MONTRÉAL - Tout compte fait, la vue est agréable d’où se dresse Mauro Biello.

Devant lui, l’entraîneur de l’Impact observe le classement de l’Association Est et constate que son équipe, malgré toute l’imperfection de ses récentes performances, occupe une position enviable parmi la compétition. À l’approche du point médian de la saison, elle n’est qu’à trois points de la première place avec deux matchs en main sur les adversaires qu’elle pourchasse.

À sa droite, il voit une infirmerie se vider et, conséquemment, sa banque d’options engraisser. Le retour au jeu imminent du défenseur Donny Toia lui procure une roue de secours de luxe sur les flancs. Au milieu, l’aboutissement de la longue guérison de Calum Mallace lui offre une alternative qui semble lui plaire – Biello a encore pris quelques secondes pour justifier sa décision de faire entrer le rouquin à la place de Patrice Bernier à l’heure de jeu samedi contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre – et Marco Donadel sera bientôt à sa disposition. À l’attaque, il n’y a que l’énigmatique Didier Drogba qui demeure une valeur incertaine de semaine en semaine.

Puis à gauche, il y a Adam Braz et Nick De Santis qui ne sont jamais trop loin. Au cours du prochain mois plus qu’à n’importe quel autre moment dans la saison, Biello voudra garder les canaux de communication ouverts avec ses deux complices, qui possèdent présentement les moyens pour lui fournir de précieux renforts.

La journée de lundi marquait l’ouverture de la deuxième fenêtre de transferts dans la MLS. Jusqu’au 3 août, les équipes du circuit Garber sont en droit de transiger entre elles ou d’acquérir les services d’un joueur évoluant à l’étranger. Il s’agit de la dernière occasion de garnir l’effectif avant l’amorce de la dernière étape menant aux séries éliminatoires.

Dans sa jeune histoire, l’Impact n’a pas hésité à explorer cette avenue pour tenter d’améliorer son sort. À pareille date l’an dernier, il a frappé le plus grand coup de son histoire en concluant un marché avec le Fire de Chicago pour mettre la main sur Didier Drogba. L’année précédente, c’est Ignacio Piatti qui débarquait à Montréal à la mi-saison.

Mais le Bleu-blanc-noir n’a pas frappé que des circuits. En 2013, le milieu de terrain argentin Hernan Bernardello, deuxième joueur désigné de l’histoire du club, n’a jamais pu remplir les promesses faites en son nom après son arrivée au zénith de l’été. Un an plus tard, il n’était qu’un souvenir.

Les décideurs de l’Impact appuieront-ils sur la gâchette cette année? Avant que le moulin à rumeurs ne crache ses premiers noms, Biello s’est contenté de dire qu’il y avait « toujours des discussions pour voir comment on peut améliorer l’équipe » et que le personnel technique allait « prendre son temps pour analyser tous les éléments ».

Si on ignore l’identité des joueurs – si joueurs il y a – qui sont dans la mire de l’Impact, rien n’empêche de spéculer sur les besoins que le club pourrait chercher à combler. Si un défenseur supplémentaire n’était certainement pas un luxe et qu’on ne peut jamais avoir trop de joueurs capables de trouver le fond du filet, il apparaît évident que les plus grosses lacunes de l’effectif montréalais se trouvent entre les deux. Depuis le début de la saison, les observateurs de toutes les tribunes décrient l’absence d’un énergique milieu de terrain dont la contribution contribuerait à colmater la ligne arrière tout en favorisant la relance vers l’avant.

« Le caractère de Ciman va faire du bien »

« On regarde toutes nos lignes – défensive, milieu de terrain, offensive, répond Biello quand on lui demande de décrire le profil qui se trouve au sommet de sa liste de souhaits. Si on peut ajouter et aider dans ces départements, on va le faire, mais à la fin, ce n’est pas toujours facile. […] C’est un grand travail. Il ne suffit pas d’ouvrir l’internet ou de prendre le téléphone et dire "Je veux ce gars-là". Il faut être prêt à bien analyser pour prendre les bonnes décisions. »

À Montréal, plusieurs sont d’avis que l’Impact doit miser gros pour l’automne qui vient. Drogba, qui tarde d’ailleurs à afficher la même forme qu’à son arrivée l’été dernier, n’est qu’un joueur de location dont la date de remise approche rapidement, et le retour de Piatti en 2017 n’est pas garanti. Leurs coéquipiers seront les derniers à militer publiquement pour un peu d’aide, mais certains souhaitent probablement que les patrons soient proactifs dans leur quête de sang neuf.

« Ce n’est pas à moi de prendre cette décision, évite habilement Evan Bush. Je ne peux que me soucier des joueurs qui sont devant moi quand le match commence, mais je pense qu’on forme une équipe capable de gagner le championnat, je le crois vraiment. C’est évident qu’il y a encore quelques petits pépins à régler, mais au bout du compte, je crois que les morceaux sont là. Et si jamais le club juge préférable d’en ajouter un ou deux, je suis sûr que ce sera avec la conviction qu’ils pourront nous aider dans l’immédiat. »

Un ajout à l’interne

Qu’il décide ou non de bouger, l’Impact pourrait compter sur un « nouveau » visage lorsque la fenêtre de transferts se refermera au début du mois d’août. Opéré au genou droit à la fin de la saison 2015, Andrés Romero est de plus en plus actif dans les entraînements de l’équipe et bien qu’il soit encore trop tôt pour spéculer sur une date de retour, son nom commence à refaire surface dans l’entourage de l’équipe.

Lundi, l’Argentin a travaillé avec Marco Donadel en compagnie du préparateur Yannick Girard.

« Il y a certaines choses qu’il peut faire sans douleur. Il y a encore certains mouvements qui le gênent un peu, mais ça va mieux, a rassuré Biello. Pour l’instant, c’est encore du travail statique et du renforcement. Quand tu vas le voir faire des courses, ça voudra dire qu’il sera plus près d’un retour. »

Romero avait subi une déchirure du ligament croisé antérieur le 10 octobre contre les Rapids du Colorado. Il n’était toutefois toujours pas passé sous le bistouri lors du bilan de fin de saison de l’Impact en novembre. Il a donc complété sept mois d’une convalescence qui était originalement prévue pour une durée de six à neuf mois.

Pour expliquer le flou entourant la progression de son ailier, Biello a comparé sa situation avec celle qu’avait traversée l’ancien défenseur de l’Impact Nelson Rivas. Voilà qui n’est pas nécessairement encourageant pour ceux qui s’ennuient de Romero…

« Les choses comme ça, ça peut changer vite, rassure toutefois le coach. D’une semaine à l’autre, s’il passe le test de courses sans douleur, le test de contact sans douleur, le test de frappe sans douleur… À partir de là, on se dit qu’on peut augmenter le travail et pousser un peu plus. »