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La ville d’Atlanta vibre déjà. C’est parce qu’au bout de seulement deux ans au sein du circuit Garber, ça sent très fort la coupe MLS pour l’équipe de Tata. Véritable success story auquel se raccroche assidument le public de Georgie, Atlanta United a bousculé autant d’adversaires depuis son entrée en MLS que d’idées préconçues sur les chances de succès d’une franchise d’expansion dans le Deep South américain. Samedi soir au stade Mercedes-Benz, c’est en soulevant le trophée Philip-F.-Anschutz qu’on pourrait couronner de réussite le projet.

 

Comment y arriveront-ils?

 

Si Atlanta s’est habitué à porter l’étiquette de favori, c’est en bonne partie parce que ses meilleurs joueurs ont été meilleurs que ceux de l’adversaire tout au long de la saison et des séries. Dans une ligue qui se distingue par sa parité, le cliché n’aura pas menti. La production des joueurs désignés du club de Georgie fut exceptionnelle encore une fois cette année. Le joueur le plus utile à son équipe Josef Martinez aura battu un record avec ses 31 buts tandis que Miguel Almiron se sera chargé de confirmer encore une fois toutes les belles choses qu’on dit de lui depuis son arrivée dans le circuit Garber. Il semble d’ailleurs de plus en plus probable que le milieu de terrain paraguayen disputera samedi son dernier match en MLS avant un transfert vers l’Europe durant l’hiver. En attendant, Almiron demeure une sorte de moteur à explosion qui propulse United vers l’avant.

 

Mais Atlanta ne dépend pas seulement de ses deux vedettes offensives. Si Martinez et Almiron monopolisent l’attention des défenseurs adverses, ce sont des acteurs secondaires comme Julian Gressel et Tito Villalba qui ont souvent pu profiter des brèches créées par les joueurs désignés. À eux deux, Gressel et Villalba représentent une production additionnelle de 11 buts pour Atlanta. On soulignera au passage la qualité de passeur de l’ailier allemand (14 passes décisives en 2018) alors que le rapide Villalba s’est montré particulièrement remuant récemment dans un rôle de remplaçant.

 

Autrement, même si on en parle moins, Atlanta sait défendre aussi. Avec 44 buts accordés cette année, on parle quand même d’une des cinq meilleures équipes à ce chapitre dans le circuit. Pour le club de Georgie, le gardien Brad Guzan représente à lui seul une sorte de forteresse. L’international américain possède un vaste bagage d’expérience et il constitue une police d’assurance robuste contre les infiltrations adverses. Devant lui, Leandro Gonzalez Pirez amène du muscle au centre de la défense tandis que Michael Parkhurst compense avec une dose de sagesse tout en offrant une bonne couverture à ses partenaires malgré une certaine lenteur. Les dernières nouvelles au sujet de l’état de santé de Parkhurst sont d’ailleurs encourageantes, lui qui avait dû céder sa place à Miles Robinson en fin de rencontre contre New York. Même s’il n’était pas à 100 %, le plan de match d’Atlanta sera de faire en sorte que les Timbers ne s’en aperçoivent pas.

 

Quelles sont les chances de Portland?

 

Alors, que faire pour espérer s’en sortir face à une telle machine? À la place de l’entraîneur Giovanni Saverese, on suggère bien humblement de commencer par s’inspirer du match nul disputé entre les deux équipes le 24 juin dernier. À cette occasion, les Timbers avaient su frustrer le duo Almiron-Martinez tout en profitant des espaces laissés vacants par la défense d’Atlanta. Avec un peu plus de réussite ce jour-là, Portland aurait très bien pu soutirer les trois points du stade Mercedes-Benz.

 

Les joueurs à surveiller chez les Timbers sont avant tout les Argentins Diego Valeri et Sebastian Blanco. Le premier agit en tant que moteur offensif depuis maintenant six saisons pour le club de l’Oregon. Auteur de 10 buts et 12 passes décisives en 2018, Valeri mise depuis l’an dernier sur la complicité qu’il a pu développer avec son compatriote Blanco, lequel a lui aussi marqué 10 buts cette année. Si Blanco et Valeri arrivent à produire en finale comme ils l’ont fait lors du tour précédent à Kansas City, les chances des Timbers de l’emporter ne peuvent que s’améliorer.

 

Défensivement, ce sont les milieux de terrain Diego Chara et David Guzman qui auront une grosse partie du boulot à faire pour sécuriser le devant de la charnière centrale. Si Almiron trouve de l’espace pour s’attaquer aux défenseurs des Timbers, c’est que l’organisation de Portland aura fait défaut plus haut sur le terrain, d’autant plus que les arrières centraux auront déjà la lourde tâche de surveiller Josef Martinez d’aussi près que possible. Il sera également primordial pour Savarese d’offrir une forme de couverture à ses défenseurs latéraux (Villafaña à gauche et Powell ou Valentin à droite), que ce soit en demandant à ses ailiers de se replier ou encore en permettant à ses centraux de quitter l’axe quand il le faudra. Dans les deux cas, la rigueur défensive sera de mise pour museler la puissante attaque d’Atlanta.

 

Enfin, Portland n’a peut-être pas une fiche à tout casser sur la route cette année. Or, les Timbers viennent de jouer un vilain tour au Sporting KC en allant l’emporter 3-2 lors du match retour de la Finale d’Association Ouest. Ils avaient aussi réussi à jouer les trouble-fêtes en 2015 alors qu’un but de Diego Valeri dès la première minute de jeu avait mené à une victoire 2-1 contre le Crew de Columbus lors d’une finale de MLS Cup disputée en Ohio. 

 

On se souviendra également qu’un club du Nord-Ouest américain avait surpris le favori au trophée qui jouait chez lui en 2016. En l’occurence, les Sounders de Seattle s’étaient imposés en penalties contre les maillots rouges de Toronto. Si ça, ça ne les inspire pas, aussi bien rester chez soi… Comme quoi, favoris locaux ou pas, on n’est toujours qu’à 90 minutes de l’exploit.

 

Prédiction : victoire d’Atlanta United 4-1