MONTRÉAL – Un jeune écolier humble, très travaillant et probablement plus que la moyenne de son groupe d’âge. La savoureuse comparaison vient de Hassoun Camara. Cette image lui est venue en tête quand il a vu Michael Salazar, droit devant lui dans le vestiaire, prêt à quitter le Stade Saputo avec le sourire au visage et son sac d’école rouge éclatant au dos.

Salazar, le héros de la précieuse victoire soutirée par l’Impact contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, reçoit toujours des fleurs pour son ardeur au travail. Ceci dit, Camara pousse le compliment plus loin.

Salazar réduit l'écart

« C’est son envie d’apprendre et j’insiste beaucoup là-dessus parce qu'aujourd'hui, les jeunes parviennent à obtenir des choses beaucoup plus vite qu’avant. Ils célèbrent beaucoup, mais ils oublient parfois de travailler à la hauteur de ces célébrations », a fait remarquer le défenseur qui a effectué la passe décisive sur le deuxième but de Salazar. 

« C’est ce qu’on attend de nos jeunes. Quand ils ont la chance de jouer, ils doivent démontrer tout leur potentiel. C’est magnifique de voir ça. Salazar est très humble, il a soif d’apprendre », a également vanté Camara. 

Impliqué à tous les instants et dans plusieurs phases du jeu, Salazar s’est attiré des louanges de Mauro Biello et de tous ses coéquipiers pour sa détermination. 

« C’est un jeune qui travaille très fort, il est capable de bien lire les situations et particulièrement devant le filet, il se place toujours en bonne position. Oui, il a compté deux buts, mais son travail sur le terrain lui procure sa réussite. C’est un bon exemple pour mes joueurs et pour les jeunes », a relevé Biello. 

Aucun doute, Salazar était fier d’entendre que Biello avait louangé son ardeur sur le gazon. 

« Absolument, il insiste sur le travail tous les jours à l’entraînement », a réagi le prometteur joueur originaire du Belize. 

Impact 3 - Revolution 2

Tout comme Camara, Patrice Bernier a utilisé une référence intéressante pour décrire la contribution de l’attaquant de 23 ans. 

« Pour ce match, on avait plus besoin d’une performance de cols bleus que d’artistes et il a aidé dans ce sens », a souligné le capitaine. « Il est impliqué et ça remonte aussi loin qu’à la présaison. Il sent les coups et il se donne en plus comme mandat de s’impliquer défensivement. »

Outre ces qualités, Salazar semble posséder un petit don pour contribuer à chacune des occasions qui lui sont offertes. Il explique son succès actuel de cette manière. 

« Je suis un joueur qui procure de l’énergie, je travaille toujours fort. Même si tu n’as pas le plus grand talent au monde, si tu agis de la sorte, de belles choses peuvent survenir et c’est un bel exemple avec ce match », a admis Salazar avec humilité. 

On aurait cru voir Didier Drogba

Bien sûr, Salazar ne possède pas tous les outils qui ont forgé la renommée mondiale de Didier Drogba. Par contre, si on laissait aller notre imagination, on pouvait voir un fier prétendant à la relève de la vedette ivoirienne. 

Une belle remontée, mais surtout 3 points

Sur ses deux buts contre le Revolution, Salazar a reproduit des scènes typiques de Drogba depuis qu’il a fait le saut en Amérique du Nord. 

« J’avais l’impression de voir Didier comme sur certains de ses buts marqués ici dans le passé. Il y a des similitudes à voir et ce n’est pas un hasard », a noté Camara. 

« Didier l’a pris sous son aile, il reste avec lui après les entraînements et il lui demande des conseils. Il est récompensé pour ses efforts et je ne suis pas surpris parce qu’il est dans la bonne voie depuis le début », a poursuivi le défenseur d’expérience. 

Salazar n’aurait pas pu entendre une plus belle musique à ses oreilles. 

« J’admire Didier depuis l’époque où j’étais un petit garçon. Il m’enseigne des choses tous les jours et il me répète de saisir mes chances quand elles viennent. J’ai pu être titulaire et j’ai su en profiter », a commenté Salazar avec reconnaissance. 

Fait à noter, le numéro 19 de l’Impact a su à la dernière minute qu’il serait envoyé dans la mêlée pour le lancement de cette partie. 

Biello a donc pris le temps de s’adresser à Salazar pour lui rappeler quelques informations afin de combler l’absence de Drogba. 

« Je lui ai dit : "Pas de pression!" », a rigolé Biello. 

« Pour lui, c’était à propos de bien comprendre ses responsabilités défensives et de s’exprimer offensivement. Il a l’instinct pour se rendre et se placer dans la surface, il a marqué des buts en présaison, à l’entraînement, et je suis content qu’il ait pu compter dans ce match », a détaillé l’entraîneur. 

Déçu, Bernier pense quand même à l’équipe

Patrice Bernier l’admet, il était insatisfait de devoir quitter la rencontre dès la 60e minute au profit de Calum Mallace. À son avis, il aurait pu contribuer à exercer un meilleur contrôle du ballon et limiter les menaces adverses. 

« Je n’étais pas du tout mécontent de ma performance. C’est plus que je ne m’attendais pas à sortir surtout que les fins de match sont ma spécialité avec mon expérience. Je sens que je peux aider, mais on a gagné et c’est le plus important », a commenté Bernier. 

Conscient de la situation, Biello a justifié son choix de cette façon. 

« Je voulais faire un changement au niveau tactique. Mallace est parvenu à dégager cinq ballons de la surface et il procure cette énergie de regagner des ballons. En première demie, on n’a pas fait un bon travail dans les duels (27,5 %) », a argué Biello.