L’Impact nous avait annoncé un tango argentin en vue de son match de samedi soir contre le Crew de Columbus. Ce sont les Montréalais qui ont décidé de mener et les visiteurs ont eu eu peine à suivre le rythme.

Un tempo dicté d’entrée de jeu par le bleu-blanc-noir qui a pris les devants dans les dix premières minutes grâce à l’opportunisme de Dominic Oduro et un but d’anthologie de Marco Donadel.

Les troupes de Gregg Berhalter se sont relevées de ce choc initial sans toutefois faire trembler les filets d’Evan Bush. Les partisans ont dû patienter jusqu’à la 80e minute pour voir Oduro compléter un doublé qui scellait finalement l’issue de la rencontre.

Pour marquer

À l’image de son premier match de demi-finale contre Alajuelense en Ligue des Champions, l’Impact est sorti du vestiaire pour faire trembler son adversaire. Tous semblaient avoir la mission de contribuer à l’attaque et accélérer le jeu. Les attaques arrivaient vagues. Ironiquement, Nacho Piatti est moins ressorti de lot qu’à l’habitude. Ce sont plutôt les couloirs qui ont servi de rampe de lancement. Duka et Oduro étaient bien supportés par Toia et Oyongo qui semblaient avoir plus de liberté pour se porter vers l’avant. Ébranlé et étouffé dans sa propre moitié de terrain, le Crew était sans réponse. Un début de match dont les partisans montréalais se sont régalés. Leur équipe était sortie tout en confiance pour offrir un spectacle et marquer… Mission accomplie.

Pour ne pas encaisser

Avec une avance de 2-0, l’objectif a changé. L’Impact était passé en mode gestion. Un rare blanchissage assurerait la victoire. Oyongo et Toia sont restés sur la ligne de défense, alors que Mallace et Donadel étaient plus hésitants à appuyer l’attaque. Une défense beaucoup plus reculée a su tenir le coup, mais Bush a été davantage sollicité qu’il ne l’aurait anticipé en début de rencontre. Le gardien de 29 ans a bien rebondi après une performance décevante une semaine plus tôt. Un superbe arrêt sur une frappe de Tony Tchani lui a d’ailleurs valu une ovation bien méritée. Le onze Montréalais jouait maintenant pour ne pas encaisser et ce que les partisans ont perdu en divertissement, l’équipe a gagné en efficacité.

Y croire

Généralement tributaire des exploits individuels de Ciman en défense ou de Piatti en attaque, l’Impact a démontré lors de la première mi-temps qu’il peut être un tout. « Tout le monde attaque, tout le monde défend », un principe de base du soccer moderne qui peut être si rapidement oublié. Ce fut d’ailleurs le cas lors des 45 minutes où les Montréalais ont tranquillement vu leur groupe scindé en deux. Ceux qui défendent et ceux qui attaquent.

Ce recul défensif après avoir pris les devants si tôt dans la rencontre est compréhensible pour une équipe encore fragile par moments. C’est plutôt l’entame de match qui offre la plus belle leçon à retenir de cette victoire. L’Impact de Montréal a ce qu’il faut pour prendre les choses en charge, dicter le jeu et gagner. Pour atteindre les séries et y avoir un long parcours, il faudra toutefois le faire pendant 90 minutes. S’agit d’y croire et le reste suivra!

Histoire de famille

Un but chaleureux

Comme si marquer un des buts de l’année n’était pas suffisant, Marco Donadel en a ajouté une couche en offrant un beau moment lors de sa célébration où il s’est empressé d’aller embrasser sa fille aux abords du terrain. D’un point de vue personnel, ce fut de longs mois pour l’Italien qui a avoué avoir trouvé l’absence de sa famille difficile à vivre.

Peut-être une petite note à mettre au calepin du club pour son recrutement à l’étranger. Plusieurs joueurs ont maintenant affirmé avoir eu de difficulté à s’acclimater à Montréal en l’absence de leurs proches. Peuvent-ils être mieux encadrés, afin qu’une situation difficile à la maison influence le moins possible leurs performances sur le terrain? Une question intéressante à poser à Adam Braz.