La victoire contre les Red Bulls de New York dimanche n'est que la première mi-temps que nous livrons en demi-finale de l'Est dans la MLS. Nous avons réussi à freiner l'élan de nos adversaires qui n'avaient pas perdu à leurs 20 derniers matchs en espérant que ce soit suffisant pour créer un doute dans leur esprit.

On ne s'en cachera pas, tous les facteurs jouaient contre nous pour cette partie aller. On avait joué trois jours plus tôt à Washington et notre préparation a été très courte. La mission s'annonçait difficile face au club champion de notre section, qui n'avait pas perdu depuis le mois de juillet. De plus, c'est une formation qui est reconnue pour sa capacité de remplir le filet et qui plus est, elle était reposée.

On avait le momemtum de notre côté après notre victoire décisive contre le D.C. United lors du match sans lendemain jeudi. Cette victoire a fait grimper notre degré de confiance et on a attaqué la partie contre les Red Bulls avec une grande volonté, qui fait parfois oublier la fatigue accumulée.

Nous serons dans de meilleures dispositions lors du match retour dimanche. Avec une semaine de préparation devant nous, ce sera différent, mais pas plus facile. Le Red Bull Arena est un endroit hostile où il est difficile de gagner, mais les partants de deux derniers matchs seront bien reposés et la stratégie sera plus à point.

Notre gardien Evan Bush a élevé son jeu d'un cran depuis quelques rencontres. On voit qu'il est encore plus concentré et plus alerte. Il réalise parfois un arrêt qui nous permet de rester dans le match ou de gagner la partie. En début de rencontre, il s'est imposé avec des arrêts importants et il a récidivé en deuxième demie quand on avait l'avance 1-0. C'est tellement important de sentir que nos leaders comme lui sont en confiance. Ça sécurise le reste du groupe. On sait que si la défense a des failles, Evan est là pour éteindre les menaces.

De réduire Bradley Wright-Phillips au silence pendant la partie a été un exploit. Notre mission est de récidiver à nouveau lors du match retour. Je sais que ce n'est pas une mince tâche, mais il faudra faire en sorte de réduire les espaces. Il est redoutable, on le sait, mais on est parvenu à neutraliser son passeur préféré Sacha Kljestan, qui n'a pas réussi à alimenter son coéquipier dans des situations dangereuses.

Wright-Phillips est une menace constante. Il se déplace très bien le long de la ligne et je dois lever mon chapeau à Laurent Ciman, Víctor Cabrera, Ambroise Oyongo et Hassoun Camara, qui ont fait du très bon travail. Si on arrive à contrecarrer les plans des joueurs qui alimentent Wright-Phillips, on se donne une meilleure chance de l'emporter.

L'expérience de 2015

L'an dernier, on est passé à quelques minutes d'atteindre la finale de l'Est, mais notre parcours s'est arrêté en demi-finale devant le Crew de Columbus. L'expérience de l'année dernière va nous servir. Bien sûr, ce n'est pas la même équipe qu'on affronte, mais je crois que nous ne paniquerons plus. On l'a vu dimanche au Stade Saputo en étant très solidaires et confiants en nos moyens.

Nous avons retenu de l'an dernier, l'importance d'être calme et patient. Depuis quelques semaines, on a appris à faire face à l'adversité, ce qui dégage une certaine sérénité pour affronter les prochains défis. Il faut garder la tête froide et attendre les occasions, car les espaces vont s'ouvrir à un certain moment. Il faut donc minimiser les erreurs et être efficace pour profiter de nos opportunités. Dimanche, Matteo Mancosu n'a pas eu énormément de chance, mais il en a profité quand elle s'est présentée.

Un match à sens unique contre le D.C. United

On a amorcé la partie sans lendemain contre le D.C. United en sachant que c'était une partie de mort subite. On n'avait pas le droit de perdre si on voulait affronter les Red Bulls. Tout le monde devait se défoncer.

Nous étions d'attaque pour cette rencontre. La concentration et l'intensité étaient au rendez-vous dès le réchauffement. Quand l'arbitre a sonné le début de la rencontre, on n'a pas laissé l'équipe locale prendre le pas. On a donné le ton en touchant la cible très rapidement et a continué ainsi durant toute la partie. Nous avons mis de la pression constante sur nos adversaires sans jamais ralentir.

On pouvait sentir la confiance, la solidarité et l'union du groupe. On avait cette mentalité guerrière qui consiste à ne laisser aucun pouce à l'ennemi. On a été maître durant toute la partie. À mes yeux, c'était un match à l'extérieur quasiment parfait.

On n'avait jamais réussi à signer la victoire sur la pelouse du RFK Stadium, ce qui nous encourage pour la partie au Red Bull Arena où on nous nous retrouverons dans une situatipn similaire. Mais la saison 2016 est pleine de premières pour l'Impact. On n'avait pas encore gagné à Toronto, c'est maintenant chose faite, à Columbus on a comblé un retard de 4-1 pour soutirer un match nul. Ça démontre que l'édition 2016 de l'Impact a du caractère, ne se préoccupe pas des statistiques ou des prédictions des experts.

C'est pour ces raisons que nous avons confiance d'arracher la qualification au Red Bull Arena en fin de semaine.

*propos recueillis par Robert Latendresse