Nous devions évacuer nos émotions
Impact vendredi, 8 mai 2015. 09:00 samedi, 14 déc. 2024. 07:35Après les émotions fortes vécues en Ligue des Champions, il fallait redémarrer la machine avec une bonne performance et un bon résultat. Ce gain face à Toronto fait un grand bien.
La victoire contre Toronto mercredi en championnat canadien n'était que notre deuxième en onze parties même si nous avons eu du succès au cours des dernières semaines sans nécessairement gagner de matchs.
Relancer le processus du championnat national n'était pas nécessairement évident parce qu'on sait que les enjeux ne sont pas à court terme. Il faut donc se remettre dans le bain où il n'y aura pas de Ligue des Champions avant l'an prochain et se remettre dans le bain pour un championnat où on a déjà beaucoup dépensé émotivement et psychologiquement pour un résultat qui était grandiose.
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On connaissait ce qui nous attendait si on avait réussi à passer l'étape de la Ligue des Champions. Rater notre coup n'a fait que de nous les premiers des perdants. Ça pèse beaucoup de savoir que tu as investi autant d'énergie sans l'emporter.
On est remis de nos grandes émotions des dernières semaines, mais il fallait tout de même une nouvelle compétition pour évacuer ce que nous avions vécu. On n'a pas joué notre meilleur match de l'année contre Toronto, mais nous avons été solides. L'équipe n'a pas joué deux mi-temps différentes cette fois, elle a joué une partie entière et nous avons monté en puissance pour obtenir un résultat. On a récompensé nos efforts cette fois.
C'était la première fois depuis la saison dernière que je jouais un match complet. C'est une belle sensation d'aider l'équipe complètement. Un joueur se sent de mieux en mieux quand il enchaîne les parties. Même si on travaille fort à l'entraînement, les automatismes et le rythme ne sont pas les mêmes que pendant une partie.
C'est aussi une belle sensation d'être complètement là mentalement, car entrer dans une partie pendant 20 ou 30 minutes, ce n'est pas la même concentration, d'énergie et de dépenses physiques.
Le marathon de la MLS
Dès samedi, on reprend notre saison régulière en MLS avec la visite de Portland au Stade Saputo. En raison des contraintes du calendrier de la Ligue des Champions, nous sommes l'équipe qui a disputé le moins de rencontres de la ligue avec quatre. Le bon côté des choses est que nous avons quelques matchs à la maison et il faut en profiter pour engranger des points. La victoire contre Toronto mercredi nous apporte une bonne dose de confiance.
Si on parvient à gagner quelques parties, on va vite remonter au classement. C'est à nous à donner une valeur significative aux parties en retard pour devenir des prétendants à une place en séries.
Je souhaite que les amateurs soient nombreux à venir nous encourager comme ils l'ont fait lors de notre finale au Stade olympique. Comme Montréalais, je sais que nous sommes difficiles à satisfaire. On a senti un engouement pour le club et j'aimerais que ça se poursuive. En 2013, les partisans étaient présents parce que l'on gagnait. Toute équipe qui veut être respectée et qui veut ressentir un sentiment d'appartenance se doit de gagner. Quand les gens ressentent ces sensations, ils s'accrochent.
S'il y avait 61 004 personnes au Stade olympique il y a deux semaines, c'est parce qu'on représentait Montréal et les gens étaient fiers de nous. Les irréductibles de l'Impact seront au rendez-vous, ce sont les autres que nous voulons accrocher. On doit aussi donner l'envie aux amateurs de revenir parce qu'on les fait vibrer.
Si le Canadien n'avait pas enfilé les coupes Stanley dans les années 60 et 70, je ne suis pas convaincu que les amateurs iraient tous à la grande messe au Centre Bell. Les amateurs de hockey assistent la grande messe parce qu'ils sont accrochés à ce grand rêve de gagner la coupe. C'est à nous à procurer ces sensations à nos partisans pour remplir notre stade et faire en sorte que la demande soit forte.
Ce ne sera pas facile de jouer contre les Timbers de Portland samedi. C'est une formation qui n'est jamais facile. C'est une formation qui a tendance, même quand elle donne l'impression d'être battue, de revenir de l'arrière et de jouer les trouble-fêtes. Cette équipe regorge de joueurs de qualité, particulièrement en attaque, avec Darlington Nagbe, un joueur explosif. Il y a aussi Diego Valeri, qui a fait sa marque dans la ligue depuis deux ans.
On affronte cette équipe qu'une seule fois et c'est à nous à aller chercher les points. Il faut profiter de l'avantage que l'on joue chez nous et défendre la forteresse. On a démontré mercredi que lorsque nous gérons bien le ballon, nous mettons l'adversaire sur les talons.
On doit trouver le moyen de marquer des buts régulièrement. On n'arrive pas à se donner une marge de manoeuvre en marquant quelques buts. Il faut s'assurer lors des attaques rapides que nous soyons trois ou quatre joueurs dans la surface près du but. On sait que la défense peut faire le travail alors si l'attaque arrive à fournir un coussin, on devrait remporter notre part de matchs.
Jack McInerney a contribué grandement mercredi avec le but de la victoire et Dominic Oduro a mis de la pression sur la défensive torontoise. Il faut que la machine offensive débloque.
Les matchs serrés jouent parfois avec nos nerfs, c'est pour cette raison que marquer des buts est si important. On sait que l'Impact se porte bien en défense, mais si on pouvait réussir quelques buts, ça calmerait tout le monde.
*propos recueillis par Robert Latendresse