L'Impact a perdu un bon joueur avec le départ de Hernan Bernardello pour le club mexicain Cruz Azul. C'est dommage de le voir partir, mais c'est la business du foot.

Les amateurs n'ont pas eu le temps de le découvrir en raison de la barrière de la langue, mais Hernan possède une très belle personnalité. Dans le vestiaire, il était un vrai clown et sur le terrain, tout le monde connaît ses qualités. Quand on mène une carrière sportive, il faut parfois prendre des décisions et aller où le vent nous mène. C'est ce qui se passe avec Hernan. Je lui souhaite la meilleure des chances.

Je ne peux pas dire que je suis surpris de son départ parce que je ne connais pas la situation contractuelle de chaque joueur. C'est dommage de le voir partir avec tout ce qu'il apportait au club depuis son arrivée. Au niveau technique et au niveau personnel, sa présence va nous manquer.

Les amateurs pourraient trouver étrange de voir un contrat prendre fin au beau milieu d'une saison. Au hockey ou au baseball par exemple, les contrats couvrent une saison complète, mais il faut savoir que les contrats européens commencent le 1er juillet et se terminent au 30 juin parce que les saisons se déroulent de l'automne au printemps. Hernan est arrivé en milieu de saison l'an dernier, ce qui veut dire qu'il a fait une moitié de contrat l'an dernier et il vient de compléter la deuxième moitié de son entente. En MLS toutefois, les contrats s'étendent du 1er janvier au 31 décembre.

Théoriquement, il pourrait jouer encore avec nous parce que son contrat se termine à la fin juin, mais il ne faut pas s'attendre à le revoir avec l'Impact. Question d'assurance, sa nouvelle équipe veut s'assurer qu'il ne subisse pas de blessure.

J'ai apprécié être combiné à Hernan, même si notre connexion a été plus longue à établir parce que nous avons tous les deux subi des blessures qui ont retardé notre association sur le terrain. La même histoire s'est répétée en début de saison, mais dans le dernier mois, on a été combiné sur la pelouse et on sentait dans les derniers matchs qu'on commençait à établir quelque chose d'intéressant. On commençait à mieux se connaître. Nous sommes deux joueurs qui aimons aller chercher le ballon, mais nous sommes différents sur d'autres aspects.

Hernan était ce qu'on qualifie un joueur désigné. Pour les amateurs, ça peut donner l'impression qu'il est un joueur exceptionnel, mais dans les faits, l'expression joueur désigné ne concerne qu'une réalité contractuelle par rapport au plafond salarial de l'équipe. C'est comme si chez le Canadien on affublait un joueur de l'épithète « joueur étoile ». Au soccer, chaque joueur a sa position. On s'attend que l'attaquant marque des buts et que le milieu de terrain fasse circuler le ballon. Hernan était avec nous pour aider le club à contrôler le jeu, ce qui généralement n'amène pas une grande contribution à l'offensive.

À New York par exemple, Rafael Márquez avait aussi été étiqueté « joueur désigné ». Il était un milieu défensif, mais dans la mentalité nord-américaine, on croit que ce type de joueur doit être par-dessus les autres, mais ce n'est pas le cas.

La coupe du monde

Évidemment, tous les joueurs suivent ce qui se passe au Brésil. Lors de la première semaine, nous étions en congé alors on regardait les parties chacun chez soi, mais maintenant, on suit les rencontres dans le vestiaire. La partie du midi, on l'écoute en groupe alors que celle de 15 h, on la voit à moitié. La passion de tout un chacun est palpable et ça nous donne le goût de sauter sur le terrain. Certains joueurs ont bien sûr un attachement tout à fait particulier parce que leur pays participe à la Coupe du monde. Ça amène le dialogue entre les joueurs.

Comme bien des observateurs, j'ai été surpris de voir l'élimination de l'Espagne. C'est un pays qu'on plaçait au sommet de l'échiquier mondial. On croyait que les Espagnols atteindraient au moins la deuxième ronde, mais de là à sortir après deux parties, tout le monde est sous le choc.

L'Espagne a concédé sept buts en deux parties, dont cinq lors de son premier match. Dans les trois compétitions importantes précédentes, les Espagnols n'avaient alloué que six buts. Cette équipe avait tout raflé, mais elle arrive peut-être à la fin d'un cycle et elle pourrait avoir besoin de sang neuf.Patrice Bernier

Mon équipe, c'est le Brésil, qui a une victoire et un match nul. C'est bien parti, mais rien n'est joué. Les Brésiliens ont bien fait, mais ça n'a pas été convaincant.  Au moins le club avance. Ils ont réussi à amasser quatre points jusqu'ici, mais avec la victoire de la Croatie, il y a encore trois équipes pour deux places au second tour dans le groupe A.

J'ai noté que trois des quatre équipes de la CONCACAF ont gagné leur premier match. Personne ne croyait que le Costa Rica allait battre l'Uruguay. Les observateurs s'attendaient à ce que le Costa Rica soit bon dernier derrière l'Italie, l'Angleterre et l'Uruguay. La victoire du Costa Rica contre l'Uruguay a chamboulé l'ordre attendu.

On est moins surpris de voir les États-Unis et le Mexique parmi les équipes de la CONCACAF, mais on ne s’attend pas à grand-chose du Honduras et du Costa Rica.

Je note aussi qu'il y a beaucoup de buts marqués contrairement à la Coupe du monde précédente. Au début du tournoi, il y a eu environ 30 buts en l'espace de trois jours, ce qui risque de plaire.

Le jeu offensif est au rendez-vous. Il y a peu d'équipes qui se présentent à la recherche d'un verdict nul. Toutes les équipes y vont pour la victoire. En début de semaine, il y avait une moyenne de trois buts par rencontre, ce qui est nettement mieux que beaucoup d'autres coupes du monde. Pour les amateurs qui ne sont pas des maniaques du soccer, ils ont vu beaucoup de buts et ça ne peut qu'aider à garder leur intérêt. L'amateur de sport en a vraiment pour son argent.

*Propos recueillis par Robert Latendresse