MONTRÉAL – L’Impact a subi l’élimination en demi-finale du Championnat canadien en se contentant d’un match nul de 0-0 lors du match retour de la série qui l’opposait au Toronto FC, mercredi soir devant une foule de 18 964 spectateurs au Stade Saputo.

Le TFC s’est ainsi qualifié pour la finale de la compétition en vertu de la victoire de 4-2 qu’il avait décrochée une semaine plus tôt devant ses partisans. L’Impact avait besoin de gagner par un écart de trois buts ou par le pointage de 3-1 ou 2-0 pour éliminer ses rivaux ontariens pour une quatrième année consécutive.

L’identité de l’autre finaliste a été connue plus tard en soirée alors que les Whitecaps ont réussi à revenir de l'arrière en remportant leur série aller-retour 3-2 (retour 3-0) face au Fury d’Ottawa, qui avait causé la surprise en remportant le premier duel de l’autre demi-finale.

Plutôt que de décrier publiquement l’effort de ses joueurs, l’entraîneur Mauro Biello a préféré saluer la performance de ses rivaux après leur performance sans tache en territoire hostile.

« Ils l’ont mérité. Ils ont joué un bon match aller et un solide match ce soir. On a poussé, on a tout donné, mais on ne pouvait pas trouver les ouvertures. Ils se sont bien défendus. On cherchait ce but qui allait peut-être nous donner ce souffle, mais on n’a pas été capable de le trouver. »

Ontivero perd son sang-froid

« C’est évidemment un résultat décevant, a déploré le gardien Erik Kronberg, qui a enregistré un jeu blanc de cinq arrêts après avoir été transpercé dans le match aller. Un nul n’était pas suffisant, on avait besoin de buts. Mais Toronto a joué intelligemment. Chaque fois que j’avais le ballon et que je levais la tête pour dégager, ils nous attendaient de façon très organisée. Je dois leur lever mon chapeau. »

Biello a opté pour un schéma tactique en 4-4-2, avec les attaquants Drogba et Salazar en pointe, pour amorcer la rencontre. En défensive, l’Impact comptait sur le retour au jeu d’Ambroise Oyongo, revenu d’une assignation en sélection camerounaise, et Victor Cabrera, remis d’une blessure au bas du corps.

Récemment opéré au pouce de la main gauche, Ignacio Piatti n’a pu prendre part au derby. Patrice Bernier, qui avait écopé d’un carton rouge lors du match aller, a quant à lui dû rater le rendez-vous pour purger la suspension inhérente.

Toujours privé des joueurs désignés Jozy Altidore (blessé) et Michael Bradley (sélection), Toronto avait toutefois fait le voyage avec son attaquant étoile Sebastian Giovinco. La Fourmi atomique a fait son entrée dans le match à la 74e minute.

Difficile en attaque

L’effet recherché par la réorganisation de Biello a tardé à se matérialiser, l’absence de Piatti et de Dominic Oduro sur les ailes – le Ghanéen a débuté le match sur le banc - provoquant une carence créative évidente dans la construction vers le tiers offensif.

Le manque d’inspiration et de cohésion des locaux a été franchement flagrant dans les vingt premières minutes du match, Kyle Bekker et Eric Alexander travaillant péniblement sur une île coupée de tout lien avec les autres parties de l’archipel. Et lors des rares incursions montréalaises en territoire torontois, Harry Shipp et Lucas Ontivero se sont avérés d’inadéquates doublures sur les flancs.

« C’est vrai qu’on aurait pu créer plus de chances, être un peu plus dynamique dans le tiers offensif, a concédé Kronberg. Mais je suis satisfait du travail de nos défenseurs. Ils m’ont facilité la tâche ce soir. »

Ce n’est que dans les dix dernières minutes de la première demie que le moteur de l’Impact a commencé à se réchauffer. À la 37e minute, le gardien Clint Irwin a réalisé son premier arrêt du match lorsqu’il a dû plonger à sa gauche pour parer une frappe d’Ontivero.

C'est déjà fini pour l'Impact

L’Impact s’est créé trois corners de suite à la 40e minute. Le dernier a failli être converti par Salazar, dont la vigueur commençait finalement à se faire sentir. L’attaquant recrue est sorti du vestiaire avec la même énergie, ratant une belle chance de marquer dès le début de la deuxième demie.

« Le résultat qu’on avait ramené de Toronto était difficile à surmonter. On a poussé ce soir et je sens que ça aurait pu être une autre histoire si on avait réussi à décrocher ce premier but, mais il n’est jamais venu », regrettait Salazar.

Crampe au cerveau d’Ontivero

Biello a commencé à bouger ses pions juste avant l’heure de jeu, retirant Shipp de l’aile gauche à la faveur d’Oduro. L’idée était bonne, mais son potentiel a été neutralisé par une décision égoïste d’Ontivero, qui a mis son équipe dans le trouble deux minutes plus tard.

Quémandant une faute qui n’a jamais été appelée après s’être laissé choir dans la surface, le bouillant Argentin s’est relevé au son de petits mots doux du milieu torontois Will Johnson. Insulté, Ontivero s’est approché de son interlocuteur et lui a asséné un coup de tête qui a incité l’officiel à lui décerner un carton rouge. L’Impact allait devoir se débrouiller à dix joueurs pour la dernière demi-heure.

À la 67e minute, Biello a mandaté un troisième attaquant, Cameron Porter, pour prendre le poste de Bekker. Aussitôt, Gregg Vanney a répliqué en rappelant le milieu Mo Babouli pour envoyer le défenseur Nick Hagglund dans la mêlée.

Porter et Salazar ont menacé dans le dernier quart d’heure, mais le mur écarlate des visiteurs a su résister.

L’Académicien David Choinière a obtenu, à 19 ans, les premières minutes de sa carrière avec la première équipe. Il a fait son entrée dans la rencontre à la 87e minute à la place d’Ambroise Oyongo.

« C’était super. C’est pour ça que je travaille depuis que je suis tout jeune. D’avoir mes premières minutes, c’est vraiment quelque chose de très cool », a brièvement commenté le prometteur milieu de terrain.