
On s’attend à affronter une équipe qui poussera fort afin de provoquer des choses – le contraire serait franchement étonnant – et nous pensons avoir ébauché un plan de match fait sur mesure pour contrer leurs attaques. Absorber la pression, bien négocier la tempête : ce sont certains des mots-clés que chacun de nous doit retenir, et plus la rencontre va avancer et que le pointage de 0-0 perdurera, le mieux nous nous en porterons. Et à travers cela, si on se voit présenter à nous l’opportunité d’aller marquer, notre tâche n’en sera que facilitée.
À nous maintenant de livrer la marchandise. Nous sommes prêts à relever le défi!
Cameron devra être patient
Nous avons appris jeudi matin que l’opération de Cameron Porter servant à réparer une déchirure ligamentaire au genou avait été un succès. Le jeune homme a devant lui une période prolongée d’inactivité, mais à travers ce malheur, s’il peut identifier un aspect positif, c’est que les prochains mois lui permettront de passer du temps sur les bancs d’école, le tout en espérant nous revenir en pleine forme. Son ascension rapide jusqu’aux rangs professionnels l’avait empêché de terminer ses études, donc peut-être pourra-t-il graduer prochainement.
On verra bien si Cameron demeurera pas très loin, dans l’entourage de l’équipe. Pour notre part, nous avons appris à connaître un athlète sympathique qui a gravé son nom dans l’histoire de la concession. Sa présence est appréciée de tous, et je ne serais pas étonné qu’il soit dans les parages, particulièrement si on se qualifie pour la finale de la Ligue des champions, mais d’un autre côté, lors d’une épreuve aussi malheureuse, je ne le blâmerais pas de vouloir prendre un peu de recul. Je lui souhaite bon courage dans sa rééducation!
* Propos recueillis par Maxime Desroches