Chacun des joueurs a appris le départ de Frank Klopas de façon différente. J'ai appris la nouvelle par le truchement des médias un peu comme tout le monde, car l'équipe n'a pas informé les joueurs avant de communiquer la nouvelle au public dans la nuit de samedi à dimanche.

Personne ne peut prédire qu'un entraîneur sera mis dehors, mais c'est arrivé. Comme athlète, il faut se rendre compte qu'il faut aussi changer les choses parce que nous ne sommes pas là où nous souhaiterions être.

Je ne peux pas dire qu'un mouvement de panique s'est emparé de l'Impact. Nous sommes septièmes au classement et notre objectif est de participer aux séries. Comme joueur, on regarde les choses un match à la fois alors que la direction regarde les choses dans son ensemble. C'est elle qui a décidé que le changement d'entraîneur était nécessaire pour atteindre l'objectif fixé.

On ne gagnait pas de façon régulière depuis un certain temps et le doute s’était 'installé. La confiance n'est donc pas au même niveau qu'en juin et en juillet. Mauro va essayer de raviver cet état d'esprit et il n'y a pas meilleure façon de le faire que de gagner en fin de semaine à la maison contre Chicago.

Je sais que je me suis retrouvé sur la sellette récemment en raison de mon utilisation. Je n'aime pas parler de moi-même, mais il est évident que le départ de Frank amène un nouvel état d'esprit au sein de l'équipe. Ce sera sans doute un état d'esprit qui sera redynamisé avec l'arrivée de Mauro Biello à la barre du club. Mais ce vent de renouveau n'est pas que pour Patrice Bernier, mais bien pour tous les joueurs qui sentent une nouvelle dynamique et qui seront observés par de nouveaux yeux.

Il est vrai que je connais Mauro depuis longtemps, mais il arrive dans une situation précaire et ça ne veut pas dire que ça m'assure que je vais jouer plus pour autant. Il y a toutefois peut-être plus de possibilités, car mon travail sera analysé par quelqu'un qui me connaît depuis des années. C'est lui qui est l'entraîneur et c'est lui qui doit prendre les décisions. Nos liens d'amitié remontent avant notre relation joueur/entraîneur, mais il est l'entraîneur et nous sommes tous dans un business où nous sommes tous des employés. La mission de Mauro est de guider le club aux séries et depuis quatre ans, nous agissons comme des professionnels. Il ne faut pas que les gens se fassent des idées en raison de notre proximité et il a de plus grandes décisions à prendre que de se préoccuper uniquement de Patrice Bernier.

Mauro sait qui je suis comme joueur et ce sera à lui à déterminer la meilleure façon de m'utiliser, mais à la fin, il a 28 autres joueurs sous ses ordres comme c'était le cas pour Frank. Son rôle est de remettre le bateau dans la bonne direction.

Je ne veux pas critiquer les choix de stratégie de Frank, ce n'est pas mon rôle et c'est toujours précaire de le faire. Le pilote est responsable d'établir la tactique alors que les joueurs ont pour mandat de l'appliquer à la lettre. La façon que je vois les choses, c'est simplement d'aller de l'avant. Je pense que c'est la meilleure chose à faire pour une équipe qui n'est pas dans sa meilleure phase. On doit se concentrer sur le terrain et appliquer l'approche qui sera préconisée par Mauro.

Lors de notre rencontre avec le nouvel entraîneur, il nous a demandé d'être plus positif pour retrouver notre confiance tout en nous rappelant que nous avons réalisé de belles choses cette saison. Il veut insuffler un vent nouveau chez les troupes et développer un sentiment d'appartenance au club pour augmenter la volonté et la détermination d'avoir du succès individuellement et collectivement.Frank Klopas

Nous avons tenu un premier entraînement mardi et Mauro va chercher à mouler l'équipe à son image. Il a parlé cette semaine de la fierté de porter les couleurs de l'Impact et de développer ce sentiment d'appartenance. J'ai déjà été un joueur étranger en Europe et ce n'est pas nécessairement facile parce que tu n'es pas chez vous et que tu dois gagner ta place. Pour y arriver et devenir un membre important du club, il faut gagner des parties avant tout. Quand tu cumules les succès à un endroit, tu développes un sentiment de fierté, qui créer un esprit de corps avec tes coéquipiers et qui t'incite à aller à la guerre avec eux à chaque match. Quand tu développes l'habitude de gagner à une place, tu veux y rester encore plus pour laisser ta marque dans un club.

Mauro est un gars d'ici comme moi et certains autres. Plusieurs ne sont pas originaires du Québec, mais sont avec l'équipe depuis quelques années comme Evan Bush et Hassoun Camara notamment. Ils veulent gagner à Montréal parce qu'ils ont de bonnes bases ici. Ceux qui évoluent avec l'Académie devaient aussi développer ce sentiment d'appartenance parce qu'ils sont formés par l'Impact, mais il faut gagner pour avoir ce sentiment de fierté. Quand tu gagnes, tout est plus facile et plus beau.

*propos recueillis par Robert Latendresse