Alors là, ça ne va pas. Il n’a pas fallu attendre bien longtemps après le coup d’envoi pour avoir une confirmation que l’Impact va de travers depuis environ un mois. Incapable de neutraliser Kei Kamara ou de présenter une sorte de résistance en milieu de terrain, le onze montréalais s’est encore fait servir une leçon au Stade Saputo. Du coup, l’Impact met en danger sa participation aux séries de fin de saison.

On aura beau passer au peigne fin les statistiques de la rencontre, les nombreuses occasions ratées par les Montréalais et un pourcentage de possession supérieur au Revolution masquent le fait que l’adversaire est celui qui a dominé la rencontre. Devant une défense où les erreurs individuelles s’accumulent dramatiquement ces derniers temps, les deux milieux défensifs n’ont tout simplement pas su où donner de la tête face au quatre joueurs déployés en losange par la Nouvelle-Angleterre.

Mais la responsabilité de l’échec est encore une affaire collective, car on a vite fait de constater que dans la ligne d’en avant, l’effort et la volonté de défendre ne semblent tout simplement pas là, du moins, pas au Stade Saputo. Ni Piatti, ni Shipp, ni Ontivero n’ont montré un intérêt à se replier ou encore à coulisser vers l’intérieur pour appuyer leurs coéquipiers et décourager les Oyongo, Bernardello et compagnie de quitter leur position trop tôt. Ergo, l’effet domino…

Quant à Drogba, il a beau poser les gestes les plus concrets pour permettre aux siens de menacer le but adverse, son effort intermittent a parfois pour effet de décourager une équipe n’ayant pas assez de maîtrise pour attaquer quand il « sent » le coup à jouer ou y renoncer quand ce n’est pas le temps.

Impact 1 - Revolution 3

Au-delà des sensations, l’Impact est en réelle difficulté. Devant autant de doutes, il faudra faire preuve de plus d’humilité sur le terrain pour se sortir de cette situation.

Voici le bulletin des joueurs.

Impact de Montréal vs Revolution Nouvelle-Angleterre
17 septembre 2016

Evan Bush : 4/10 Il s’en trouvera toujours pour lui reprocher de ne pas faire le gros arrêt… Or, il aurait fallu qu’il en fasse cinq ou six (il en réussit la moitié) pour masquer les lacunes d’une équipe complètement désorganisée devant lui. Du reste, une autre sortie mal calculée ouvre la porte au troisième but accordé.

Kamara, 25 secondes, bingo!

Donny Toia : 5/10 Pas en mesure de gêner Kamara sur le premier but. Hormis une percée venue de nulle part en attaque, il n’apporte pas assez en relance vers l’avant et n’a aucune chimie avec Ontivero. Remplacé pour qu’on mette Camara à sa place.

Hassoun Camara : 5,5/10 Considéré à juste titre comme meilleur des siens dans le jeu aérien, il n’arrive pas à neutraliser Kamara. Auteur de quelques tentatives qui avortent sur le but de Knighton 

Laurent Ciman : 4,5/10 Impuissant face aux vagues offensives des Revs. Il est visiblement irrité par le manque de cohésion défensive en milieu de terrain. Or, son rendement personnel est lui aussi inférieur à ses propres standards.

Les Revs s'amusent!

Ambroise Oyongo : 4/10 La première minute de jeu résume bien sa soirée : il passe à côté du match tout autant que d’Agudelo. Tactiquement, il hésite trop entre la couverture des courses de l’attaquant dans son dos et le pressing plus haut sur le milieu de terrain excentré. Du coup, il est inefficace de part et d’autre.

Hernan Bernardello : 6/10 On aime le coeur mis à l’ouvrage. Mais sa volonté de couvrir plus de terrain qu’il ne devrait le faire normalement est un autre signal que le plan défensif n’est pas clair ou encore respecté. Plusieurs bonnes actions, mais il est difficile de qualifier le tout de satisfaisant dans un contexte collectif.

Marco Donadel : 5/10 Trop approximatif défensivement et moins efficace que Bernardello dans les duels au milieu. N’arrive pas à dicter le rythme en possession. Peu de passes réussies vers l’avant, et peu de longs ballons et centres intéressants 

Cette fois, Drogba ne rate pas!

Lucas Ontivero : 4/10 Décevant à nouveau. Vu des tribunes, il dégage une énergie négative. Effort inexistant sur le plan défensif. À l’autre bout du terrain, une brève action intéressante ne peut faire oublier qu’il fonce beaucoup trop souvent dans des culs-de-sac la tête baissée.

Harrison Shipp : 5/10 En faisant un effort, on peut retenir quelques bonnes passes vers l’avant, voire une ou deux occasions. Or, la première impression reste que ce n’était pas très convaincant: un joueur qui se met au service de Piatti et Drogba en oubliant presque entièrement ses propres instincts.

Ignacio Piatti : 4,5/10 Le gaucho a égaré son « mojo ». Rate deux occasions nettes de ramener son équipe dans le match, dont une à la 56e quand c’est 2-1. Conscient de la situation précaire dans laquelle se retrouve l’Impact, il a le mauvais réflexe de vouloir en faire trop.

Didier Drogba : 6/10 Rallume une lueur d’espoir avec son but. Offre également de belles occasions à Piatti. Il reste qu’il rate plusieurs passes ou contrôles de ballon qui empêchent l’Impact de mieux peser sur la défense adverse.

REMPLAÇANTS

Effondrement chez l’Impact

Victor Cabrera : 6/10 Entre en défense centrale pour qu’on puisse déployer Camara sur le flanc. Ne peut ralentir le Revolution dans son élan bien qu’il effectue un arrêt spectaculaire sur la ligne de but avant que l’adversaire ne fasse 3 à 1.

Matteo Mancosu : 5/10 Pas de réussite dans ce match. En 30 minutes et des poussières, il obtient un seul tir au but (durant les arrêts de jeu) lequel est contré par l’adversaire.

Dominic Oduro : 5/10 N’arrive pas vraiment à profiter des espaces béants lors de son entrée. Sans doute déçu de ne pas avoir commencé, mais on croyait néanmoins en obtenir plus de sa part.