MONTRÉAL – La sortie de Laurent Ciman et celle, beaucoup plus virulente, de sa femme Diana auront finalement forcé l’Impact à réagir.

Le vice-président exécutif de l’équipe, Richard Legendre, a tenu à s’adresser aux médias montréalais mercredi afin de redorer l’image du club, entachée au cours des derniers jours par le mécontentement affiché par son joueur vedette et sa conjointe.

« On a fait ce qu’on pensait qu’on devait faire pour les accompagner, mais on entend bien le cri du cœur des parents et on va redoubler d’ardeur pour essayer de trouver une solution », a assuré M. Legendre.

Samedi dernier, dans une entrevue accordée à notre collègue Patrick Friolet et diffusée sur nos ondes avant la rencontre opposant le onze montréalais au Crew de Columbus, Ciman avait déploré le fait que la direction de l’Impact tardait à respecter les engagements conditionnels à son embauche survenue l’hiver dernier. L’ancien défenseur du Standard de Liège avait accepté de déménager à Montréal afin que sa fille autiste Nina puisse bénéficier de soins qui ne sont pas disponibles en Belgique.

« Ma femme cherche à droite et à gauche et se démène au maximum. J’attends que l’Impact accélère les choses, avait déclaré Ciman. Il y a de la progression, ma fille progresse beaucoup. Ce n’est pas encore optimal, mais l’Impact m’a donné sa parole et je suis sûr qu’il va la respecter. »

Quelques jours plus tard, la conjointe de Ciman en avait ajouté une couche sans prendre la peine de mettre de gants blancs. « On nous avait promis les meilleurs soins, mais le club abandonne Nina », a-t-elle accusé dans les médias belges, précisant que la famille déboursait présentement plus de 4000$ par semaine pour les services médicaux dont a besoin la fille du couple.

« La condition était claire, c'est-à-dire nous aider à bénéficier de l'aide médicale publique. Il n'y avait aucun problème pour le club. C'est écrit noir sur blanc. Il fallait juste la signature de Laurent », ajoute Diana Saiu.

Tout en apportant des bémols aux accusations des Ciman, insistant prudemment pour dire que l’Impact n’avait jamais été complètement inactif dans le dossier, Richard Legendre a expliqué qu’il faudrait plutôt parler d’un écart dans la compréhension des enjeux.

« On a été plusieurs dans le club, depuis plusieurs mois, à essayer de les aider dans leur recherche de ressources dans le système de santé et le système d’éducation. Visiblement, après cinq ou six mois, les parents ne sont pas satisfaits du résultat de ces démarches et on comprend ça, compte tenu de l’enjeu. On sait très bien que ça a été un élément majeur dans la décision de la famille de s’en venir ici. »

« Je ne sais pas si l’entente n’était pas claire, poursuit M. Legendre. Ils avaient des attentes assez précises auxquelles, selon eux, on n’aurait pas répondu. Mais de notre côté, je veux rassurer tout le monde. Comme club, quand on prend l’engagement d’aider et d’accompagner, on le fait. »

Les moyens de pression initiés par les Ciman leur ont permis d’obtenir une rencontre privée avec les hautes instances du club mardi.  

« On a regardé exactement avec eux quelles étaient leurs insatisfactions et on va essayer d’y répondre au cours des prochains jours, des prochaines semaines. C’est trop un enjeu majeur et prioritaire pour qu’on puisse s’arrêter ici », assure M. Legendre.

« Ils ne sont pas contents des résultats, alors peu importe la manière, si nous on pense qu’on a fait ce qu’on devait faire et eux ne sont pas d’accord, au bout du compte, il faut essayer d’améliorer les résultats. Je pense qu’il y a eu du progrès au cours des dernières semaines, mais ce n’est peut-être pas suffisant. »

« Nous avons tous les droits d'être en colère, s’écrie la femme de Ciman dans la suite de l’entrevue mentionnée plus haut. Ils ne respectent pas l'accord. Laurent en a déjà parlé à plusieurs reprises aux dirigeants, mais rien ne bouge. »

Ciman, 29 ans, s’est avéré un ajout capital dans la brigade défensive de l’Impact depuis son passage en MLS. Cette saison, il a pris part à 28 des 29 matchs de l’équipe, toutes compétitions confondues, sa seule absence étant motivée par son rappel par la sélection nationale belge en mars.