MONTRÉAL – Le retour à l’entraînement s’opérait sous le signe de l’intensité mardi quand Mauro Biello a fait retentir son sifflet pour interrompre le déroulement d’un exercice. L’entraîneur-chef de l’Impact jugeait le moment opportun pour insister sur un message qu’il entendait faire retentir à répétition dans les jours suivants.

« On cherche trop le jeu parfait »

Sur l’une des deux surfaces où s’activaient ses troupes, Biello venait de voir Ambroise Oyongo lever le nez sur un tir à bout portant pour plutôt remettre le ballon aux pieds d’Anthony Jackson-Hamel en périphérie. Le choix de jeu était trop passif au goût du coach, qui a bien pris le temps de le faire comprendre aux personnes concernées.

Blanchi à ses deux derniers matchs, l’Impact ne peut se permettre le luxe de faire dans la dentelle. Au soccer, les chances de marquer sont trop précieuses pour les gaspiller, a réalisé depuis fort longtemps l’ancien attaquant.  

« Présentement, on cherche un peu trop ce jeu parfait quand il faudrait simplement être agressif et essayer des choses vers le but », a statué Biello pour justifier son intention de s’attarder sur la finition de ses troupes dans le tiers offensif en prévision du match de samedi prochain contre le Crew de Columbus.

« Il faut avoir cette lucidité pour prendre des initiatives, foncer vers le filet, centrer le ballon et prendre des tirs », a verbalisé l’entraîneur.

« Il faut rectifier les détails »

Après avoir marqué six buts à ses deux premières sorties de la saison, l’Impact n’a cadré que six tirs au cours des deux suivantes. Samedi dernier, dans une défaite de 1-0 face aux Sounders à Seattle, le Bleu-blanc-noir a décoché cinq tirs qui ont été bloqués dans la surface de réparation avant d’atteindre leur objectif. Les plus mémorables sont venus des pieds d’Ignacio Piatti et de Lucas Ontivero, chacun ayant laissé un défenseur gâcher leurs intentions en armant leur frappe pendant une seconde de trop.

Mais ce manque d’opportunisme et le résultat qui en a découlé ne semblaient pas avoir sapé le moral de l’équipe, qui se retrouve malgré tout au deuxième rang du classement de l’Association Est de la MLS avec une récolte de six points en quatre matchs.

« Honnêtement, je vois de façon très positive la façon dont on a exécuté notre jeu de position et dont on a contrôlé le tempo du match », offrait Biello en guise d’exemple.

« Le bloc défensif a été très solide. C’est sûr qu’à l’avant, on n’a pas été aussi créatif qu’auparavant, mais avant tout, les onze joueurs qui étaient sur le terrain pendant les 90 minutes ont bien joué. C’est le genre de match qui va nous permettre d’aller chercher des victoires à l’extérieur », jugeait le capitaine Patrice Bernier, qui a obtenu ses premières minutes de la saison dans le récent revers.

Aux yeux de plusieurs observateurs, la performance livrée à Seattle représentait une version améliorée de ce que l’Impact avait été en mesure d’offrir deux semaines plutôt à Dallas.

« Vous savez quoi? Je crois que bien des gens se sont emportés un peu après notre match contre Dallas, a toutefois corrigé Evan Bush. On s’en était bien tiré. Les gens croyaient qu’on avait manqué d’énergie ou je ne sais trop, mais on avait plutôt réussi à ralentir le jeu contre une équipe très dynamique. Je n’étais pas fâché du tout avec notre performance et je tiens sensiblement le même discours depuis notre retour de Seattle. On n’a peut-être pas créé des chances très nettes, mais ils n’en ont pas eu une tonne non plus. Dans l’ensemble, on s’est bien comporté défensivement et on n’a pas à rougir de notre performance. »

« C’est dommage d’avoir perdu, mais je retiens de bonnes choses de nos matchs, entonnait Biello dans la même veine. J’ai confiance qu’on puisse aller chercher des points et gagner des matchs sur la route avec des prestations comme ça. Ce n’est pas parfait, il y a encore place à amélioration, mais on va continuer de travailler. »

Un quart d’heure problématique? 

Une constante se détache des deux récents revers de l’Impact à l’étranger. À chaque occasion, le onze montréalais a tenu le coup, contrôlant même l’action de façon intermittente, avant de céder dans le dernier quart d’heure du match.

À Dallas, le coup franc décisif de Mauro Diaz s’était frotté sous la barre transversale à la 79e minute. À Seattle, Clint Dempsey a choisi le même moment pour convertir un coup de pied de coin d’Andreas Ivanschitz.

« Il faudrait qu’ils sifflent la fin du match à la 76e... », propose Biello, sourire aux lèvres, quand on lui fait la remarque.

« Il faut être conscient de l’importance des fins de matchs, surtout sur la route quand l’adversaire est en train de pousser, réalise ensuite le stratège sur un ton plus sérieux. Notre intensité doit augmenter encore plus à la fin des matchs. C’est un peu ça aussi le message cette semaine. »

« C’est sûr que quand tu arrives à la 75e minute, le match s’ouvre, expose Bernier. On a donné un corner, mais il faut quand même qu’on soit capable de négocier ce genre de chose-là en fin de match. Il faut être concentré à fond parce que c’est justement là que les matchs se jouent et se gagnent, surtout à l’extérieur. »

De son poste privilégié, Bush ne voit pas de problème avec le niveau d’intensité ou de concentration de ses coéquipiers dans les dernières minutes des matchs.

« Après que les Sounders eurent marqué, c’est nous qui étions en contrôle du match, estime le cerbère. Bien sûr, ils ont obtenu quelques surnombres dont ils n’ont pu profiter, mais c’est ce qui arrive quand une équipe pousse la note pour créer l’égalité. Sinon, on s’est créé des chances et on a tenu notre bout contre une équipe qui ne voulait pas trop prendre de risques à la fin. »