Avant de vous parler soccer, je voulais vous partager une petite parenthèse sur la Formule Un parce que j’ai été invité à participer jeudi après-midi au concours d’arrêts aux puits sur la rue Crescent.

J’avais déjà vu cette compétition amicale, mais c’était la première fois que j’y prenais part. Il faut dire aussi que ça faisait longtemps que je m’étais promené à Montréal sur la rue Crescent durant une fin de semaine de Grand Prix.

De façon étonnante, ça s’est très bien passé parce que nous avons gagné la petite compétition (avec un temps de 11,6 secondes) durant laquelle j’étais jumelé avec la journaliste Élizabeth Rancourt. En fait, ça s’est mieux déroulé que je ne l’aurais cru parce que ça ne semblait pas évident durant la présentation que nous avions observée. Je ne croyais pas que j’allais faire belle figure dans cet exercice!

Avant de commencer l’expérience, j’avais blagué sur Twitter en disant que ça s’annonçait difficile parce que je suis plus habile avec mes pieds que mes mains. Finalement, même si j’ai gagné, je continue de croire que je suis meilleur avec mes pieds (RIRES).

Le doigté de notre entraîneur

Présentement, nous profitons d’une pause de deux semaines sans match. Lorsqu’on me demande d’identifier les raisons derrière nos succès, je réponds que ça repose sur un amalgame de facteurs. Tout a commencé avec les joueurs de l’an dernier qui se demandaient ce que nous aurions pu accomplir si nous avions commencé l’année sur le bon pied.Marco Schällibaum

Nous sommes parvenus à poursuivre sur ce que nous avions bâti l’an dernier et notre entraîneur a mené notre équipe à un autre niveau en maximisant le rendement des joueurs. Même si un entraîneur dispose des bons joueurs, il doit être capable d’aller chercher le 5, 10, 15 ou 20 % supplémentaire de ceux-ci pour hausser leurs performances.

À preuve, on peut remarquer que certains joueurs ont élevé leur contribution. Marco Schällibaum (photo) a aussi installé l’importance de gagner dès le départ avec le tournoi préparatoire en Floride. On a poursuivi sur notre lancée à Seattle et Portland, deux endroits très difficiles, et on a continué de surprendre nos adversaires devant les épreuves. Tout ça nous donne une motivation supplémentaire car on sent qu’on peut être meilleur que l’an passé ou même meilleur qu’on le croyait.

Ça nous donne une soif de gagner et on réalise plus à quel point l’année 2013 pourrait être spéciale si on continue sur la bonne voie.

Depuis son entrée en scène, Schällibaum a procédé à une multitude de décisions judicieuses. Il possède une tonne d’expérience comme entraîneur et il a aussi joué longtemps. De ce que je remarque de lui, il a une façon de bien sentir le groupe. Il a tout le temps un bon œil pour percevoir le moment d’accorder des congés ou de raffermir l’esprit d’équipe.

Ce n’est pas tout, il gère également très bien l’utilisation des joueurs qui ne sont pas des partants. Ce n’est pas évident de garder un groupe uni et il parvient à le faire. Le résultat de cela est sans doute le match de mardi alors que l’équipe de réserve a bien fait (gain de 5 à 1).

Felipe et Jeb BrovskyToute l’équipe prend plus au sérieux le désir de gagner et on réalise qu’on forme un bon groupe qui peut se forger d’excellents souvenirs si on continue ainsi.

Lors de notre dernière partie à Kansas City, nous avons modifié notre schéma pour évoluer en 4-2-3-1, un modèle que nous avons souvent employé la saison dernière, ce qui m’avait permis de développer des automatismes avec Felipe (sur la photo avec Jeb Brovsky) et Collen (Warner).

Cette année, on a majoritairement joué avec d’autres systèmes donc on s’est adapté. On a surtout prôné un 4-1-4-1 avant d’utiliser un 4-4-2 et j’avais trouvé mes repères dans ces deux formations.

