MONTRÉAL – Boute-en-train durant l’échauffement, travailleur acharné pendant les exercices, Laurent Ciman était de retour, fidèle à lui-même, parmi ses coéquipiers montréalais lundi.

Mais avant de tourner définitivement la page sur sa récente participation à l'Euro, qui s’est conclue vendredi dernier avec la défaite de la Belgique face au pays de Galles en quarts de finale, le défenseur a poliment envoyé ses dernières flèches en direction du sélectionneur belge Marc Wilmots.

Laurent CIman« C’est sûr que mon temps de jeu a été limité, a répondu Ciman après avoir déclaré d’entrée de jeu qu’il ne retirait « que du bénéfice » de son expérience. Je ne sais pas plus que vous pourquoi, mais ça fait partie du football et des choix de l’entraîneur. On ne va pas revenir là-dessus. J’ai pris du plaisir, j’ai joué avec mes amis, avec mes potes. »

Appelé en sélection à la fin mai, Ciman a confirmé sa place dans le groupe des 23 joueurs de la Belgique grâce à de solides prestations en matchs préparatoires. Mais après l’avoir titularisé come latéral droit en lever de rideau de l’Euro face à l’Italie, Wilmots l’a laissé de côté au profit du jeune Thomas Meunier.

L’exclusion de Thomas Vermaelen pour le match sans lendemain contre le pays de Galles a ouvert la porte à un retour de Ciman en défense centrale, mais le sélectionneur a plutôt placé sa confiance sur les épaules du jeune de 21 ans Jason Denayer.

« C’est clair que j’avais envie de jouer ce dernier match, surtout que c’était ma position de prédilection, ne cache pas le Général de l’Impact. L’entraîneur devait faire un choix entre la jeunesse et l’expérience et malheureusement, je ne sais pas pour quelle raison, ça n’a pas penché en ma faveur. Peut-être qu’on ne savait pas que je jouais à ce poste depuis un certain temps. Va savoir pourquoi! »

« Le caractère de Ciman va faire du bien »

Malgré cette petite amertume, Ciman, qui avait aussi vécu la folie du Mondial en 2014 au Brésil, dit revenir grandi de cette autre virée sur la scène internationale.

« J’ai encore pris de l’expérience. J’ai quand même joué contre l’Italie avec des joueurs extraordinaires et un grand entraîneur. J’ai fait le tour de la France, j’ai vu tous les nouveaux stades. Un Euro, c’est quand même quelque chose d’exceptionnel. J’ai eu la chance de faire partie des 23 et j’en suis très fier. Ça ne s’est pas passé comme je l’aurais voulu, mais ça c’est le football. […] Par rapport à moi-même, j’aurais voulu en faire plus pour aider cette équipe. »

Rentré à Montréal samedi après-midi, Ciman sera en mesure d'effectuer un retour au jeu en MLS samedi alors que l'Impact sera en visite à Salt Lake City. Mais déjà, sa présence se fait sentir dans l’entourage du club. Dès son arrivée sur la surface d’entraînement, lundi, c’est avec lui qu’Ignacio Piatti et Didier Drogba, les autres leaders de l’équipe, ont échangé les premières accolades et les premiers ballons.

« Il amène une énergie indéniable dans le vestiaire, a remarqué le gardien Evan Bush. Des gars comme lui, ça en prend pour réveiller ceux qui auraient encore la tête sur l’oreiller en arrivant ici le matin. Et sur le terrain, évidemment, on sait tous ce qu’il apporte. C’est super de le revoir parmi nous. »

« On voit tout de suite cet esprit, cet enthousiasme qu’il amène au groupe, ajoute l’entraîneur Mauro Biello. C’est important. C’est un compétiteur, mais en même temps il est capable de détendre certaines situations avec son charisme. »

Le retour du Général Ciman

Pendant qu’il avait les pieds sur un autre continent, Ciman assure qu’il a gardé un oeil sur les performances de l’Impact. Le onze montréalais a su conserver une fiche de 2-0-2 en MLS pendant son absence, mais a concédé au moins deux buts à trois reprises durant cette période. Il a aussi été éliminé du Championnat canadien par le Toronto FC. Nul doute que la présence réconfortante du charismatique Belge sera la bienvenue.

« Je suis un chien. J’ai envie de monter sur le terrain, de jouer au football, de faire des matchs. Samedi, je vais être motivé et je vais motiver l’équipe pour ramener quelque chose de là-bas. »

La défensive affiche complet

Ciman n’est pas le seul défenseur de l’Impact qui est apte à un retour au jeu. Donny Toia, qui a raté les dix derniers matchs de l’équipe, est finalement débarrassé de la blessure aux muscles ischio-jambiers qui l’incommodait depuis la mi-avril.

Toutefois, contrairement à Ciman, le jeune Américain pourrait devoir ronger son frein avant de retrouver sa place dans la formation partante. Le bon travail de Hassoun Camara et Ambroise Oyongo sur les flancs en son absence procure à Biello la flexibilité nécessaire pour peser patiemment le pour et le contre de ses décisions.

« Si les latéraux vont bien, c’est sûr que Donny va continuer à travailler fort et attendre son moment, a clarifié Biello. Mais en même temps, j’ai maintenant des options. Les partants doivent travailler fort à l’entraînement, pousser et tout donner, parce qu’il y a des gars qui sont prêts à revenir et qui ont très bien fait dans le passé. »

Biello a laissé entendre que Toia sera du prochain voyage dans l’ouest et qu’il pourrait être envoyé dans la mêlée mercredi prochain contre les Timbers à Portland.

Oyongo, qui a disputé un fort match en fin de semaine dernière contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, a profité d’un congé d’entraînement lundi. Biello le dit toujours ennuyé par une blessure à un talon qui avait également diminué sa charge de travail la semaine dernière.

Lucas Ontivero était l’autre absent de marque lors du retour au boulot. L’Argentin est malade et est tenu à l’écart pour éviter qu’il contamine le reste du groupe.

Quant à Marco Donadel, qui se remet d’une entorse à la cheville droite, il a passé la matinée à suer avec Andrés Romero au son des consignes du préparateur physique Yannick Girard.