Déplacement capital pour le CF Montréal à Washington
Le match entre le D.C. United et le CF Montréal est présenté sur les ondes de RDS et au RDS.ca, samedi soir, dès 19 heures
C'est à Washington D.C. que le CF Montréal reprendra l'action ce samedi. Deux semaines ont passées depuis l'écroulement de fin de rencontre à Chicago. Entre-temps, quatre joueurs canadiens et un Costaricain ont confirmé leur place à la Copa America 2024.
Après le champagne, l'urgence
Avec sa victoire de 2-0 face à Trinité et Tobago, le Canada a complété le Groupe A où il rejoint l'Argentine, le Chili et le Pérou.
Comme me le disait Valerio Gazzola sur les ondes de BPM Sports, le tournoi estival sera une plateforme incomparable en vue de la Coupe du Monde 2026. Il présentera aussi quelques inconvénients pour le CF Montréal.
Les joueurs convoqués par le Canada (ou le Costa Rica dans le cas d'Ariel Lassiter) rateront un minimum de trois matchs (quatre si on les convoque avant le 15 juin).
Tout d'un coup, les sept points récoltés jusqu'ici ne sont plus un luxe. Ils servent de coussin pour affronter un début d'été où Laurent Courtois pourrait être privé de sa colonne vertébrale.
L'absence potentielle de Joel Waterman, Samuel Piette et Mathieu Choinière serait évidemment une énorme perte. C'est toutefois celle de Jonathan Sirois qui m'intrigue le plus.
S'il est sélectionné, c'est Sebastian Breza qui serait appelé en renfort. Dans l'entre-saison, Olivier Renard a fait un intriguant pari en ramenant le gardien québécois dans la Métropole.
D'un point comptable et humain, ce retour fait tout le sens du monde. Sa personnalité semble très appréciée dans le vestiaire et il était peu dispendieux comme option de rechange. Ses qualités balle au pied, quant à elles, permettent-elles de soutenir le projet de jeu de Courtois en l'absence du gardien no.1?
Si c'est le cas, ce sera tout à l'honneur du travail fait par Breza à l'entraînement et de la foi que Renard a eu en lui.
D'ici là, l'urgence de récolter des points se fera sentir pour mieux respirer au moment de voir les internationaux quitter.
Défi pour un patron
Joel Waterman a retrouvé deux anciens coéquipiers face à Trinité et Tobago. Alors qu'Alistair Johnston était sur sa droite et Kamal Miller sur sa gauche.
Le défenseur montréalais fait maintenant face à son plus imposant défi de la saison jusqu'ici. Christian Benteke, est un des attaquants les plus difficiles à contenir en MLS. Il a les aptitudes physiques pour gagner tous ses duels et la qualité technique pour enchainer avec le ballon.
C'est comme si Mike Tyson envoyait des jabs du gauche en peignant un magnifique tableau de la main droite.
Le marquage sera évidemment important, mais le travail en amont le sera encore plus. C'est à la source qu'il faudra empêcher l'approvisionnement. Le DC United est 5e en MLS pour le nombre de centres dans la surface. Si elle ne limite pas l'adverse à ce chapitre, la défense montréalaise pourrait trouver la soirée longue au Audi Field.
Bataille des latéraux
Pour ceux qui aiment analyser les échanges, le match de ce weekend sera fascinant.
Dans l'entre-saison, Olivier Renard a dû se poser la question suivante : « Voudra-t-on exercer l'option d'Aaron Herrera à la fin de la saison 2024? ». Un mélange de performances et de clauses contractuelles a fait pencher le CF Montréal vers la négative.
On a donc choisi d'échanger Herrera au DC United en échange de Ruan et un montant additionnel de 500,000$ en argent d'allocation. Une somme qui a permis la venue de Raheem Edwards peu de temps après.
Certes moins sexy que la mise sous contrat de Josef Martinez, cette transaction pourrait très bien s'avérer plus importante que la venue de Vénézuélien. Après 4 matchs, Ruan et Herrera ont deux passes décisives chacun. C'est autant qu'Herrera a récolté sur toute la saison dernière.
Le déplacement à Washington est une belle opportunité de voir si XI Montréalais a bel et bien « gagné » cet échange.
Semaine historique
Pour citer Didier Drogba, lors de son passage avec l'Impact : « Dans le foot, on ne sait jamais ce qui peut se passer. »
Le futur de Mauro à la barre de l'équipe nationale reste incertain, mais sa famille vient de vivre une semaine historique. Après avoir mené le Canada à la Copa America, Mauro a vu son fils Alessandro signer son premier contrat professionnel avec le club dont il a été le capitaine et l'entraîneur.
Cet hiver, j'ai demandé à Gabriel Gervais s'il avait le sentiment de voir une boucle se boucler avec la présence du fils de son ancien coéquipier au camp d'entraînement. « La boucle serait bouclée s'il portait le no.20 de Mauro », avait-il répondu en blaguant à moitié. Le seul numéro retiré dans l'histoire du club
Maintenant que Mauro est sur le Mur de la renommée, ce serait en effet une magnifique histoire de voir un autre Biello continuer d'écrire l'histoire du no.20 à Montréal.
Chaque chose en son temps.