Le retour au système de l’an dernier a exigé un peu de temps pour s’acclimater surtout que Collen a moins joué dernièrement tandis que Felipe retrouve graduellement ses sensations. Mais, après un certain temps, on réalise que les connexions reviennent rapidement. Je dois dire que c’est le système dans lequel je me sens le plus libre de tenter des trucs parce que je suis moins stressé ou inquiet défensivement avec Collen à mes côtés.

Le talent de Messoudi et l’expérience intrigante du Guatemala

En raison de notre qualification pour la Ligue des champions de la CONCACAF, nous ajoutons quatre matchs aux 22 que nous devons disputer en saison régulière de la MLS. De plus, nous allons bientôt compléter notre deuxième pause en peu de temps. En ce sens, nous savons très bien que nous allons sans tarder enchaîner plusieurs parties. Bref, la question de la profondeur refait surface et on entend souvent dire que l’organisation voudra ajouter des éléments à notre groupe.

Pour le moment, on remarque que les joueurs sautent sur l’occasion quand ils sont envoyés sur le terrain. On peut tout de suite penser à Sanna Nyassi et Collen qui ont marqué contre le Sporting.

Ça me fait dire que tout le monde ajoute des éléments même avec des minutes restreintes. Ceci démontre que l’opportunité de jouer est présente et que l’équipe ne mise pas seulement sur 11, 12, 13 joueurs mais plutôt sur 25, 26, 27 ou plus.

À ce sujet, l’Impact a annoncé le saut en MLS de Zakaria Messoudi en provenance de l’Académie. On parle d’un jeune joueur ayant visiblement une aisance avec le ballon et qui s’entraîne depuis le début de l’année avec nous. Il a la volonté de créer vers l’avant et il a toujours joué à cette position de milieu offensif un peu comme Felipe.

Avec les jeunes, tu remarques souvent de très belles choses, mais avec moins de constance, et c’est là-dessus qu’ils doivent travailler. Tranquillement, on a vu qu’il s’adapte à ses responsabilités qui sont aussi défensives. On voit sa progression et le personnel technique a réalisé cela. On ne peut pas nier son talent, on le voit! Il se sent progressivement plus à l’aise au sein du groupe et il semble se démarquer parmi les jeunes dont durant les matchs de l’équipe de réserve.

Je suis content de voir un autre jeune de l’Académie faire le saut avec nous. Je dis toujours que le plus facile demeure de signer le contrat alors que le plus difficile reste de connaître une longue carrière couronnée de succès. Félicitations à lui!

En ce qui concerne Paolo DelPiccolo, qui est présentement à l’essai avec nous, je ne peux pas encore porter un jugement complet sur ses capacités. J’ai seulement eu un court regard sur lui car notre entraînement a été plus léger aujourd’hui donc on pourra en savoir davantage la semaine prochaine et la suivante.

Pour terminer, je voulais vous parler de nos adversaires dans notre groupe de la Ligue des champions de la CONCACAF. Nous avons appris que San Jose et une équipe à déterminer du Guatemala seront nos opposants.

Personnellement, j’ai déjà joué au Guatemala avec l’équipe nationale donc je sais à quoi m’attendre. Dans ce pays, ce sont des fans, ou plutôt des fanatiques. Le soccer est leur sport numéro un et on dirait parfois que ça devient une façon de nous montrer qu’un pays moins riche de l’Amérique centrale peut mieux faire contre un pays économiquement plus fortuné.

Avec l’équipe nationale, j’ai senti que c’était une façon de nous dire : ce n’est pas parce que vous êtes plus riches que vous êtes meilleurs que nous au soccer.

Nul doute, ce sont toujours des expériences différentes et ça risque d’être intéressant pour les joueurs qui n’ont jamais visité ce pays! Après tout, c’est la Ligue des champions de la CONCACAF donc on ne sait pas à quoi s’attendre. Il faut aller là-bas avec de la volonté sans avoir la tête légère en pensant que nous avons un certain statut. Ces équipes ont l’habitude de se prouver chez eux et tout peut arriver dans un tel tournoi.

Patrice Bernier avec la coupe des Voyageurs

*Propos recueillis par Éric Leblanc