L’Impact a trouvé son homme. Pas d’entourloupette, Rémi Garde correspond bel et bien à la description qu’on nous avait donnée lors du bilan de fin d’année. Un entraîneur qui a déjà gagné, et « qui a brillé partout où il est passé », comme l’a affirmé le président Joey Saputo en conférence de presse. L’embauche du Lyonnais étant maintenant confirmée, on peut dire qu’on a déjà réussi à mettre le public en appétit.  

 

Alors, à quoi s’attendre du nouveau technicien montréalais sur le terrain? Il faut mentionner que Garde a surtout joué de prudence lors de sa première apparition devant les médias montréalais. Homme de convictions footballistiques, marquées par son passé à Lyon, il affectionne le jeu offensif à base de possession. « J’ai toujours préféré courir quand mon équipe avait le ballon, plutôt que l’inverse. » Et même si Garde s’est empressé d’ajouter qu’il serait pragmatique dans son approche, il convient de souligner qu’on vient de faire l’acquisition d’un entraîneur dont l’idée première sur le terrain ne se fonde pas sur les moyens de stopper l’adversaire.

 

Il sera donc intéressant de voir de quelle manière Garde arrive à inculquer ses principes offensifs au groupe qu’il pilotera à travers les méandres du circuit Garber. Il est à noter que Garde a insisté sur la valeur du travail à l’entraînement. Grosso modo, l’ex-Lyonnais compte s’appuyer sur celui-ci pour faciliter la tâche de ses joueurs lors des matchs. Or, pour atteindre un quelconque degré de réussite à ce chapitre, encore faut-il que les joueurs aient un bagage technique suffisant et une volonté d’appliquer la philosophie proposée. Pas impossible en MLS, mais un « challenge » de taille pour le nouvel entraîneur français.

 

Les choix de Rémi

 

Alors, qui garde-t-on? Il s’agira du premier chantier auquel le nouvel entraîneur montréalais devra s’attaquer en lien avec son effectif. L’Impact doit rapidement décider du sort de plusieurs éléments ayant fait partie de l’équipe en 2017. Outre les joueurs désignés: Piatti, Dzemaili et quelques autres comme Samuel Piette et Laurent Ciman, rares sont les certitudes quant à la composition du groupe pour l’an prochain. On aura beau avoir une belle recette, tout dépend de la qualité des ingrédients. D’ailleurs, n’est-ce pas la leçon retenue par le chef lyonnais lors de son passage indigeste à Aston Villa?

 

Par le passé, Rémi Garde a démontré un penchant pour un groupe alliant jeunesse et expérience. L’Impact ayant déjà fait de la place à des joueurs locaux comme Jackson-Hamel, Crépeau, Ballou, Choinière et Béland-Goyette, on surveillera attentivement l’ampleur du rôle qu’on leur donnera dorénavant au sein de l’équipe. Pour ce qui est du système de jeu, plutôt que de se fixer sur un schéma particulier - on a tout de même remarqué une alternance entre 4-3-3 et 4-2-3-1 lors de son étape lyonnaise - Garde aura comme priorité de trouver les automatismes qui permettront à son équipe de déséquilibrer. 

 

Voici de quelle manière il décrivait les caractéristiques de son groupe à l’Olympique lyonnais en août 2013. En remplaçant « Yoann » et « Clément » par Nacho et Blerim, on a peut-être là-dedans une idée de ce qu’on souhaitera implanter. D’ailleurs, question de donner à un Argentin les moyens de s’exprimer, Garde a déjà démontré qu’il savait de quelle manière procéder du temps où il dirigeait le buteur Lisandro Lopez.

 

Entourage et langage  

 

Le défi de l’entraîneur ne sera pas seulement d’aider le onze montréalais à garder le ballon. Si le bleu-blanc-noir a connu du succès en jouant la contre-attaque lors des dernières saisons, sa capacité à créer des occasions face à un adversaire bien organisé fut l’une de ses grandes faiblesses. Pour y arriver, Garde devra donc obliger ses joueurs à parler le même langage, en quelque sorte. Mais au-delà de la priorité à accorder au français ou à l’anglais dans le vestiaire, il est surtout question ici d’entente sur le terrain.

 

Pour bien communiquer son message à ses ouailles, Garde aura tout intérêt à s’entourer d’un personnel de soutien comptant une certaine expérience en MLS. Le succès de Tata Martino à

Un grand coup de l'impact de Montréal

Atlanta aurait-il été aussi retentissant sans l’aide de Carlos Bocanegra, le directeur-général du club de Georgie? Là-bas, l’ancien international américain aura permis d’harmoniser la vision de l’entraîneur argentin à la réalité de son nouveau circuit. Pour l’Impact, on spécule déjà sur le rôle que l’on pourrait confier à quelqu’un comme Patrice Bernier, dont le nom a déjà été évoqué lors du point de presse. L’ex-capitaine montréalais constituerait certes un allié d’envergure pour le nouvel entraîneur dans ce nouvel environnement. Bref, un autre dossier à suivre, que celui-là.

 

En attendant les titres, on espère donc voir du beau jeu dans un délai raisonnable au Stade Saputo. L’un ne peut certainement pas nuire à l’autre pour le Bleu-blanc-noir. Question de vous mettre l’eau à la bouche, laissons-nous sur ces faits saillants du titre conquis par Garde avec Lyon en 2012. L’Impact à la sauce lyonnaise, voilà qui n’a rien de franchement déplaisant.